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Politique

Débat électoral et les avis de la Banque mondiale (Analyse d’Oasis Kodila*)

2023-11-21
21.11.2023
Economie
2023-11-21
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La campagne électorale a commencé. On s’empêtre déjà dans des joutes verbales. La provocation comme la manipulation sont au rendez-vous. Évidemment, c’est la campagne. Les problèmes économiques du pays sont présents, attendant qu’ils soient abordés avec intelligence dans cette période électorale, loin du populisme qui ne régleront rien, si ce n’est de les empirer. Simple coïncidence du calendrier, la Banque mondiale vient de publier son Mémorandum Économique Pays, intitulé « Voies d’accès à la diversification économique et l’intégration commerciale régionale ». Ce Rapport, publié au mois de septembre 2023, aborde des questions éminemment importantes pour la République démocratique du Congo (RDC). Articulé autour de trois chapitres, ce Rapport s’ouvre entre autres sur un chapitre de la diversification économique, ensuite est abordé la problématique du climat des affaires et, enfin, il se ferme avec la problématique de l’intégration et la diversification des échanges au niveau régional dans le dernier chapitre. Commençons, dans cette chronique, par le premier chapitre.

Le chiffre de la croissance économique a été importante en 2022, avec un taux de 8,9 %. Derrière ce taux important, il est un constant de deux décennies de croissance économique remarquable, soit un taux de croissance moyen de l’économie de 5,8 %. Cependant, cette croissance a été essentiellement portée par le secteur extractif. On lit dans le Rapport que « la production de cobalt est passée de 3 570 tonnes en 2001 à 93 011 tonnes en 2021, tandis que la production de cuivre a été multipliée par 50, passant de 30 821 tonnes en 2001 à environ 1 800 000 tonnes en 2021. Le cobalt et le cuivre représentant environ 80 % des exportations de la RDC sur la période 2012-2021, la contribution globale du secteur extractif à la croissance représente plus de 40 % du total. »

En dépit de cette embellie macroéconomique, le rattrapage économique peine à se concrétiser. En effet, malgré cette performance, le PIB par habitant ne représente encore que 40 % du niveau de 1960. Au rythme actuel de la croissance du PIB par habitant (environ 2,2 % en moyenne entre 2002 et 2021), il faudra 43 ans à la RDC pour atteindre son niveau de 1960. Pour la période 2011-2021, le PIB réel par habitant de la RDC était inférieur de 40 % à celui de ses pairs structurels (Madagascar, Mozambique, Ouganda et Zambie) et de 80 % à celui de ses pairs ambitieux (Bolivie, Cameroun, Kenya, Indonésie et Nigeria).

La nature de la croissance économique de la RDC n’est pas un facteur exploitant le potentiel économique du pays. La concentration économique reste focus sur un nombre limité de partenaires et de secteurs, notamment l’exploitation minière et l’exportation de minéraux bruts. 90% des exportations concernent le pétrole et les mines. La Chine reste la partenaire dominante, avec 40 % de la concentration des exportations congolaises. Dans ce contexte, la diversification économique, y compris le long de la chaîne de valeur du secteur minier, se présente comme l’outil de prédilection pour changer le paradigme, en renforçant la résilience économique et maintenant une croissance inclusive et soutenable.

Plusieurs contraintes à la diversification sont mentionnées, au nombre desquelles il y a le climat des affaires, les infrastructures, le manque de ressources humaines et financières. Rapidement, l’environnement des affaires est entravé par des réglementations excessives, des multiples impôts, des taxes parafiscales et des obstacles au commerce ; ceci empêche naturellement la création d’entreprises. La diversification et le potentiel économique demeurent contraints par un mauvais état des infrastructures. Selon les données reprises dans ce rapport, seules six des vingt-six capitales provinciales sont accessibles par la route depuis Kinshasa, et seuls 5 % du réseau routier sont asphaltés, dont environ 14 % en bon état. L’industrie, principalement extractive, représente la plus grande part de la consommation d’électricité, soit 55 % de la demande de la RDC, suivie par 35 % pour le secteur résidentiel et 10 % pour les autres usages et services commerciaux. Enfin, le capital humain fait défaut, ce qui pose le défi de la faible qualité de la main-d’œuvre et de la productivité. Ne pas oublier qu’un enfant congolais né aujourd’hui ne peut espérer atteindre que 37 % de son potentiel productif à l’âge adulte selon l’indice du capital humain produit par la Banque mondiale.

Pour arriver à mettre l’économie de la RDC sur la trajectoire de la diversification et de la transformation structurelle, ce Rapport se fonde notamment sur le Modèle de croissance à long terme de la Banque mondiale (LTGM-NR) – les non-économistes peuvent ne pas prêter attention à ce jargon. À l’issue de plusieurs simulations, il ressort nettement qu’une combinaison de réformes s’avère utile pour une diversification et donc une meilleure trajectoire de croissance, notamment à cause du renforcement mutuel et de la complémentarité des réformes. Cette combinaison doit se concentrer sur la Productivité Total des Facteurs non minière, la croissance du capital humain (taux de scolarisation, qualité de l’éducation et mesures de santé), les investissements publics et privés et la participation au marché du travail.

Ces éléments mis à la portée de la population et des candidats sont nécessaires pour engager la discussion, soit en indiquant comment est-ce que l’articulation du programme de société de chaque candidat s’emboite avec ces pistes, soit en définissant un autre scenario tout en montrant alors cette fois-ci sa pertinence à l’aune des résultats attendus. Ne pas aborder cette problématique envoie un signal de crédibilité ou de non crédibilité que tout congolais devrait avoir à l’esprit le jour de l’élection, particulièrement l’« élite ».

*Oasis KodilaTedika est un économiste et auteur récemment du livre Financement du développement en RDC : diagnostic, opportunités et perspectives.


congo-press.com / MCP, via mediacongo.net
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