Tshopo : deux morts et des blessés dans un conflit foncier et de succession coutumière à Yahuma

Deux personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées dans des affrontements survenus entre plusieurs villages du territoire de Yahuma, dans la province de la Tshopo. Ces violences trouvent leur origine dans un conflit lié à la succession du pouvoir coutumier, ainsi qu’à des tensions autour de l’exploitation forestière par la société Booming.

Le ministre provincial de l’Intérieur, Roger Ekongo, a confirmé l’information ce jeudi 6 février 2025. Il a indiqué que le gouvernement provincial a dépêché des forces de sécurité pour apaiser les tensions dans la zone.

« Nous avons été attristés d’apprendre que des altercations ont éclaté entre les villages de Yalombuka et Bolembe. Les affrontements, à coups de machettes, ont malheureusement fait des morts et des blessés graves », a déclaré le ministre. Il a également pointé du doigt les activités de l’organisation Tropenbos, qui mène des explorations en vue de constituer une réserve forestière dans la région, ainsi que celles de la société Booming, active dans l’exploitation du bois.

« Les avantages économiques liés à ces activités profitent davantage à certains villages qu’à d’autres, ce qui suscite des rivalités et des tensions entre les communautés riveraines. Ces conflits sont également instrumentalisés par des acteurs politiques locaux », a-t-il expliqué.

Une intervention des forces de sécurité pour rétablir l’ordre

Pour rétablir la paix, les autorités provinciales ont envoyé une équipe de 20 militaires afin de créer une zone tampon entre les villages concernés. La police locale a également été mobilisée pour stabiliser la situation.

« Nous avons instruit les chefs de groupement de jouer pleinement leur rôle. Ces autorités coutumières, reconnues par l’État, ont la responsabilité de veiller à la protection des personnes et de leurs biens. Cependant, face aux failles constatées, nous avons décidé de les convoquer pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette crise et prendre les mesures qui s’imposent », a ajouté Roger Ekongo.

La situation reste tendue dans la région, alors que les autorités tentent de trouver une solution durable à ce conflit qui mêle enjeux fonciers, économiques et politiques.