Ituri’: destruction d'un bastion des ADF et saisi des ordinateurs connectés au réseau du groupe État islamique

La coalition des Forces armées de la RDC et les Forces de défense du peuple ougandais (Updf) annonce avoir détruit un bastion des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).

Ce bastion a été détruit lors d'une patrouille de combat de la coalition dimanche 1er et lundi 2 septembre 2024. Il est situé à l'est de Makumo et Byakato, deux villages du territoire de Mambasa en province de l'Ituri, dernièrement la cible des incursions des ADF.

D'après lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations Sukola 1 Grand Nord, lors de cette opération ayant abouti à la destruction du campement des ADF, 3 de leurs combattants ont été neutralisés, armes, munitions de guerre, produits pharmaceutiques et autres butins ont été récupérés par les forces de la coalition.

Parmi les biens récupérés figurent 2 ordinateurs portables. Ces ordinateurs étaient connectés aux réseaux du groupe État islamique considéré comme l'un de ses principaux financiers. Les Forces armées rassurent que des patrouilles diurnes et nocturnes continuent dans la périphérie de Mamove, une localité située à l'ouest d'Oïcha, le chef-lieu du territoire de Beni.

Par ailleurs, la coalition FARDC-UPDF annonce également la libération de plusieurs personnes civiles prises comme otages par des ADF, lors de la fouille des forces de sécurité aux environs de la rivière Ituri et Asefu.

Les localités de Mamove, Mantumbi et Beu-Manyama, en territoire de Beni et le long des rivières Ituri et Asefu en territoire de Mambasa sont considérés comme noyaux durs du mouvement des ADF, où ils sont devenus très actifs, depuis qu'ils ont été délogés à l'est et au sud du territoire de Beni.

Un groupe armé en difficulté ?

Depuis le lancement des opérations Shuja, en novembre 2021, menée conjointement par les Forces armées de la RDC et les Forces de défense du peuple ougandais (Updf), l'ADF a éprouvé d'énormes difficultés. Il s'agit des pertes en hommes, en armes et en munitions de guerre, ont souvent annoncé les autorités congolaises.

La fondation Bridgeway, une organisation œuvrant dans l'ombre de l'Ouganda et des États-Unis d'Amérique, spécialisée dans le renseignement contre les ADF, soutient que ces opérations ont également permis la libération de plusieurs personnes civiles, jadis en captivité des ADF. C'est pourquoi, Jr Katondolo, lors d'un briefing avec la presse de Beni, a exhorté les forces de sécurité à intensifier les opérations pour permettre la libération d'autres otages encore sous influence des ADF.

Une relâchée du lot des otages réunifiés avec leurs familles le 27 août dernier confirme avoir recouvré sa liberté après deux ans et demi de captivité lors de l'attaque du bastion où elle était détenue.

« Je venais d'y passer deux ans et demi. Les FARDC avait frappé notre camp, chacun fuyant dans sa direction jusqu'à sortir auprès de gens. L'ennemi n'a plus de force et la guerre est vers la fin. Aujourd'hui, c'est par cœur dur qu'ils sont encore en brousse. Ils ont des fusils vétustes et sont en carence des munitions de guerre. D'autres ont honte de revenir au regard des atrocités et autres dégâts commis dans la communauté [...] », avait-elle révélé.