Après trois jours de grève sèche au Marché central de Kinshasa, les employés des Indopakistanais reprennent service

Ce jeudi 12 septembre 2024 que les grévistes comptent lever leur mouvement de protestation à l’appel du Gouverneur de la Ville de Kinshasa.

Une grève sèche secoue le marché central de Kinshasa depuis le lundi 9 septembre. Les employés congolais des magasins tenus par des commerçants indo-pakistanais ont cessé le travail pour protester contre leurs conditions de travail jugées inacceptables. Cette action, qui entre dans son troisième jour, a entraîné la fermeture de nombreux commerces, paralysant ainsi une partie importante de l’activité économique de la capitale congolaise.

Au cœur des revendications se trouvent plusieurs points : le respect du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), l’amélioration des conditions de travail, la régularisation des contrats de travail, et l’ajustement des salaires au taux de change actuel.

Un point particulièrement sensible concerne le taux de change utilisé pour le paiement des salaires. Certains travailleurs affirment être payés à un taux de 1500 francs congolais pour 1 dollar américain, alors que le taux du marché est actuellement de 2800 FC, ce qui représente une perte considérable pour les employés.

INTERVENTION DE DANIEL BUMBA

Face à cette situation, les autorités ont réagi promptement. Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a dépêché une délégation menée par Jésus-Noël Sheke, ministre provincial en charge du plan, budget, emploi et tourisme pour évaluer la situation et entamer un dialogue avec les grévistes.

Il a également précisé que le gouverneur rencontrera les employeurs indo-pakistanais lundi prochain pour leur donner des directives conformes aux lois de la République.

Celles-ci incluront l’application de la circulaire du ministre du Travail ainsi que le respect d’un protocole d’accord récemment signé entre les délégués des travailleurs et le gouvernement.

A L’ECOUTE DU PATRONNAT

"Le gouverneur recevra vos employeurs lundi prochain pour leur donner des directives à suivre. Ces directives respecteront la circulaire du ministre de Travail ainsi que le protocole d’accord signé récemment par vos délégués. Nous ne devons pas sortir en dehors du protocole d’accord et de la circulaire. Au-delà de la circulaire et du protocole d’accord, le gouverneur prendra un acte d’engagement pour faire respecter les lois de la République", a-t-il annoncé.

À l’issue de cette rencontre, un accord temporaire a été trouvé. Serge Ngandu, président du syndicat des Congolais travaillant chez les expatriés, a annoncé que les travailleurs reprendraient le travail dès ce jeudi 12 septembre, mais de manière provisoire.

Cette reprise est conditionnée par la promesse du ministre Sheke de fournir une note circulaire d’ici lundi, après des discussions avec les employeurs expatriés.

"Au plus tard demain jeudi, nous allons tous reprendre le travail jusqu’à lundi. Si rien n’est fait, nous reprendrons la grève. Le ministre provincial de l’Emploi nous a exhortés et nous a promis que d’ici lundi, nous serons en possession d’une note circulaire, après qu’il ait échangé avec nos patrons expatriés. Nous ne sommes pas des brigands pour venir ici et saboter ou piller les maisons ou magasins où nous travaillons", a-t-il annoncé.

La rencontre prévue lundi prochain entre le gouvernement provincial et les employeurs expatriés sera déterminante. Si aucune avancée significative n’est constatée, les travailleurs ont d’ores et déjà prévenu qu’ils reprendraient leur mouvement de grève. Ce qui pourrait avoir des conséquences économiques importantes pour la capitale congolaise.