La crise rwando-congolaise « doit être résolue exclusivement par des moyens diplomatiques » (Russie)

Profondément enracinée, la crise rwando-congolaise nécessite, selon la Russie, des solutions équilibrées et à long terme, qui tiennent compte des intérêts fondamentaux de toutes les parties concernées.

Alors que la RDC réclame des sanctions internationales contre le Rwanda qu’elle accuse d’agression, Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU, a déclaré lundi devant le Conseil de sécurité que son pays reste fermement convaincu « que toute contradiction, tant en RDC que dans la région des Grands Lacs dans son ensemble, doit être résolue exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques ».

 « La Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, continuera de faciliter ces efforts », a-t-elle assuré, se disant prudemment optimiste quant aux efforts régionaux visant à soutenir le règlement pacifique de la crise dans cette partie de l’Afrique.

À ce sujet, Moscou a salué les résultats de la deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, obtenue grâce au rôle proactif du président angolais, João Lourenço.

« L’annonce d’un cessez-le-feu illimité à partir de minuit le 4 août a constitué un pas en avant significatif », a noté la diplomate russe, jugeant essentiel de maintenir la dynamique positive et de réaffirmer l’engagement de respecter les obligations mutuelles sur la voie diplomatique.

 Pour le pays de Vladimir Poutine, il est également essentiel de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à toute interaction de l’État avec les groupes armés illégaux. Dans le cas contraire, a prévenu Anna Evstigneeva, la région risque de retomber dans un conflit armé impliquant le M23.

« Le groupe M23 conserve le contrôle d’une multitude de régions du Nord-Kivu qui sont à la fois stratégiques et riches en ressources. Il existe des preuves que le M23 continue de s’infiltrer dans le Sud-Kivu. Tout cela prouve que la situation est précaire et qu’il faut redoubler d’efforts pour résoudre la crise dans l’est de la RDC », a-t-elle souligné.

La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC demeure désastreuse. La RDC continue de faire face à l’une des crises les plus graves en termes de nombre de déplacés internes et de réfugiés. La crise a touché plus de 6,5 millions de personnes. La situation est encore aggravée par les attaques contre les camps de déplacés et les infrastructures civiles, ainsi que par les épidémies de maladies infectieuses.