Société
La troisième édition du Salon Okoumé s'est ouverte ce samedi 23 novembre au chapiteau de Pullman Hôtel à Kinshasa sous le thème “la santé mentale chez l'adulte et l'enfant ”. Durant deux jours, les participants à cette activité vont aborder cette question souvent jugée tabou au sein de la population congolaise.
L'objectif de ce salon est de sensibiliser la population à la santé psychologique et décomplexée de ceux qui en souffrent.
Selon l'organisatrice du Salon Okoumé, Shara Siluvangi, le choix du thème de cette édition est dû au constat selon lequel un grand nombre de la population de la RDC n'a pas d'informations ni de connaissances sur la santé mentale, pourtant “elle est la base de tout”.
“C'est (Ndlr: la santé mentale) la base du comportement de chacun, de la prise de conscience de chacun, il est important que les gens se connaissent pour pouvoir mieux vivre, et le pays ira mieux car l'un ne va pas sans l'autre”, a-t-elle parachevé.
Partant des dernières statistiques publiées en 2012 sur l'état mental des congolais, Shara Siluvangi estime qu'à ce jour près de 50% de la population souffre de troubles mentaux.
“J'espère que les grands acteurs commerciaux et autres vont se pencher là-dessus afin que nous puissions organiser des événements encore plus grands, qu'on puisse toucher encore plus de personnes parce qu'on a un grand pays. Comme l'a dit le docteur, c'est 20 millions d'habitants qui ont un problème mental en 2012, maintenant, on est en 2024, imaginez le nombre de personnes, on est presque à 50% de la population qui a un problème de santé mentale”, a-t-elle expliqué.
Exposant sur le sous-thème “le bien être psychologique”, le docteur Gédéon Samba, Directeur du programme national de santé mentale au ministère de la Santé, révèle que pour résoudre ce problème, la RDC doit relever le défis de l'ignorance.
“Le grand défi au pays c'est l'ignorance. Quand on parle de bien-être mental, tout le monde pense que c'est la folie. Or la folie en santé mentale on parle de troubles mentaux graves ou sévères, ce n'est qu'un aspect de la santé mentale. La santé mentale en soi c'est vraiment le bien-être. Toute la population est appelée à comprendre que nous tous nous sommes concernés par la santé mentale. Parfois nous tous nous développons le problème de santé mentale mais à des degrés différents, on doit quitter l'ignorance”, a-t-il déclaré.
De son côté, Jeannette Amougou, secrétaire générale de la Fondation Mosungi, estime que l'organisation de ce salon est nécessaire pour sensibiliser sur la question de santé mentale.
“Nous sommes convaincus que la santé mentale doit être une cause nationale et que le tabou autour doit tomber. C'est pourquoi nous co-organisons ce salon. Cet espace d'échanges et de discussions sur un sujet dont on ne parle pas assez est nécessaire pour promouvoir et sensibiliser sur les questions de santé mentale ainsi brisé le tabou”, a-t-elle indiqué dans son mot de circonstance.
Ce salon qui connaît la participation de plusieurs experts de la santé mentale, va se clôturer ce dimanche 24 novembre.
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