Société
À la suite de la mort d'un élève au lycée Madame de Sévigné, tué à coups de couteau par son camarade de classe, plusieurs écoles à Kinshasa ont imposé la fouille visuelle des sacs et d'autres effets des élèves afin d'empêcher l'intrusion de tel ou tel objet assimilé à l'arme blanche.
La Rédaction de Media Congo Press (MCP) a fait ce constat notamment à l'école catholique Cardinal Malula, lors d'une descente y effectuée ce mardi 17 septembre.
« L'école ne veut plus attendre les insultes et dénigrement entre élèves, les amis qui se battent seront immédiatement expulsés (...) », témoigne un élève de la 7ᵉ année, sous couvert de l'anonymat.
Quant à d'autres établissements scolaires, ils ont renforcé les mesures de sécurité en appliquant strictement le règlement d'ordre intérieur. C'est le cas notamment du Groupe scolaire Mont Amba, où MCP a continué sa ronde.
« L'exemple malheureux de Madame de Sévigné nous a réveillés. C'est une affaire qui nous a servi de leçon (...) La réglementation est stricte par rapport à la question des violences à l'école. Dans le cahier de communication, nous avons repris la disposition du ministre en la matière pour permettre une bonne vulgarisation », déclare Justin Bahati, préfet de discipline du cycle terminal de l'enseignement de base à l'Institut Mont-Amba II, rencontré sur place.
Toutefois, l'incident du lycée Madame de Sévigné n'a visiblement pas changé le cours des choses dans certaines écoles publiques et techniques de la ville de Kinshasa. À l’Institut littéraire Selembao (ILS), c’est la routine. Les élèves arrivent et jouent sans mesures particulières de contrôle et de surveillance imposées par les responsables de l'école.
Situation similaire à l'Institut Zebi de Lemba et à l'Institut Technique Social et Industriel Moteyi (I.T.S.I/Moteyi) où MCP a été le témoin de disputes entre élèves pendant les récréations, voire juste à l'extérieur de l'institut après la sortie de classe. « Aucune mesure particulière ne nous a été imposée par l'autorité publique après le drame de Madame de Sévigné. Mais nous avons une réglementation au niveau scolaire concernant les violences. Nous surveillons nos élèves pour qu'il n'y ait pas d'incidents et nous demandons aux parents d'éviter d'exposer leurs enfants à des scènes de violence dans leur vie quotidienne », explique M. Jean-Pierre, directeur de discipline à l'Institut Zebi.
De son côté, le directeur adjoint de la province éducationnelle du district de Mont-Amba rassure que tous les services de sécurité relevant de sa juridiction, notamment la Police, ont été sensibilisés pour renforcer la sécurité aux abords des établissements scolaires.
« Dans l'enceinte des écoles, les responsables scolaires ont été chargés de renforcer la sécurité », affirme le Sous-Proved Ilanga.
Il sied de rappeler que l'élève du Lycée Madame de Sévigné a été tué par son condisciple au cours d'un échange verbal. À en croire divers témoignages, le présumé tueur aurait mal digéré les « attaques verbales racistes » dont il aurait fait l'objet de la part de son collègue.
Outre cette attaque mortelle, il avait également blessé son autre camarade le même jour à l'école.
Cet acte a suscité des nombreuses réactions. Dans un communiqué publié le lendemain du drame, la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, a exprimé sa colère. Madame Raïssa Malu a déclaré « qu'aucune violence, qu'elle soit interne ou externe aux établissements scolaires, ne sera tolérée ».
Elle a insisté sur le fait que tout élève, fille et garçon, devrait se sentir protégé et soutenu à l'école.
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