Le Caire : les journalistes africains se mobilisent pour la restauration de la paix

Les conflits sont devenus de plus en plus récurrents en Afrique, à telle enseigne que leur approche nécessite la contribution de tous, dont celle des journalistes. Certains parmi eux, prennent part à une formation en Egypte autour de la problématique "Media et conflits". Objectif : mobiliser l’opinion publique derrière l’idée de la paix.

Il se tient depuis le dimanche 17 août, au Caire, en Egypte, une session de formation sous le thème "Média et conflits". Organisée par le Centre du Caire pour la résolution des conflits et le maintien de la paix en Afrique (CCCPA), cette rencontre, dont le but est d’échanger les expériences sur la couverture médiatique en temps de conflit, réunit plusieurs journalistes venus de la RDC, du Togo, de l’Ouganda et du Mali, en plus des confrères égyptiens.

Dans sa communication, le directeur du CCCPA, Mahmoud Farghal a mis l’accent sur le cas de conflit en Libye. Car pour lui, ce pays est le seul de tous les Etats maghrébins, à n’avoir pas une transition paisible au lendemain du "printemps arabe".

La situation actuellement vécue dans ce pays donne les signes, si l’on n’y trouve pas une issue pacifique, d’un Etat qui va tout droit vers son "éclatement". Il s’agit du type de lutte identitaire, de contrôle des ressources ainsi que de la conquête du pouvoir. Ce genre de lutte, a précisé l’orateur, est l’une des plus dangereuses, où elle rejette l’identité et le point de l’autre.

Si l’Egypte et la Tunisie ont connu des transitions plus ou moins apaisées, en Libye, la situation n’a pas évolué en faveur des attentes du peuple qui n’aspirait à autre chose qu’à une Libye libre et démocratique. Cela après près de 40 ans de règne sans partage de Mouhamar Kadhafi. Ce rêve transformé en cauchemar, aujourd’hui nombreux sont des Libyens, qui, selon les témoignages, souhaitent encore revivre la paix qui existait sous l’ère du Guide libyen.

Pour le directeur du CCCPA, le chaos libyen est le fait de manque d’un pouvoir politique fort, capable de capitaliser les acquis de la révolution.

Etonnant, le continent africain, pourtant reconnu pour sa capacité à constamment dialoguer, sombre aujourd’hui dans une spirale des violences et des conflits. C’est le moins qu’on puisse dire de la situation en Centrafrique, au nord du Mali et au Nigeria.

Ce qui fait craindre selon les spécialistes, l’accentuation de la vulnérabilité du continent africain. Autant les politiques doivent s’activer pour trouver des solutions idoines à ces conflits, autant les médias qui ont pignon sur rue, devront adopter une attitude porteuse de paix dans leurs façons de rendre les reportages. Tel est d’ailleurs le sens de l’organisation de cette rencontre des journalistes dont la plupart sont venus des pays post-conflit. L’idée est de partager les expériences vécues dans leurs pays respectifs en rapport avec la couverture médiatique.

Jouant le rôle de quatrième pouvoir, les médias sont tout aussi appelés à participer aux efforts de la restauration de la paix dans des zones en conflit. Ne pas le faire, serait synonyme de favoriser l’escalade des violences. Comme ce fut le cas dans certains pays africains.

Cet atelier qui va durer cinq jours, soit du 17 au 21 août prochain, est organisé par le Centre du Caire pour la résolution des conflits et le maintien de la paix en Afrique (CCCPA), en collaboration avec le gouvernement japonais et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Pour la deuxième journée, quatre différents sujets, axés sur la couverture des conflits, seront respectivement abordés par le directeur du centre égyptien pour le journalisme, le Dr Hassan Abo Taled et le Dr Sami Abd El Aziz.