Economie
Depuis plusieurs mois, le marché congolais fait face à une importation très remarquée de la boisson alcoolisée. Une situation qui, si elle est mal gérée, risque d’enterrer l’industrie brassicole en République démocratique du Congo (RDC).
A ce sujet, des experts indiquent que des pertes sont de divers ordres : économique, sanitaire, environnemental et autres.
« L’importation de la bière n’est pas mauvaise en soi. Mais seulement, elle doit se faire dans les limites fixées par la loi. Si non, c’est le système économique qui est touché et les conséquences peuvent en être très fâcheuses. En consommant la boisson importée au mépris de ce qui est fabriqué au niveau local, on pousse les entreprises locales à faire faillite. Et du coup, ce sont des centaines d’emplois qui s’envolent », a expliqué un expert du ministère de l’Economie qui a requis l’anonymat.
Quant aux conséquences sanitaires et environnementales, elles se situent à différents niveaux.
Selon Alfred Tumba (environnementaliste), les canettes utilisées dans la fabrication de boissons sont en aluminium, une substance réputée nuisible à la santé.
Une étude menée par les experts, ajoute-t-il, démontre que « l’aluminium est hautement toxique ». Dans cette étude, poursuit-il, il a été démontré que l'aluminium pouvait perturber le développement du cerveau en phases prénatales et postnatales tant chez l’homme que chez l’animal ».
A en croire Alfred Tumba, l'aluminium possède, en outre, des propriétés neurotoxiques.
« L’aluminium est un puissant stimulateur du système immunitaire. C’est la raison pour laquelle il est utilisé comme adjuvant. Compte tenu de cette donne, il est donc surprenant de constater qu’en dépit d’une utilisation de plus de 80 années, la sécurité de l’aluminium continue d’avoir pour base des suppositions plutôt que des preuves scientifiques. Rien n’est par exemple connu de la toxicologie, de la pharmacocinétique des adjuvants à l’aluminium chez les nourrissons et les enfants. Donc, sur le plan de la santé, l'usage de canettes serait à la base de certaines maladies qui pourraient surgir spontanément ».
« Toujours sur le plan de la santé, il y'a aussi la présence du Bisphénol A, qui est agent perturbateur qui provoque souvent des cancers. Et cette substance est souvent retrouvée dans les canettes de bière. Les conséquences sont assez nombreuses », a-t-il fait remarquer.
Du point de vue environnemental, les experts dénoncent la mauvaise gestion des espaces publics en RDC, particulièrement à Kinshasa. Les cannettes utilisées sont rejetées dans la nature, s’ajoutant ainsi aux tas d'immondices que regorge déjà la ville de Kinshasa.
« Les canettes, comme d'autres déchets ménagers non biodégradables, sont sans nul doute, réputés comme substances polluantes. Bref, les canettes jetées dans la nature contribuent à l'insalubrité et la pollution de l'environnement. Elles sont aussi considérées comme vecteur de prolifération de moustiques, du fait qu'elles retiennent des eaux de pluie favorisant ainsi la propagation des maladies provoquées par les insectes volants... », note l’expert.
Activer la machine
Pour remédier à cette situation, propose-t-il, il faut que l'autorité urbaine prenne de dispositions pour la bonne gestion de ces déchets souvent non biodégradable, qui envahissent de plus en plus nos milieux.
Alfred Tumba pense que ceci reste encore un défi pour cette autorité qui ne dispose pas d'une politique efficace de gestion des immondices, dans une mégalopole de plus de 10 millions d’habitants.
Le gouvernement congolais a lancé, le 26 janvier 2016, la campagne « Made in Congo », destinée à promouvoir les biens et services produits localement.
Une tournée de différentes industries avait même été organisée. Malheureusement, le résultat de cette campagne s’avère aujourd’hui nul.
Devant le ministre de tutelle, des entrepreneurs locaux ont dénoncé la multiplicité des taxes et la concurrence déloyale, favorisée, selon eux, par l’Etat congolais lui-même.
La démarche qui est la nôtre, a indiqué le ministre dans le cadre de Made in Congo, c’est précisément de mettre en lumière toutes ces potentialités industrielles pour informer le peuple congolais. Germain Kambinga a indiqué qu’à travers « Made in Congo », le gouvernement entendait promouvoir l’industrie congolaise et exprimer son souci d’accompagner les entrepreneurs congolais.
Il a par ailleurs invité les Congolais à consommer les produits locaux pour permettre aux Congolais qui travaillent dans ces industries de garder leurs emplois. « Protégeons nos usines, protégeons notre industrie. Aidons notre industrie à prospérer. Acheter congolais est un acte patriotique, est une contribution à l’essor industriel, à l’essor économique national », a ajouté Germain Kambinga.
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