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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Culture

Chris Rock, de la dynamite à la cérémonie des Oscars

2016-02-26
26.02.2016
2016-02-26
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Chris Rock

Choisi dès octobre pour animer sur scène la 88e cérémonie des Oscars, le comédien Chris Rock va devoir gérer la soirée en pleine polémique sur le manque de diversité dans les nominations. Le rôle semble avoir été taillé sur mesure pour ce comique à l’humour dévastateur dont la prestation est très attendue. 

« Jennifer Lopez est arrivée avec deux limousines. Une pour elle. Et une pour son cul ! ». Pas sûr que Chris Rock nous refasse le coup samedi soir à la soirée des Oscars mais cette saillie restée célèbre proclamée en direct à la télé, et devant une salle comble, lors des MTV Music Awards 1999 dont il était le maître de cérémonie vous donne immédiatement une idée du type d’humour pratiqué par le personnage : impertinent, décapant, féroce, à la limite de l’outrage. Seulement voilà : ce qui avec d’autres passerait pour de la vulgarité crasse - et donc ne passerait pas du tout fonctionne avec Chris Rock, en raison de l’aplomb, du charme, du bagout et des mimiques de l’intéressé. Bref, en raison de son talent.

Ce talent lui a cependant déjà joué des tours, notamment lors de la cérémonie des Oscars 2005 durant laquelle certaines de ses piques, à l’égard de Jude Law et de Tobey Maguire en particulier, furent diversement appréciées par le milieu et le public. Onze ans plus tard, c’est pourtant lui, Chris Rock, que la chaine ABC est à nouveau allée chercher pour animer la 88e cérémonie des Oscars, un rendez-vous annuel qui est en déclin à l’audimat américain (37,3 M de téléspectateurs l’an dernier, soit une chute de 15% par rapport à 2014). Perçu comme un coup de poker lors de l’annonce au mois d’octobre, le choix de Chris Rock pour présenter les Oscars 2016 se révèle être aujourd’hui un coup de génie de la part d’ABC.

Adoubé par Eddie Murphy

Il faut dire qu’entretemps, la polémique #OscarsSoWhite est venue se greffer sur l’événement, on parle bien entendu de l’absence, pour la deuxième année consécutive, de Noirs dans les principales catégories représentées aux Oscars, un oubli qui a enflammé les réseaux sociaux et Hollywood depuis l’annonce des nominations, le 14 janvier dernier. Coup de génie en effet car si la polémique aurait sans doute entraîné une désaffection des téléspectateurs encore plus importante, dimanche soir (lundi à 02h30 en France, 01h30 TU) il en sera tout autrement, par la seule présence de Chris Rock. Parce qu’il est Noir évidemment mais aussi et surtout parce qu’il a fait des tensions raciales l’un des thèmes de prédilection de ses sketchs, Chris Rock apporte une valeur ajoutée inestimable à la cérémonie : tout le monde est impatient de savoir à quelle sauce il va croquer Hollywood avec son humour caustique et son sourire démoniaque.

Chris Rock (g), David Spade (c) et Eddie Murphy (d), trois anciens de 'Saturday Night Live'.

On a peine à le croire en voyant sa dégaine de chenapan tireur de sonnettes mais Christopher Julius Rock III a déjà passé le cap de la cinquantaine : 51 ans depuis trois semaines pour être précis, même pas quatre ans de moins qu’Eddie Murphy qui fut l’une de ses inspirations, en même temps que son mentor. Né en Caroline du Sud d’une mère assistance sociale et d’un père camionneur livreur de journaux, le futur comique, aîné d’une famille de sept frères et sœurs, a passé, comme Eddie Murphy, son enfance et son adolescence à Brooklyn, quartier où la tchatche est un sport de combat. Souffre-douleur de son lycée où les élèves sont Blancs dans leur très grande majorité, il témoignera plus tard de cette période à travers la sitcom autobiographique Everybody Hates Chris (Tout le Monde déteste Chris), qui courut durant 80 épisodes de 2005 à 2009 sur la chaîne UPN.

Comme c’est le cas pour beaucoup de comiques américains, la carrière de Chris Rock débute par du stand-up, ces one-man shows dans les bars où l’on se fait les dents face à un public clairsemé, indifférent voire même hostile. C’est dans un cabaret de New York qu’Eddie Murphy le remarque au milieu des années 1980. Après quatre ans passés à Saturday Night Live le show bimensuel qui a révélé quantité de talents (Steve Martin, Chevy Chase, Dan Aykroyd, John Belushi, Bill Murray, Will Ferrell, Jimmy Fallon etc.)  Eddie Murphy est alors en pleine gloire. 48 heures et Le Flic de Beverly Hills ont fait un carton au box-office, tout comme ses one-man-shows Eddie Murphy : Raw et Eddie Murphy : Delirious. Conscient du potentiel du gamin, la star offre un petit rôle à son protégé dans Le Flic de Beverly Hills 2 et l’aide à intégrer la troupe de Saturday Night Live.

Chris Rock va y rester trois ans, sans jamais pourtant devenir l’un des pivots d’une émission où Dana Carvey et Mike Myers (les deux acolytes de Wayne’s World), Chris Farley (décédé en 1997), Phil Hartman et Adam Sandler se taillent à l’époque la part du lion. Apparu au cinéma dans New Jack City en 1991, il tente une première fois sa chance en tant que scénariste et producteur avec CB4 comédie qui a pour toile de fond l’univers du rap et dans laquelle il tient le rôle principal. Moyennement accueilli par la critique CB4 va connaître un succès relativement modeste, l’un de ses nombreux rendez-vous manqué avec le 7e art. Un peu refroidi par ce semi-échec, Chris Rock va revenir en pleine lumière dans ce qu’il sait faire de mieux : le stand-up.

De has-been à N.1

« Je n’avais pas 30 ans et j’étais déjà un has been », reconnaîtra-t-il lors d’une interview accordée au Guardian en 2001. « Alors je me suis dit que si je n’allais pas devenir célèbre, je pouvais au moins essayer de devenir vraiment bon et revenir à ce que je faisais avant de rencontrer Eddie Murphy ». Vraiment bon ? Avec Bring the Pain diffusé sur HBO, Chris Rock entre dans la cour des grands et même un peu plus car il brise tous les tabous du politiquement correct. Arpentant la scène comme possédé, il mêle la gouaille de Richard Pryor, l’impudicité de Lenny Bruce, le culot d’Eddie Murphy et l’irrévérence de George Carlin pour se livrer à un canardage en règle de la bienpensance américaine.

Particulièrement remarqués, son analyse très personnelle de l'affaire O.J. Simpson (But I Understand) et le sketch « black people vs niggaz » (les Noirs contre les niggaz, niggaz étant l’argot pour nègres en américain) où il fustige l’irresponsabilité de certains Afro-Américains qui jouent, selon lui, à mauvais escient la carte de la victimisation et se contentent du minimum. Personne n’avait jamais osé. Le succès de Bring the Pain est tel deux Emmy Awards dans la catégorie comédie que HBO lui offre un show, The Chris Rock Show, comme son nom l’indique. Une cinquantaine d’épisodes seront diffusés de février 1997 à novembre 2000. Malgré une carrière au cinéma toujours sans grand succès, le voilà désormais installé parmi la demi-douzaine de comiques qui comptent aux Etats-Unis, le magazine Time le sacrant même « Homme le plus drôle d’Amérique » sur une de ses couvertures. Son originalité : aller sur des terrains (sexe, racisme, famille) où les autres n’osent pas s’aventurer, du moins pas sur ce ton-là.

Trois ans après Bring The Pain, Chris Rock revient avec Bigger and Blacker où, de nouveau, il dézingue à tout va: les armes à feu, les mères célibataires, les pères démissionnaires, Bill Clinton, Monica Lewinsky, la sexualité, l’homophobie, Ricky Martin, les impôts, la sécurité sociale, les assurances, les médecins, la drogue, les non-voyants, les rappeurs, le mariage, la masturbation… et bien entendu les tensions raciales. Exemple : « Pas un seul Blanc dans cette salle n’échangerait sa place avec la mienne. Et je suis riche ! C’est vous dire à quel point c‘est bon d’être Blanc ! ». Cette faculté de franchir la ligne jaune et de pouvoir se moquer des uns et des autres sans s’attirer les foudres de l’une ou l’autre communauté rend évidemment explosif son rôle de maître de cérémonie aux Oscars ce dimanche.

Sur qui va-t-il taper ?

Depuis ce retour aux sources du stand-up, Chris Rock a continué à naviguer avec assiduité entre le cinéma, la scène et la télévision, sans jamais toutefois connaître au cinéma les succès d’un Jim Carrey, d’un Will Ferrell ou d’un Ben Stiller. Bad Company et Head of State (Président Par Accident son premier film en tant que réalisateur) ont fait une belle petite carrière mais sans plus et ce sont finalement les films d’animation dans lesquels il prête sa voix à un moustique (Bee Movie) ou à un zèbre (Madagascar) qui ont fait les meilleures recettes au box-office. Toujours prêt à de nouvelles expériences, il avait accepté en 2012 de jouer dans la comédie de Julie Delpy Two Days in New York à la grande joie de la réalisatrice, une fan de la première heure.

« C’’est quelqu’un qui a beaucoup de talent », nous disait-elle lundi dernier au téléphone. « Je pense que c’est très difficile d’être stand-up et d’être bon stand-up, encore plus. Donc j’avais écrit le rôle pour lui et ça s’est très bien passé. Le but pour lui c’était de se fondre dans mon univers et il l’a respecté. C’était très agréable ». Contente qu’il ait été désigné pour animer les Oscars « je lui ai envoyé un SMS pour le féliciter car il vit à New York et moi à Los Angeles » Julie Delpy n’a cependant aucune idée de ce que son ancien fiancé (à l’écran) va sortir de sa boîte à malice samedi soir. « J’avais beaucoup aimé sa prestation de 2005. Mais on n’a pas du tout parlé de la polémique, ni de ce qu’il allait dire », nous a-t-elle répondu.

Si en 2005 Morgan Freeman, Don Cheadle, Sophie Okonedo et Jamie Foxx étaient nommés pour un Oscar, il n’y a donc cette fois-ci aucune chance que Chris Rock remette une statuette à un Afro-Américain. Certaines célébrités comme Spike Lee, Jada Pinkett Smith, Will Smith, Michael Moore ont même fait savoir qu’elles boycottaient la cérémonie suite à la polémique. D’autres, comme le pasteur activiste Al Sharpton, ont invité les téléspectateurs à ne pas allumer leur télé dimanche soir. Sauront-ils résister à l’envie de regarder ne serait-ce que le monologue d’introduction que va prononcer Chris Rock ? On est en droit d’en douter. Dimanche en effet, la question sera sur toutes les lèvres de l’autre côté de l’Atlantique : « Que va-t-il dire une fois monté sur scène ? Sur qui va-t-il taper en premier ? ». On a hâte d’y être.


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