Situation des droits de l’enfant en RDC : la tendance est à la diminution de recrutement des mineurs

Un pas important vient d’être franchi dans la lutte contre les violations des droits de l’enfant en République démocratique du Congo. L’équipe spéciale des Nations unies pour les enfants et les conflits armés en RDC et le Groupe d’amis pour les enfants affectés par les conflits armés se sont réunis dernièrement à Kinshasa pour discuter des tendances en matière de violations des droits de l’enfant dans le pays depuis 2014.

La section Protection de l’enfant de la mission onusienne en RDC et l’UNICEF ont à cette occasion présenté les succès obtenus dans le cadre de la lutte contre les violations des droits de l’enfant, dans un contexte marqué par des conflits armés. Ils ont entre autres relevé la diminution du recrutement des enfants dans les rangs des groupes armés au cours de ces trois dernières années.

Une attention particulière a été portée sur l’impact de la crise qui a secoué violemment l’espace Grand Kasaï sur les enfants. Les échanges se sont achevés avec l’engagement de différents acteurs de faire le plaidoyer auprès du Gouvernement congolais afin que celui-ci prenne toutes les mesures qui s’imposent pour protéger les enfants dans toutes les régions du pays et de soutenir les actions visant à faire face au nombre sans précédent de violations commises à l’endroit des enfants dans l’espace Grand Kasaï.

Ils estiment qu’en grandissant au milieu des conflits qui ont cours dans les Kasaï, les enfants continuent d’être confrontés à des diverses formes de violences y compris le recrutement ou utilisation pour des fins militaires, l’enlèvement, le meurtre ou la mutilation, le viol ou les autres actes graves de violence sexuelle.

Les enfants ont besoin d’un environnement sécurisé pour bien s’épanouir dans la vie. Pas plus tard que le 13 juillet courant, rapportent des sources onusiennes en RDC, des enfants auraient trouvé un engin explosif en jouant près de l’aéroport de Kananga.

UNMAS, l’agence des Nations unies spécialisée en déminage, UNICEF et la section Protection de l’enfant ont rapidement pris des mesures pour informer les enfants et la communauté sur les dangers des engins non explosés. Au fur et à mesure que les combats se poursuivent dans la région, souligne-t-on, la mort et les mutilations causées par des engins non explosés laissés par les combattants, représentent de plus en plus des risques permanents et mortels pour les enfants. 

Redoubler d’efforts afin de prévenir les conflits

Au regard du danger encouru, la section Protection de l’enfant rappelle instamment l’urgence et la nécessité de redoubler d’efforts à tous les niveaux afin de prévenir les conflits et protéger les enfants des effets des conflits armés. Le Groupe d’Amis pour les enfants affectés par les conflits armés partie prenante à la réunion de Kinshasa est composé de représentants des ambassades des États-Unis, de la Belgique, de la Suède et de l’Union européenne (UE).

Par ailleurs, du 10 au 14 juillet courant, la section Protection de l’enfant de la mission des Nations unies a documenté 30 cas de violations graves des droits de l’enfant perpétrées dans le contexte du conflit armé en RDC.

Parmi les enfants touchés par ces violations, 10 garçons victimes de recrutement et d’utilisation ont été séparés ou se sont échappés des groupes armés Mai-Mai Mazembe, Nyatura, CNDR, FPP et FDLR Foca. Trois des enfants séparés des groupes armés dans le Nord-Kivu sont âgés de moins de 15 ans, ce qui constitue un crime de guerre.

Dans les localités de Butembo et Lubero, la section Protection de l’enfant a enregistré deux cas de viols sur des filles âgées de 14 et 16 ans. Il a été également enregistré 16 cas d’enlèvement d’enfants. Les responsables sont les groupes armés ADF (15), NDC Renové (2) et des individus armés non-identifiés.

A Butembo, la section Protection de l’enfant de la mission onusienne en RDC, en partenariat avec la Police nationale congolaise (PNC), a conduit le 12 juillet courant un « screening » (Processus de sélection) des 86 nouvelles recrues de la Police nationale congolaise (PNC) de Butembo.

Il importe de savoir qu’aucun enfant n’a été détecté parmi ces 86 nouvelles recrues, qui sont âgées de 19 ans et plus. Après ce « screening », la section Protection de l’enfant a sensibilisé les nouvelles recrues de la Police nationale congolaise (PNC) sur le droit et la protection des enfants.

En fait, cette activité rentre dans le cadre du Plan d’action pour la lutte contre le recrutement et utilisation d’enfants ainsi que les autres violations graves des droits de l’enfant par les services de sécurité de la RDC, qui fut signé en 2012 entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo et les Nations unies.

Toujours en rapport avec les droits de l’homme, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme  (BCNUDH) clôture ce jeudi 20 juillet courant dans la ville de Beni, au Nord-Kivu, une formation de deux jours destinée aux éléments des forces de sécurité et autorités locales.

Cette formation a pour but de renforcer les capacités des forces de sécurité et des autorités locales dans la promotion et la protection des droits politiques et des libertés publiques en période électorale. Il s’agit d’outiller les forces de sécurité et les autorités locales afin qu’ils puissent assurer leur rôle dans la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales.