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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Afrique

Angola: 17 opposants politiques condamnés à des peines de 2 à 8 ans de prison pour tentative de coup d'Etat

2016-03-29
29.03.2016 , Luanda
2016-03-29
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Des opposants angolais devant la justice

Les dix-sept jeunes revus (révolutionnaires) poursuivis pour « rébellion et tentative de coup d’Etat contre le président José Eduardo dos Santos » ont été condamnés, lundi 28 mars à Luanda, à des peines de deux à huit ans et demi de prison, au terme d’un procès-fleuve, entamé le 16 novembre et qui était censé durer trois jours.

L ’auteur, journaliste et philosophe Domingo da Cruz, considéré par le juge Domingos comme le leader du groupe, a reçu la peine la plus lourde : huit ans et six mois pour « tentative de coup d’Etat et association de malfaiteurs ». Le rappeur angolo-portugais Luaty Beirao, qui avait mené une grève de la faim de trente-six jours en septembre-octobre 2015, a été condamné à cinq ans et demi de prison pour« rébellion contre le président la République, association de malfaiteurs et falsification de documents ».

Les condamnés présents au tribunal ont accueilli avec calme le verdict, avant d’être conduits en prison sur ordre du juge. L’un des condamnés, Nuno Dala, en grève de la faim depuis le 10 mars, était en revanche absent lors de l’énoncé du verdict. Très affaibli, il est actuellement hospitalisé. Michel Francisco, un avocat représentant dix des accusés, a immédiatement annoncé son intention de faire appel du jugement. « La justice n’a pas fait son travail de transparence, car les choses ont été politisées et le juge a seulement obéi aux ordres supérieurs venant du président de la République », a-t-il affirmé. Les 17 opposants au régime, qui demandent le départ du président dos Santos, au pouvoir depuis 1979, ont toujours nié les charges qui pèsent sur eux.

Une blague qui conduit en prison

L’origine de l’affaire remonte au 20 juin dernier, lorsque les jeunes gens ont été pris « en flagrant délit de lecture d’un livre », comme ont ironisé leurs avocats. Ils étaient réunis dans une maison du quartier Vila Alice à Luanda pour disserter sur le dernier ouvrage de Domingos da Cruz, Outils pour détruire un dictateur et éviter une nouvelle dictature, philosophie politique de libération de l’Angola. Un ouvrage inspiré des écrits de l’universitaire et pacifiste américain Gene Sharp, théoricien mondialement connu de la non-violence et de la résistance civile. Les « conspirateurs » ont été immédiatement incarcérés. Cinq jours plus tard, ils étaient officiellement inculpés de « tentative de coup d’état ». Peu après, ils furent accusés de fomenter des « actes conduisant à la rébellion, au désordre public et d’agression sur le président de la République ».

Ce procès ubuesque aux multiples interruptions et truffé de vices de procédure, une sorte de salade mixte mal mélangée d’accusations, a mis en évidence les fragilités d’un régime de plus en plus contesté par sa jeunesse. Le tribunal a par exemple été incapable, depuis février, de faire venir à la barre la plupart de 50 membres mentionnés dans une liste dite du « Gouvernement du salut national » (GSN). Ce texte, écrit par l’avocat angolais Albano Pedro, a été publié comme une blague, une satire ludique sur son compte Facebook et n’est pas l’œuvre des revus.

Le président français Francois Hollande avec son homologue angolais Jose Eduardo Dos Santos au Palais présidentiel à Luanda le 3 juillet 2015.

La représentante du parquet, Isabel Fançony, qui avait demandé et obtenu que les accusés bénéficient à partir de la mi-décembre du régime de « prison domiciliaire » (résidence surveillée), a sorti le 21 mars un dernier lapin de son chapeau. Manifestement aux ordres du régime, elle a alors accusé l’ensemble des prévenus d’être « une bande de scélérats dirigée par Domingos da Cruz et Luaty Beirão », et demandé la condamnation de tout le groupe pour ses activités en vue de la formation d’une « organisation criminelle ». Elle leur reprochait entre autres de n’avoir, lors du procès, répondu à aucune question du juge ou du parquet. Un droit pourtant inscrit dans la Constitution angolaise.

La peur du président dos Santos

Le chef de l’Etat, José Eduardo dos Santos, a par ailleurs annoncé le 11 mars qu’il quitterait la vie politique en 2018, après un règne de trente-neuf ans au cours duquel il aura constamment renforcé son pouvoir et durci la répression contre l’opposition. Une bonne source, qui tient pour des raisons évidentes à garder l’anonymat, a raconté que lors d’un dîner VIP à Luanda en novembre dernier, un ministre d’Etat du régime a déclaré que « le président est très préoccupé par une jeunesse de plus en plus contestataire. En 2017, lors des prochaines élections, ces jeunes vont se joindre à ceux qui n’ont pas voté pour nous, des millions de jeunes que nous ne pouvons pas contrôler. Ceci est le plus gros problème du MPLA [Mouvement populaire pour la Libération de l’Angola, ayant participé à chasser les colons portugais en 1975, puis s’étant arrogé le pouvoir ensuite] ».

Le verdict a inspiré cette tirade, lundi 28 mars, au journaliste Pedrowski Teca : « La grande déception de dos Santos, après avoir éliminé Jonas Savimbi [leader de l’Unita, mouvement rebelle, dont la mort en 2002 a mis fin à vingt-trois ans de guerre civile], [Isaías] Cassule et [António Alves] Kamulingue [deux organisateurs d’un rassemblement d’anciens combattants, portés disparus en mai 2012] et d’autres critiques et opposants, était de penser avoir exterminé la Révolution. Etonnamment, celle-ci semble toujours renaître de ses cendres… »

Quant à l’opposant le plus célèbre d’Angola, le journaliste et activiste Rafael Marques, il a estimé que la condamnation des 17 militants pour « actes préparatoires de rébellion et association de malfaiteurs » est« une honte pour la justice angolaise, en particulier pour les faiseurs de loi », selon une déclaration publiée sur son site, Rede Angola. « Je ne comprends pas comment ils ont pu les condamner une fois que l’accusation principale (attentat à la vie du président José Eduardo dos Santos) a été retirée », a-t-il conclu.

Antonio Setas
AFP / Le Monde
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