Economie
Conformément aux dispositions légales en vigueur en République démocratique du Congo (RDC), le Gouvernement a élaboré ses prévisions de recettes et de dépenses pour l’exercice 2025. La Loi de Finances 2025, équilibrée, est estimée à 49 845,68 milliards de CDF, soit plus de 17,5 milliards de USD. Par rapport au budget 2024, ces prévisions représentent une augmentation de 21,6 %.
Bien que le Budget 2025 soit également influencé par la conjoncture macroéconomique mondiale, il repose sur des perspectives optimistes, anticipant une croissance vigoureuse de 5,7 %. Curieusement, en considérant le niveau de la pression fiscale, largement inférieur au niveau de l’Afrique sub-saharienne, l'effort fiscal prévu n'est pas particulièrement important, ou du moins, les réformes fiscales ne devraient pas viser à élargir significativement l'assiette fiscale ni à optimiser davantage les performances des administrations fiscales. Paradoxalement, le Budget 2025 connaît une augmentation nominale. Cela pourrait entre autres s'expliquer par l'effet revenu lié à la croissance économique.
À considérer la classification fonctionnelle du Budget, les services généraux et administrations publiques ainsi que les affaires économiques reçoivent environ la moitié des allocations de dépenses publiques, représentant une part de 51,14 % du Budget. En même temps, il est clair que le gouvernement a donné une certaine priorité aux dépenses du secteur social liées à l'enfance (33,16 % du Budget). Ainsi, les dépenses consacrées à l’éducation arrivent en-tête des préoccupations, avec une part de 17,72 %, suivies de 13,28 % pour la santé et de 2,16 % pour la protection sociale. En termes nominaux, ces allocations se sont accrues de manière respective de 18,47 %, atteignant à 2,8 milliards d’USD, de 12,8 % pour se positionner à 2,1 milliards d’USD et de 34,53 % pour s’élever à 344 millions d’USD. Cette forte croissance des dépenses liées à la protection sociale mérite une attention particulière.
Trois arguments peuvent tempérer l'optimisme. Premièrement, les tensions politiques persistantes et la guerre dans l’Est du pays représentent une source d'incertitude quant à la mise en œuvre du budget 2025. En effet, loin d’évoluer dans un monde clos, la RDC n’a pas été épargnée par l’incertitude mondiale. Les révisions des perspectives de croissance en sont la preuve. Le niveau d’incertitude nationale s’est aussi accentué en 2024 par rapport à l’année précédente. L’année 2025 n’y échappe pas non plus. À n'en point douter, la situation se caractérise déjà par des troubles sécuritaires persistants dans la partie orientale du pays (Nord-Kivu et Ituri particulièrement), alimentés notamment par la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, dont l’occupation territoriale n’est pas négligeable. À ces tensions militaires s’ajoutent des incertitudes politiques, notamment au tour de la question du changement/révision constitutionnelle. Enfin, compte tenu de la situation sanitaire du pays, l’hypothèse de la résurgence des flambées épidémiques n’est pas à exclure totalement. Face à cet environnement, le contexte-pays de la RDC demeure toujours fragile.
Cette situation pourrait entraîner un déséquilibre macroéconomique et compromettre les prévisions, notamment en affectant la confiance des investisseurs, en provoquant des sorties de capitaux ou, au minimum, en ralentissant les flux d'investissement. L'interaction de ce facteur avec la persistance de l'inflation et la dépréciation de la monnaie nationale ne constitue pas une combinaison favorable et nécessite une grande prudence macro-budgétaire. Parallèlement, les effets d’éviction des dépenses publiques, qui pourraient rediriger les ressources des dépenses sociales vers les dépenses sécuritaires et/ou en réponse aux résurgences de flambées épidémiques, ne sont pas entièrement à exclure.
Deuxièmement, il est important de rappeler qu'au niveau international, des facteurs externes défavorables persistent, pouvant affecter de manière significative le cadre macroéconomique sous-jacent à ce budget. En particulier, la faible croissance mondiale n'augure rien de positif.
Troisièmement, le manque de crédibilité dans la gestion de la politique budgétaire, illustré par les faibles taux d'exécution des dépenses sociales à fin septembre, notamment dans les secteurs de la santé (19,1 %), de l'éducation (42,7 %) et de la protection sociale (16,1 %), constitue également un facteur de préoccupation.
Concernant ce dernier point, la conclusion d'un nouveau programme économique avec le FMI constitue une évolution positive, susceptible d’atténuer ce défi. Ce programme prévoit une série de réformes destinées à améliorer la gestion budgétaire, telles que l'établissement d'un Compte Unique du Trésor, l'opérationnalisation de la Direction générale du Trésor, ainsi que la déconcentration progressive de l'ordonnancement des dépenses dans les ministères sectoriels (Santé, Éducation, etc.). Ces réformes devraient contribuer à améliorer le niveau d'exécution budgétaire et à renforcer la transparence et l'efficacité de la gestion des finances publiques. Cela pourrait, à terme, être bénéfique pour la composante sociale du Budget.
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