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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Massacres au Kasaï : la RDC ouvre son espace à une profusion d’enquêtes sur ce dossier

2017-05-25
25.05.2017 , Kinshasa
2017-05-25
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Clément Kanku

Alors que l’Auditorat militaire général des FARDC s’apprête à débuter les audiences publiques dans le dossier du meurtre de deux experts de l’ONU, le Conseil de sécurité remet en doute les premiers résultats d’enquêtes menées par la justice congolaise. Ce dernier poursuit ses propres enquêtes et enjoint Kinshasa de coopérer pleinement. De leur côté, les USA et la Suède mènent aussi leurs propres investigations sur ces crimes dont leurs ressortissants sont victimes. C’est donc une profusion d’enquêtes visant à établir la vérité dans la tragédie du Kasaï. 

La République démocratique du Congo étale au grand jour l’une de ses pages sombres dans les provinces du Kasaï depuis maintenant neuf mois. L’activisme du mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu est à la base d’une tragédie humaine qui ne peut laisser indifférent, n’importe quel Etat épris de justice. Des exactions commises dans cette partie du territoire national appellent aujourd’hui à ce que la justice soit rendue à toutes les victimes congolaises ou étrangères. Des milliers de vies humaines ont été fauchées par une terreur inouïe.

La cruauté des massacres commis dans l’espace Kasaï a été telle que deux experts, à savoir Michael Sharp et Zaïda Catalan, ont été missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur l’existence de 43 fosses communes, où sont enterrées les victimes. Les deux experts ont été enlevés le 12 mars dernier, au cours de leurs investigations, dans le territoire de Tshimbulu dans la province du Kasaï Central. Leurs corps seront découverts 16 jours après dans une fosse commune.

Dans cette affaire, l’Auditorat militaire général des Forces armées de la RDC a annoncé, le samedi 20 mai, la fin de l’instruction. Des audiences publiques commencent incessamment à Kananga dans la province du Kasaï Central. Les premiers éléments d’enquêtes de la justice militaire allèguent que ces deux experts onusiens ont été tués par des miliciens Kamuina Nsapu. Sur les 16 suspects incriminés, deux seulement sont aux arrêts.

Le coup de pouce de New York Times

Le rebondissement dans cette affaire est venu avec les révélations, le samedi 20 mai, du quotidien New York Times sur l’existence d’un élément sonore alléguant l’implication présumée du député national Clément Kanku qui serait en contact avec les auteurs d’actes criminels dans le Kasaï. Ces révélations ont poussé le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, à  annoncer, le mardi 23 mai, l’ouverture d’une enquête sur la présumée implication de Clément Kanku.

Face au rebondissement dans ce dossier, à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué le même mardi 23 mai une réunion d’urgence à huis clos sur le dossier du  meurtre de ses deux experts en RDC. Au cours de cette réunion, le Conseil de sécurité a regretté la « rapidité » avec laquelle la justice militaire congolaise a mené cette enquête. « Cela semble avoir été mené avec pas mal de rapidité », a commenté le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, rapporte l’AFP.

En clair, l’ONU doute de la crédibilité de premiers éléments d’enquête dont dispose, notamment la justice militaire congolaise. Réputée pour sa lenteur, la justice congolaise ne pouvait que susciter le doute. Dès lors, New York entend continuer ses propres enquêtes et annonce, en même temps, la présentation, d’ici à fin juillet 2017, d’un premier rapport. L’ONU déplore aussi l’absence de coopération de la justice militaire congolaise. En effet, Kinshasa n'a pas encore communiqué ses conclusions à l'ONU dans le cadre du meurtre de deux experts onusiens, à en croire le porte-parole de l’ONU.

Nécessité d’une coopération dans l’enquête

Outre l’absence d’avancées probantes dans l’enquête menée par la justice militaire congolaise, le manque de coopération de cette dernière a poussé la Suède et les Etats-Unis à enquêter aussi chacun de leur côté. « Nous allons demander à l'ONU de mettre des options sur la table », a indiqué un diplomate suédois, Carl Skau. «Il faut faire davantage pour garantir que c'est mené d'une manière adéquate», estime le diplomate suédois, pas satisfait d’avancées dans l’enquête sur l’assassinat de sa compatriote.

De son côté, la France a demandé au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de diligenter une enquête spéciale dans cette affaire. Une telle mesure irait « au-delà des démarches déjà entreprises », pense l'ambassadeur français François Delattre. De son point de vue, « Il reste encore de trop nombreuses zones d'ombre autour du meurtre de deux experts, Michael Sharp et Zaida Catalan ».

Le diplomate français à l’ONU estime aussi que la clôture de l'enquête par les autorités congolaises « paraît prématurée au vu des éléments qui sont ressortis ces derniers jours ». Pour lui, « l'important est de faire toute la lumière sur cet événement et que les responsables de ces crimes soient traduits en justice et condamnés ». Et d’ajouter : « la France est d'ailleurs favorable à ce que l'ONU mette en place un mécanisme d'enquête spécial d'établissement des faits».

Le dénominateur commun de toutes ces enquêtes est que la vérité doit être révélée au grand jour. Avec ou sans la collaboration de Kinshasa, les Nations Unies, les Etats Unis et la Suède entendent connaitre la vérité des faits dans l’assassinat de Michael Sharp et Zaida Catalan. Le FBI américain et la police suédoise n’attendent que des autorisations administratives pour se déployer sur le terrain en RDC.

La République démocratique du Congo ouvre son espace à une profusion d’enquêtes sur ce dossier. Tout reste à savoir si Kinshasa va finalement, accepter de coopérer avec la commission d’enquête des Nations unies, déjà à pied d’œuvre depuis le 4 mai. Une coopération dans ce dossier aura l’avantage de dédouaner les autorités congolaises mais aussi favoriser rapidement la manifestation de la vérité.

Le  meurtre de deux onusiens n’est pas à dissocier de tous les massacres qu’il y a eu dans l’espace Kasaï depuis août 2016. Autant la vérité doit éclater dans l’assassinat de ces experts fauchés sur le champ de bataille, autant il faut apporter toute la lumière sur les milliers de victimes tuées dans le Kasaï à la suite du mouvement insurrectionnel kamuina Nsapu. 

Le décompte macabre fait état de 43 fosses communes découvertes, de plusieurs morts que seule une enquête sérieuse peut révéler le nombre exact, non sans compter les 1,3 million de déplacés internes et plus de 30 000 réfugiés recensés déjà en Angola. Selon la Monusco, dans les provinces du Kasaï et Kasaï Central, la situation sécuritaire reste« tendue et imprévisible », du fait toujours de l’activisme des miliciens Kamuina Nsapu. 


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Antoine @GNF1HEC   Message  - Publié le 26.05.2017 à 16:02
Déjà, la position des autorités congolaises, à travers les déclarations du ministre des affaires étrangères L She Okitundu risque de faire croire que c'est un assassinat télécommandé par Kinshasa. Si vraiment les conclusions de la justice militaire congolaise sont crédibles, on n'a donc pas à éviter une enquête internationale sur ces massacres Laissons les enquêteurs internationaux faire le travail, étant donné que la justice congolaise est la merde du monde judiciaire(magistrats et juges corrompus et, plus grave, à la merci des politiciens au pouvoir pour piétiner tous ceux qui sont de l'obédience opposée à la MP

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Mampuya @GFNVXBG   Message  - Publié le 25.05.2017 à 17:55
Est-ce que les nations Unis sont plus credibles de nos juges? soyons sèrieux. L'important que la question ne glisse pas dans la politique politicienne. Une fois en ituri, Bunia. Une infirmière Suisse été assassinée par les hemas? lendus? territoire sous controlle de bemba alors. il y'avait enquete? Ou en sommes nous en Cote d'Ivoire, ou la CPI?

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