Société
Mère de quatre enfants vivant en Belgique, Laurence Sénéchal est la dernière des parents qui s’étaient rendus à Kinshasa l’an dernier dans l’espoir de ramener les orphelins qu’ils avaient été autorisés à adopter, le plus légalement du monde, à la suite de jugements rendus par les Tribunaux belges et congolais. Surpris par la mesure de moratoire décidée par le gouvernement congolais, les parents étaient restés à Kinshasa jusqu’en mai dernier, hébergés à l’ambassade en compagnie de leurs neuf enfants adoptifs.
« Dès le premier contact avec ma fille, le rapport a été excellent » nous explique Mme Sénéchal, « notre relation a immédiatement été fusionnelle. Elle avait tellement besoin d’affection, j’avais tellement d’amour à lui donner, je ne pouvais pas envisager de rentrer en Belgique et de la quitter… »
C’est cet amour débordant qui a poussé la jeune femme à l’erreur : passant outre à tous les conseils de prudence, elle a tenté, un peu naïvement, de faire embarquer sa fille à bord d’un vol de Royal Air Maroc, pensant pouvoir la rejoindre le lendemain ! Les services d’immigration congolais ayant, comme on pouvait le prévoir, fait échouer ce pauvre plan, Mme Sénéchal se retrouva devant les Tribunaux, accusée de tentative d’enlèvement d’enfant ! Et cela alors qu’il s’agissait de sa propre fille, adoptée en toute légalité…
La justice congolaise ayant eu la main dure, Mme Sénéchal fut condamnée, en appel, à six mois de prison ferme ! Depuis ce jugement, la jeune femme, qui s’est évanouie devant la Cour au moment du prononcé, est hospitalisée à la clinique Mont Ngaliema où elle reçoit des soins attentifs car elle a déjà perdu beaucoup de poids et se laisse parfois envahir par le désespoir.
Emanant de plusieurs personnalités belges, dont les ministres Reynders et Labille, les demandes de grâce, les intercessions, n’ont pas manqué, allant jusqu’à provoquer l’exacerbation des autorités congolaises, qui insistent sur l’indépendance de la justice et qui estiment que Mme Sénéchal doit « passer par la case prison » avant que sa libération anticipée puisse être envisagée.
Jointe par téléphone, la malheureuse mère nous assure que « depuis trois mois déjà, mes conditions équivalent à une détention : quatre policiers détachés de Makala (la prison centrale de Kinshasa) se relaient devant ma porte…Je me sens réellement prisonnière… »
Même si ces trois mois pourraient justifier une libération conditionnelle, la condamnée ayant purgé plus qu’un quart de la peine, la justice congolaise insiste sur l’obligation d’un passage par Makala et refuse de dire combien de temps la jeune femme devrait alors passer dans une « vraie » prison avant de retrouver la liberté et ses cinq enfants, la petite Congolaise et les quatre autres…
C’est ce qui s’appelle une situation bloquée…
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