Société
Human Rights Watch (HRW) appelle le président Félix Tshisekedi à faire de la promotion et de la protection des droits humains, une priorité de son gouvernement. Cette organisation internationale a publié ce 6 mars une feuille de route sur les droits humains en RDC. HRW dresse un tableau sombre de la situation des droits de l’homme dans le pays. En outre, elle formule plusieurs recommandations.
Cette organisation de défense des droits humains indique que le chef de l’État débute son second mandat sur fond de crise. En effet, plus de 100 groupes armés sont toujours actifs dans les provinces de l’Est du pays, indique HRW. Il s’agit de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et même du Tanganyika. L’organisation déclare que la plupart des commandants de ces groupes armés ont été impliqués dans des crimes de guerre. C’est entre autres des massacres, des violences sexuelles, des recrutements d’enfants et des pillages.
De plus, Human Rights Watch révèle dans sa Feuille de route que les libertés publiques devraient être plus respectées. D’après elle, durant les quatre dernières années du précédent mandat, on a noté une forte répression de ces libertés. Des journalistes, des membres des partis de l’opposition et même des personnes pro-démocratie ont été arrêtés et mis en détention. C’est notamment le cas de Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique et journaliste de Actualite cd. Il est détenu depuis le 8 septembre 2023 à la suite de la publication d’un article qu’il n’a pas signé.
Cette structure note que le système judiciaire congolais est encore très dysfonctionnel. Selon elle, il est marqué par la corruption et l’ingérence des acteurs politiques et militaires.
Recommandations pour le nouveau mandat
Face à ce constat, HRW formule plusieurs recommandations. Elle demande ainsi au futur gouvernement d‘adopter des réformes systémiques pour garantir le respect de l’État de droit. Le gouvernement Tshisekedi devrait aussi respecter et protéger les droits à la liberté d’expression, à la liberté des médias et le droit de réunion pacifique.
S’agissant des professionnels des médias, HRW demande que soient abrogées les lois pénales sur la diffamation. Aussi, que le code du numérique qui criminalise le partage de fausses informations soit revisé. Par ailleurs, cette structure formule des recommandations sur les zones des conflits. Mettre immédiatement fin au soutien et à la collaboration avec les groupes armés responsables d’exactions qui forment la coalition Wazalendo. Également, mettre en application les mandats d’arrêt contre des membres de groupes armés, dont le chef de milice Guidon Shimiray Mwissa, qui fait partie de la coalition Wazalendo.
Et au sujet de l’appareil judiciaire, HRW recommande des réformes pour une justice efficace, accessible, équitable et indépendante. Et sur les crimes de guerre, elle sollicite la mise en place d’un mécanisme judiciaire internationalisé. Il pourra ainsi enquêter et poursuivre les crimes internationaux graves commis en RD Congo. Que ce soit par des acteurs congolais ou étrangers, y compris ceux documentés dans le rapport Mapping de l’ONU.
Enfin, cette organisation exige que soient réformées certaines institutions comme la Ceni et la Cour constitutionnelle. Pour elle, ces institutions semblent être politisées et favorables aux autorités en place. Leur restructuration pourra ainsi renforcer la démocratie, assure Human Rights watch.
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