Monde
Le candidat du mouvement En Marche! débat ce mercredi soir face à Marine Le Pen dans le cadre du traditionnel débat de l'entre-deux tours. Voici les arguments qu'il devrait soulever.
Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Qui aurait pu imaginer, il y a seulement un an, que le débat du second tour de l'élection présidentielle opposerait ces deux candidats, laissant derrière eux deux partis historiques aux abois ?
C'est pourtant bien le duel organisé ce mercredi soir dans le cadre du traditionnel débat du second tour de l'élection présidentielle. Un moment toujours attendu, au cours duquel il est interdit de flancher. En essayant de faire la différence, sur le fond comme sur la forme. Voici les angles d'attaque que le candidat d'En Marche! devrait utiliser contre sa rivale.
Marine Le Pen, le produit du système
Marine Le Pen lors d'une conférence de presse le 22 mars 2017 à N'Djamena. (© AFP/Brahim Adji)
Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour des raisons opposées, ne cessent de se réclamer hors-système. Et tentent, à la moindre occasion, de démontrer que l'adversaire n'est autre que l'incarnation même de ce système. En meeting à Arras le 26 avril dernier, le candidat En Marche! avait déballé cet argumentaire. "Le Front national a les pires pratiques de l'Ancien Régime. Mme Le Pen est l'héritière de ce système, elle est née dans un château et elle donne des leçons, elle se prétend du peuple."
Rebelote dimanche soir. Interrogé par France 2, l'ancien ministre de l'Economie se livrait à une diatribe semblable. "Marine Le Pen est une héritière du système politique français. Elle a hérité de son parti, elle a hérité de son père et de ses idées". Pour celui qui se prévaut d'avoir évincé du second tour les partis historiques, le système, c'est Le Pen.
Marine Le Pen, la candidate des images
Marine Le Pen devant l'usine Whirlpool d'Amiens, le 26 avril 2017 (© AFP/STR)
C'est à ce jour, l'image forte de l'entre-deux tours. Marine Le Pen acclamée à son arrivée sur le parking des salariés en grève de Whirlpool, pendant que son opposant est enfermé avec les représentants de l'intersyndicale. Un incroyable coup de com', qui a forcé Emmanuel Macron à se rendre à son tour sur place, dans un climat bien plus tendu, du moins dans un premier temps. Devant la presse, le candidat pointait la différence de méthode. D'un côté, un candidat accordant une heure aux salariés pour parler de leurs problèmes, de l'autre, une rivale qui n'est passée qu'en coup de vent. "Elle m'a couru après à Amiens, elle n'est restée qu'un quart d'heure, a-t-il ironisé. Moi je suis resté une heure et demie avec l'intersyndicale et plus d'une heure avec les salariés. Donc ne vous trompez pas, c'est elle qui me court après et elle courra longtemps."
La com' contre la politique. L'image contre le fond. Macron a défendu ce jour-là la nécessité de se rendre sur le terrain. Mais "pas pour aller s'amuser avec les gens, pas pour aller faire des selfies, passer dix minutes et leur faire des fausses promesses". Pour lui, Marine Le Pen "fait de l'utilisation politique, puisqu'elle va haranguer des militants politiques sur un parking".
Marine Le Pen, la fille à papa
Jean-Marie Le Pen et sa fille. (Bertrand Langlois/AFP)
Sur la forme, Emmanuel Macron n'a pas non plus oublié les attaques les plus anciennement formulées à l'égard de Marine Le Pen. Pour lui, cette dernière reste quoi que l'on en dise la fille de Jean-Marie. Avec des postures identiques. "Mme Le Pen, vous ressortez les mensonges qu'on entend depuis 40 ans, et qu'on entendait dans la bouche de votre père", lançait-il le 4 avril dernier, lors du débat entre les 11 candidats du premier tour. Il n'a pas hésité non plus à dresser un parallèle net entre les dérapages réguliers de Jean-Marie Le Pen et sa fille lors de la polémique sur le Vel d'Hiv. "D'aucun avaient oublié que Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen", avait tancé le candidat d'En Marche!.
Marine Le Pen, la candidate des affaires
Marine Le Pen au Parlement européen, le 26 octobre 2016 (© AFP/Frederick Florin)
Jusqu'à présent, les affaires concernant le Front National et les soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen ne semblent pas avoir grandement pesé sur la campagne de Marine Le Pen. Mais l'argument, lors d'un débat télévisé, fait toujours son petit effet. On se souvient du coup médiatique réussi par Philippe Poutou lors du débat à onze, "quand on est convoqué par la police, nous on y va, on n'a pas d'immunité ouvrière!".
Lors de la présentation de son programme présidentiel, le 2 mars dernier, l'ancien ministre de l'Economie n'avait pas manqué, déjà, de mettre dos à dos François Fillon et Marine Le Pen, tous deux concernés par les affaires. Il les avaient accusés de "s'attaquer délibérément à l'Etat de droit" en s'en prenant à la justice. Ira-t-il plus loin mercredi?
Marine Le Pen, candidate au programme néfaste
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, et Marine Le Pen lors de leur conférence de presse commune le samedi 29 avril 2017 (© AFP/Geoffroy Van Der Hasselt)
"Le projet de Marine Le Pen " conduit à "une guerre économique" et "à une guerre tout court", a lancé Emmanuel Macron lors de son meeting du 1er mai, à Paris . "Le projet de l'extrême droite, c'est la violence". Pour vaincre la candidate frontiste au second tour, son entourage se dit convaincu de la nécessité de l'attaquer avant tout sur le fond. Sur les grands axes de la candidate frontiste, à commencer par la sortie de l'Euro. Point sur lequel elle est depuis longtemps accusée de ne pas être très claire. "70% des propositions de Marine Le Pen est inapplicable sans sortie de l'Union européenne. Si les Français refusent le Frexit par référendum, elle n'a plus de programme", relevait auprès de L'Express Benjamin Griveaux, porte-parole d'Emmanuel Macron, lors de son déplacement à Amiens.
Ce mercredi soir, Emmanuel Macron devrait donc assumer une fois de plus son europhilie. "Est-ce qu'on protégera mieux nos concitoyens le jour où l'on fermera les frontières nationales? Non. On les protégera mieux si on a une vraie coopération avec les autres Etats-membres", déclarait-il encore dimanche soir, sur France 2.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique L’opposant Fayulu apporte son soutien au cardinal Ambongo, « victime d’un traitement dégradant »
15.04.2024, 14 commentairesSociété Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 14 commentairesPolitique Formation du gouvernement : Kamerhe demande à Suminwa de privilégier le critère "compétence"
15.04.2024, 12 commentaires
Ils nous font confiance
Emmanuel Macron débattra ce mercredi soir contre Marine Le Pen lors du second tour de l'élection présidentielle. (© Reuters/Charles Platiau; Philippe Laurenson / Montage photo L'Express)