Politique
Aubin Minaku, l’ancien président de l’Assemblée nationale, est monté au créneau mercredi 19 mars, lors d’une interview accordée à la télévision allemande Deutsche Welle, pour défendre son mentor. Le néo-vice-président du PPRD balaie les accusations selon lesquelles Joseph Kabila serait à la tête de la rébellion AFC-M23.
« Je ne vois pas Kabila être le chef de file d’une rébellion », défend Minaku. « Depuis 2019, il ne m’a jamais parlé d’une telle approche ». Sa déclaration tend à dissiper toute ambiguïté : l’ancien président ne chercherait ni à déstabiliser le pays ni à reprendre le pouvoir par la force. La prise de position de l’ex-speaker s’inscrit dans une stratégie politique plus large visant à revêtir Kabila de son costume de leader républicain.
Une approche holistique des conflits de l’est
Minaku évoque une « approche holistique », concept cher à l’ancien président, qui privilégierait une résolution globale des conflits dans l’est du pays. Selon cette vision, la crise ne saurait se réduire à une simple agression extérieure, contrairement à la position officielle du gouvernement. « Dans le cas d’espèce, j’estime à mon humble avis que nous sommes dans un contexte de conflits armés non internationaux mais internationalisés. Que ce soit les Banyamulenge, les Tutsis, les minorités ou d’autres Congolais qui prennent les armes contre le pouvoir établi, ce sont des Congolais », a-t-il soutenu, avant d’ajouter : « Nous sommes donc face à une insurrection contre un pouvoir en place, ce qui en fait un conflit complexe, un conflit armé non international, mais avec des ramifications extérieures ».
Par cette analyse, Minaku replace Joseph Kabila dans le rôle d’un acteur incontournable de la scène politique congolaise, non pas comme un opposant radical, mais comme un ancien chef de l’État porteur d’une vision de paix. Il insiste d’ailleurs sur le fait que si Kabila devait un jour redevenir candidat, cela ne pourrait se faire que par la volonté populaire et non par la force. « Si un ancien président redevenait candidat, ce ne serait pas par la force, mais par une sanction du souverain primaire, le peuple. Respectons le pouvoir de ce souverain primaire qu’est le peuple », s’est livré un peu plus Aubin Minaku.
De l’Afrique du Sud où il a installé son QG, Joseph Kabila a lui-même rejeté, mardi, les accusations le liant à la rébellion du M23, les qualifiant d’« infondées » et exigeant de ses détracteurs des preuves concrètes. À travers la sortie médiatique de Minaku, le PPRD fixe l’opinion, tente de taire les rumeurs et surtout de redonner du poids à son leader dans un paysage politique où son influence semble être plus contestée par la famille politique au pouvoir.
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Le vice-président du PPRD, Aubin Minaku, assure que Joseph Kabila n’est pas le chef de file de la rébellion pro-rwandaise de l’AFC-M23 @Photo Droits tiers.