La « Société civile du peuple » projette des marches pour le Gouvernement de cohésion nationale

C’est hier jeudi 19 juin que Martin Kavunja, Président de la Société civile du peuple, qui avait pris part aux Concertations nationales s’est insurgé contre l’absence du Gouvernement de cohésion nationale jusqu’à ce jour. Comme l’Opposition républicaine (OR) de Léon Kengo Wa Dondo, Kavunja met en cause l’actuel Premier ministre Augustin Matata Ponyo qui est à la base de cette situation et qui fait ombrage au chef de l’Etat en l’empêchant d’accomplir la promesse faite solennellement du haut de la tribune des Concertations nationales.

Pour la Société civile du peuple, il s’agit là de la rupture du pacte républicain pris par toutes les organisations ayant pris part aux Concertations nationales. Situation gravissime qui pousse la Société civile du peuple à projeter des manifestations publiques de sa base afin d’obtenir la formation du Gouvernement de cohésion nationale en exécution d’une des recommandations des Concertations nationales.

La Société civile du peuple envisage par ailleurs la tenue d’une Convention de toutes les forces vives ayant pris part aux Concertations nationales y compris l’OR. C’est cette Convention qui décidera de la ligne à suivre dans le sens des manifestations de rue.

Ce sentiment de colère et de dépit est ressenti dans toutes les plateformes ayant pris part aux Concertations nationales où l’explosion est en train de couver. Surtout que, hormis le poste de Premier ministre sur lequel le mystère demeure, les listes des ministres s’étaient déjà élaborées, à en croire leurs sources, avec l’énumération des postes à occuper.
Les heureux bénéficiaires n’attendaient que la concrétisation de la publication du gouvernement à la session parlementaire de mars. Mal leur en prit. A la clôture de celle-ci, il n’y a pas un seul mot sur le Gouvernement de cohésion nationale.

BRUTALE LEVEE DES BOUCLIERS

C’est ce qui a conduit leurs Etats-majors respectifs à la brutale levée des boucliers qui s’observe à ce jour contre le Premier ministre Matata Ponyo qu’ils considèrent comme le frein à l’avènement de ce Gouvernement. Le ton était donné à l’OR avec l’entrée en jeu du coordonnateur Jean-Pierre Lisanga Bonganga qui fait feu de tout bois tirant aussi bien sur Matata que l’Ufc de Kengo Wa Dondo.

Ces envolées oratoires ont culminé avec des menaces de manifestations publiques proférées par le chef de la Société civile du peuple, Martin Kavunja afin de faire plier Matata Ponyo. Mais, Matata peut-il empêcher Joseph Kabila de respecter sa parole en désignant un Premier ministre du Gouvernement de cohésion nationale ? On lui donnerait un poids de super lourd que personne ne détient dans le camp présidentiel.

Car, si tel est que le principe retenu lors des consultations menées par les deux co-présidents du comité de suivi des Concertations nationales pour la formation du Gouvernement de cohésion nationale est le poids politique, c’est-à-dire, la représentativité dans les Chambres parlementaires, c’est bien le Pprd, le parti présidentiel qui a la palme avec son plus grand nombre des députés.

Dès lors, son Autorité morale, Joseph Kabila a beau jeu pour désigner un Premier ministre parmi les plus méritants des cadres. Le Premier ministre sortant Matata Ponyo étant membre du Pprd trouve là aussi une tribune pour mener campagne pour la continuité de son action.

Il s’agira là d’une affaire interne au Pprd. S’il est maintenu, il dirigera un gouvernement des partis politiques différent de l’actuel Cabinet. Il est dès lors superfétatoire de s’imaginer que Matata, même s’il en avait la volonté puisse bloquer la puissante machine des Concertations nationales avec tous les poids lourds qui y étaient réunis.