Economie
Le budget est pour le Gouvernement ce qu'un salaire est pour un travailleur. Lorsque quelqu'un touche une rémunération consistante, celle-ci permet de satisfaire les besoins élémentaires de sa famille notamment la nourriture, la scolarité des enfants, leurs soins de santé, le paiement de l'électricité et de l'eau et autres besoins secondaires de la vie. Pour le Gouvernement, le budget doit être colossal pour lui permettre de s'acquitter de ses missions régaliennes : assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; le paiement régulier des fonctionnaires, militaires, enseignants et médecins ; le transport ; la construction des infrastructures de base etc.
Dans le cas de la RDC, pays aux dimensions continentales ayant une population d'environ 60 millions d'âmes, force est de reconnaître que depuis des années les différents députés qui se sont succédé à l'Assemblée nationale n'ont jamais voté un budget consistant susceptible de pousser le Gouvernement mis en place à faire booster l'économie du pays. Pour preuve, le budget 2014 est d'à peu près 7 milliards de dollars américains. Avec un tel montant que peut concrètement faire un exécutif responsable ?
Au regard d'énormes défis auxquels est confronté et qu'il doit relever, le Gouvernement a besoin d'énormes ressources financières. Ce ne sont pas des opportunités qui manquent à la RDC pour se doter d'un budget colossal. Outre les mines qui font de ce pays un scandale géologique, il y a ses potentialités agricoles, forestières, touristiques auxquelles s'ajoute le secteur des services qui génèrent des taxes et impôts perçus par les régies financières.
A l'époque de la IIè République, l'ex Zaïre se nourrissait à plus de 60 % des recettes de la Gécamines. Depuis la descente aux enfers de cette grande entreprise minière, à cause d'une gestion calamiteuse, l'Etat s'est retourné vers ses régies financières de qui il tient la part essentielle de ses recettes. Mais celles-ci sont de loin inférieures aux multiples besoins de la reconstruction du pays. Il faut donc diversifier les sources de revenus pour augmenter sensiblement le budget de l'Etat.
Pour ce, les députés qui constituent l'autorité budgétaire doivent imaginer de nouvelles stratégies pour permettre au Gouvernement de renflouer les caisses du Trésor public. A ce propos, ils sont appelés essentiellement à exercer effectivement leur rôle constitutionnel de contrôle sur les entreprises publiques de l'Etat. La plupart de celles-ci sont devenues des canards boiteux à cause de l'obscurantisme de leurs gestionnaires qui ont transformé ce patrimoine public en leurs biens privés. Malheureusement, ces dirigeants demeurent impunis en dépit du tort qu'ils causent à l'Etat.
Pour mettre fin à ce règne de l'impunité, les élus du peuple à la chambre basse du Parlement doivent cesser de passer le plus clair de leur temps dans des débats qui n'ont aucun impact direct sur la vie des Congolais, mais mener des missions dont le but est d'instaurer la bonne gouvernance, gage de la maximisation des recettes de l'Etat.
Lutte contre l'évasion fiscale
Dans le même cadre de leur mission de contrôle, les députés devraient aider le Gouvernement à mettre fin à l'évasion fiscale dont l'économie congolaise souffre sérieusement.
Souvent les régies financières (DGDA, DGI, DGRAD) n'atteignent pas les assignations leur imposées par le Gouvernement à cause de la résistance de plusieurs Congolais et d'opérateurs économiques qui refusent de s'acquitter de leurs obligations fiscales. Là où le bât blesse c'est de constater que les députés eux-mêmes se retrouvent sur la liste de ces Congolais qui ne paient pas leurs impôts alors qu'ils sont grassement payés avec l'argent que l'Etat récolte auprès d'autres contribuables. C'est au niveau des autorités que cette lutte contre l'évasion fiscale doit donc commencer avant qu'elles ne l'étendent à d'autres secteurs.
Parallèlement à cette stratégie, les députés devraient s'impliquer à appuyer le Gouvernement pour qu'il diversifie ses sources de recettes. Que rapporte à l'Etat congolais le secteur touristique par exemple ? Lorsqu'on sait que le budget d'un pays comme le Kenya est financé à plus de 70 % de son tourisme, il y a lieu de se demander pourquoi la RDC n'exploit-elle pas à bon escient ses potentialités touristiques que sont par exemple : le parc des Mangroves à Muanda, les chutes d'Inga et de Zongo et les grottes de Mbanza-Ngungu dans le Bas-Congo, le sanctuaire des Bonobo à Kinshasa ; le Jardin botanique d'Eyala à l'Equateur ; le parc des Virunga au Nord-Kivu et tant d'autres sites ?
Le Gouvernement congolais a conçu un ambitieux programme de reconstruction du pays connu sous l'appellation "Révolution de la modernité". Pour ce, avec les 7 milliards USD que le Parlement a votés l'année dernière, il est très difficile de relever les grands défis de ce programme. Pour 2015, il faut que les députés trouvent des voies et moyens susceptibles d'augmenter ce budget au moins à 10 milliards de dollars américains. C'est encore peu au regard de nombreux problèmes à résoudre mais il faut commencer toujours par faire un premier pas avant d'en accomplir cent, ou petit à petit l'oiseau fait son nid comme dit la sagesse bantou.
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