USA : Jared Kushner, le gendre de Trump visé par l'enquête sur l'affaire russe

Le très influent conseiller et gendre du président est concerné par l’enquête sur les accusations d’ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine, rapporte plusieurs médias américains. En cause, ses rencontres avec des personnalités russes l’an dernier.

« Jared Kushner est désormais visé dans l’enquête sur la Russie », titre ce 26 mai The Washington Post. Le gendre de Donald Trump, une des personnalités les plus influentes à la Maison-Blanche, « a rencontré en décembre l’ambassadeur russe [à Washington] et un banquier de Moscou » et « fait l’objet d’investigations en raison de l’ampleur et de la nature de ses interactions avec les Russes », relate The Washington Post.

Les enquêteurs du FBI « pensent que Kushner a des informations importantes concernant leur enquête », rapporte la chaîne NBC, qui précise que cela ne signifie pas que le mari d'Ivanka Trump est suspecté d'avoir commis un délit.

C'est « une série de réunions » auxquelles a participé Jared Kushner ainsi que la nature de ses contacts avec la Russie, qui intéressent les enquêteurs, précise le Washington Post.

Considéré un intermédiaire central de Donald Trump en matière de politique étrangère, Jared Kushner avait notamment rencontré en décembre l'ambassadeur russe aux États-Unis, Sergueï Kislyak, ainsi que Sergueï Gorkov, patron de la banque publique de développement russe, qui avait fait l’objet de sanctions américaines après l’annexion de la Crimée par Moscou.

L'avocat de M. Kushner, Jamie Gorelick, a indiqué dans un bref communiqué que son client « s'était déjà volontairement proposé de partager avec le Congrès ce qu'il sait de ces rencontres. Il en fera de même pour toute autre enquête ».

Ingérence russe dans l’élection américaine

A l'image de cette affiche de propagande en Russie, Donald Trump veut se rapprocher de Vladimir Poutine. (Reuters)

Jared Kushner s’est déjà exprimé sur ses contacts avec les Russes devant la commission du renseignement du Sénat, qui mène elle aussi l’enquête sur les accusations d’ingérence russe dans l’élection américaine. La Maison-Blanche a fait savoir que ses rencontres de décembre dernier étaient normales et sans importance.

L'enquête du FBI, désormais dirigées par le procureur spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible « coordination » entre des membres de l'entourage du président américain et le gouvernement russe.

Au coeur de cette enquête se trouve l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn.

Sous le coup d'une injonction du Congrès et accusé d'avoir reçu des paiements non déclarés de la part d'entités russes, ce dernier a invoqué en début de semaine son droit au silence, refusant de fournir des documents sur ses liens avec la Russie.

Les investigations visent également particulièrement l'ancien directeur de la campagne Trump, Paul Manafort.

Les suspicions de collusion entre des proches de Donald Trump et des personnalités russes ont déclenché une véritable tempête politique à Washington où les révélations par voie de presse se succèdent les unes aux autres.

Depuis le début cette affaire qui empoisonne sa présidence, Donald Trump a toujours farouchement nié tous liens avec Moscou et qualifié l'enquête de FBI et celles menées par le Congrès de « chasse aux sorcières », reconnaissant toutefois qu'il ne pouvait parler que pour lui-même.