Musique
On le dit tout bas, depuis un temps dans la société, mais personne jusque-là dans la haute sphère n'a levé son petit doigt pour arrêter la montée plus qu'inquiétante des obscénités dans la chanson congolaise. Pourtant, c'est chaque jour et à tout instant que cette musique envahit nos oreilles tant il est vrai qu'elle nous agresse par divers canaux au quotidien, à domicile, dans des bistrots, lors des fêtes et dans des transports en commun.
Et dans tous ces endroits, la musique dominante n'est autre que celle-là. Imaginez donc l'état d'esprit d'un parent responsable en compagnie de sa progéniture, en train de suivre l'une des ses chansons au bas mot, obscène.
Ce phénomène qui a pris cours, il y a deux décennies a tellement pris de l'ampleur au point même que ce sont nos valeurs sui sont en péril. Il y a quelques années, lorsqu'un musicien versait dans ces travers, la commission de censure qui dépend du ministère de la Justice ne laissait pas faire. Des mesures drastiques étaient aussitôt prises. C'est dans cette logique que les Franco, Koffi et Nyoka Longo sont allés humer l'air « frais » de la prison centrale de Makala (aujourd'hui Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa).
Mais pourquoi si, à cette époque-là, une infraction du genre dépravation des mœurs, comme c'est le cas avec toutes ces chansons, pouvait faire l'objet d'une poursuite judiciaire, ne puisse plus inquiéter. Pourquoi ce relâchement de mœurs s'interroge-t-on dans la société. Est-ce que parce que ceux qui sont censés sanctionner sont devenus des complices des auteurs de ces chansons, dans lesquelles ces autorités sont vantées où c'est la société elle-même, dans une partie de son ensemble qui a perdu ses repères ?
En tout cas, on s'accorde à dire, que dans ce domaine de la chanson congolaise, le modèle de moralité n'existe quasiment plus. Cela est plus remarquable dans le lot de la nouvelle génération. Nous nous gardons de citer quelques noms. Mais il est d'avis qu'un musicien comme Emeneya a fait exception. A ce titre, il est beaucoup loué par le commun des Congolais qui garderont de ce défunt artiste d'excellents souvenirs, tant que ses œuvres sont d'une moralité exemplaire.
Mais à qui attribuer cette défaillance ? En faisant la part des choses, il se dégage une appréciation telle que la responsabilité incombe, au premier chef, à ceux qui sont habiletés à réguler ce secteur. A la limite, cette manière de gérer la société serait même assimilée à une atteinte à la pudeur. Pourquoi ce laisser-aller ? Où sont passés le ministère de la Culture et de l'Education à la nouvelle citoyenneté. N'est-ce pas que ces choses là relèvent de leur compétence ? Quel avenir pour la société ravalée au bas de l'échelle par une catégorie de personnes qui se croient intouchables parce qu'elles prétendent être des stars. C'est comme si, cette qualité conférait à ces musiciens des privilèges, même s'ils vont à l'encontre de bonnes mœurs.
Dans cet état des choses, il y a lieu aussi de tenir compte de l'éducation de base de ces artistes, même ceux qui ont la prétention de posséder un bagage intellectuel (suivez mon regard) versent malheureusement dans ces dérives de la manière la plus malicieuse qui soit. Pour tout dire, l'obscénité dans la chanson congolaise mérite d'être éradiquée, avec la même rigueur comme cela a été le cas avec le phénomène Kuluna. Ce fléau est à considérer aussi comme une autre forme d'agression morale.
L'immoralité dans son ensemble, est un vice qui met en péril notre jeunesse et notre société. Que la commission de censure et tous ceux qui ont voix au chapitre prennent leurs responsabilités en main pour mettre un terme à cette catastrophe.
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