Provinces
Depuis le départ, vers les années 90, des entrepreneurs blancs, (Plantation Lever au Congo 'PLC', OLIVERA Madaïl, etc.) du territoire de Gungu, à plus de 120 kilomètres de Kikwit, beaucoup de routes de dessertes agricoles sont impraticables ces derniers temps. Elles sont réduites aux petits sentiers. Aucun véhicule ne peut passer dans les coins les plus reculés. Peut-être des vélos et difficilement des motos, affirment plusieurs paysans de ce territoire.
Ils indiquent aussi qu’il en est de même pour le transport par voie fluviale. Ce sont des pirogues non motorisées et des radeaux qui dominent. S’il pleut abondamment, c’est difficile de naviguer.
Le président de la Société civile du territoire de Gungu, Joachim Kusamba joint au téléphone et qui confirme les faits indique que rares sont des commerçants qui atteignent les localités périphériques de la ville de Gungu, pour évacuer des milliers de tonnes des produits qui pourrissent dans des entrepôts et les ménages, faute de canonnage manuel ou de réhabilitation de plusieurs routes à l’exception de la route principale, Kikwit-Gungu. « Le peu d’entretien que font les paysans avec des moyens de bord est du reste sans effet durable », dit-il.
« Nous avons beaucoup de produits agricoles à chaque saison [manioc, maïs, voandzou, ignames, riz…] qui peuvent nous permettre, après la vente, de satisfaire nos besoins. Mais on est bloqué ! » témoigne Pisco Kambolo, 35 ans, rencontré à Kikwit.
« Cette situation décourage. Mieux vaut rester chez soi que d’aller aux champs parce qu’à la récolte, beaucoup de produits pourrissent soit à la maison soit au dépôt de Mundundu », poursuit ce paysan de Kumbi-Kumbi, une localité du groupement Mukulu.
Kambolo regrette l’état des routes de ce coin de la RDC qui jadis ont permis par exemple à la société PLC d’évacuer sans beaucoup de peines ses noix de palme de l’INERA Kiyaka à gashi pour les amener vers l’usine de Kikongo à plus de 20 km de la ville de Gungu, chef-lieu du territoire.
« Aujourd’hui, la situation a dégénéré malgré la création des multiples marchés que ces paysans ont initié (3 fois par semaine) à Malunga dans le secteur Kilamba ; Kandale, secteur du même nom sur la rive droite de la rivière Kwilu, Ngashi, secteur Kondo, Lac Matshue, secteur Ngudi, etc. », ajout-t-il.
Joachim Kitadi président de l’union paysanne dénommée ‘’COFERPLAMU’’ (Coopérative des Fermiers Planteurs de Mukulu) déclare, lui, que depuis que cette situation persiste, les paysans ont pris l’option d’utiliser des vélos ou des pirogues pour franchir des dizaines voire des centaines de km pourvu que la moindre quantité des produits puissent être vendue et que les besoins de première nécessité soient satisfaits au lieu de tout perdre.
« Plus d’une décennie déjà, ce système est d’application sans qu’aucune solution ne soit trouvée par ceux qui en ont le monopole », regrette-t-il.
« Ceux qui font recours aux vélos pour évacuer leurs produits sont appelés "bantu yakikwata’’ en kikongo [c’est-à-dire 'les transporteurs des biens à bord des vélos'], explique Jonathan Kapunda élève en 4ème commerciale à l’Institut Moyo de Kikwit, originaire de ce territoire. "Bantu yaKikwata", dit-il, appliquent des forces musculaires pour réussir leurs entreprises.
Ces hommes, poursuit-il, sont des fois accompagnés de leurs épouses ou de leurs enfants pour l’intérêt de leurs familles. Leurs vélos sont chargés des fois de plusieurs sortes de produits (manioc, maïs, huile de palme et consorts) avec tout au plus 200 kg pour aller vendre à 622, le carrefour des routes de Kahemba, Tshikapa, Kabudi ; à Kikwit (125 km), à Gungu (35 km), à Kamonia (plus de 30 km), à Mundundu, où est érigé depuis 2011 un entrepôt construit par le projet PARRSA.
Il témoigne aussi que les transporteurs sur la rivière Kwilu sont appelés "bana mayi’’ (les habitués du transport par voie fluviale en pirogues). Ils mettent, eux aussi, en jeux leur force musculaire et leur santé car ils voyagent même la nuit sur cette rivière dont le régime n’est pas le même partout. D’une capacité de 30 à 50 sacs de 50 kg sans omettre leurs propriétaires ces pirogues traversent plusieurs endroits difficiles. Plusieurs fois ces pirogues chavirent. Il y a quelques fois des cas de noyades. De mauvais chargements et des intempéries sont souvent à l’origine de ces accidents.
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