Société
Un terrible vent de panique a soufflé, hier mercredi 09 août 2017 à la mi-journée, sur la Cour Constitutionnelle et ses environs, dans la commune de Gombe. A en croire plusieurs sources anonymes, des tracts que l’on dit signés « BDK » (Bundu dia Kongo), le mouvement du gourou Ne Muanda Nsemi rebaptisé Bundu dia Mayala après sa dissolution par le ministère de l’Intérieur en 2007, ont été jetés dans les installations de cette juridiction suprême du pays.
On laisse entendre que lesdits documents annonçaient une attaque imminente non seulement contre la Cour Constitutionnelle, mais aussi plusieurs juridictions de Kinshasa, dont le Palais de justice.
Les personnes présentes sur les lieux, dont des magistrats qui suivaient des dossiers pendants ou en cours d’instruction, ont simplement constaté la suspension intempestive des audiences et le sauve-qui-peut dans les rangs de hauts magistrats et du personnel administratif. Chacun a préféré se mettre à l’abri au regard du fâcheux précédent des attaques ou menaces d’attaques de la veille, à savoir le lundi 07 août, par des miliciens de Bundu dia Mayala à travers plusieurs communes de Kinshasa, notamment à Masina ( maison communale et Marché de la liberté), à Ndjili (Place Sainte Thérèse), à Matete (Tribunal et Parquet de Grande Instance), Makala, Bumbu et Selembao, mais aussi à Matadi, Boma, Kinzau-Mvuete et Moanda, dans le Kongo Central.
Dans le souci de calmer les esprits et de parer à toute éventualité, un solide dispositif sécuritaire a été placé à l’intérieur comme à l’extérieur des installations de la Cour Constitutionnelle et son périmètre immédiat. On affirme que des troupes d’élite de l’armée et de la police y sont déployées depuis l’alerte d’hier, prêtes à faire face à un ennemi resté jusque-là invisible. Il est à espérer que ce dispositif sécuritaire ne va pas présenter des failles, comme c’était malheureusement le cas à la Prison Centrale de Makala le 17 mai 2017, où des tracts de Bundu dia Mayala y avaient pourtant annoncé une attaque plus d’un mois auparavant. Il faut croire que cette mesure préventive va effectivement donner des résultats, contrairement à ce qu’on a vécu à Kinshasa lundi, où Ne Muanda Nsemi avait annoncé des incursions dans la capitale comme au Kongo Central deux semaines plus tôt, par le biais d’une vidée diffusée sur les réseaux sociaux.
On rappelle que selon le porte-parole de la Police Nationale Congolaise, les affrontements de lundi entre les forces de l’ordre et les « makesa » (miliciens) du député national Ne Muanda Nsemi, ont fait dix-neuf morts. Des sources indépendantes estiment que le bilan serait plus lourd, certaines allant jusqu’à avancer le chiffre d’une cinquante de morts.
La population kinoise a désormais des raisons de s’inquiéter sérieusement de sa sécurité, à la lumière des attaques à répétition planifiées et réussies des miliciens de Bundu dia Mayala sur des bâtiments publics supposés hautement sécurisés de Kinshasa. Ces forces dites « terroristes » semblent ne reculer devant rien et prêtes à frapper indistinctement partout dans la capitale en provinces. Entre mai et juillet 2017, c’était la Prison Centrale de Makala, le Parquet de Matete et le Commissariat de district de la police du Mont-Amba, le Parquet et le Commissariat de police de Kalamu, le Marché Central de Kinshasa.
Après la présentation publique de ces semeurs de la mort au Commissariat général de la Police Nationale Congolaise il y a deux semaines, avec comme cerveau-moteur l’étudiant Ben Tshimanga de l’Unikin, fiché par ailleurs comme membre du service de protocole de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), ce qui donnait à penser à une connexion entre Ne Muanda Nsemi et les ténors de ce parti politique, notamment Félix Tshisekedi et Jean-Marc Kabund, il est surprenant de constater qu’une nouvelle branche de ces hors-la-loi a encore surgi du néant. S’agirait-il des résidus du réseau de Ben Tshimanga ?
Plus des interrogations sans réponses, vont s’accumuler dans les esprits, et davantage risque de s’installer le sentiment que l’insécurité que connaissent Kinshasa, le Kongo Central et plusieurs provinces du pays aurait des commanditaires autres que Ne Muanda Nsemi, l’UDPS et des personnalités politiques du Grand Kasaï. Mais à qui devrait profiter l’écoulement gratuit du sang d’innocents ?
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