Le Parc agro-industriel Bukanga-Lonzo : ses atouts et perspectives

Depuis l’inauguration du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo situé dans le district de Kwango, province de Bandundu en début juillet de cette année, beaucoup de choses se sont dits. Il nous revient que nombre de congolais ne croient même pas à ce projet et le qualifient de spectacle, d’action tape à l’œil pour aider le gouvernement à s’attirer la sympathie du peuple etc. D’autres congolais ne croient pas qu’il pourra produire des effets escomptés.

Une autre opinion pense plutôt le contraire, et considère que s’il y a un projet phare que le gouvernement Matata a réussi à inscrire dans le paysage socioéconomique du pays, c’est bien le Parc agro-industriel Bukanga-Lonzo. Ce site agricole d’une étendue de 80 millions d’hectares à exploiter avec du matériel mécanique et un système d’irrigation permanent qui permet au champ de produire sur toute l’année et pas seulement par saison, constitue déjà un atout majeur qui permet de rêver.

En effet, selon des observateurs avertis et même des experts; si Bukanga-Lonzo est exploité à seulement ¼ (un quart) de sa capacité maximale, ce qu’il produira, va tellement peser que le prix de sac de manioc, de maïs ou de patate va se réduire sensiblement.

Ce qui fera que le fonctionnaire qui gagne 80 mille ou 100 mille francs congolais, pourra être en mesure de sécuriser son mois sur le plan alimentaire. Un pari que le gouvernement Matata et même ceux qui lui ont précédé n’ont pas encore gagné. A part bien sûr vers les années 60 et 70 où les parents, toutes professions confondues, étaient capables de joindre les deux bouts du mois.

Tel que les choses évoluent à Bukanga-Lonzo, le gouvernement actuel serait sur le point de gagner ce pari. Et dire que le Parc agro-industriel de cette taille sera aménagé dans au moins 20 sites éparpillés sur toutes les provinces du pays. C’est une véritable révolution que la Rd Congo vient d’inaugurer pour arracher son indépendance alimentaire longtemps confisquée par la politique d’importation pratiquée fort longtemps par les gouvernants.

Un grand homme politique de ce monde a dit je cite : « L’on mesurera la force d’un gouvernement par sa capacité à nourrir sa population. » Tant qu’un gouvernement n’aura pas réussi ce pari, nous ne disons pas qu’il ne fait rien mais il ne peut être cité en exemple.

Les grandes puissances économiques du monde, sont avant tout des puissances agricoles. Vous verrez par exemple les USA sont les premiers producteurs de soya ou de maïs.

La Chine est le premier producteur mondial du riz, la France premier producteur du vin ou de pomme de terre etc. Tel autre pays, est réputé grand producteur de blé ou de viande de bœuf ou encore des poulets à chair, de l’huile d’olive etc.

Si donc vous grattez un peu, vous remarquerez que ces nations puissantes se sont d’abord concentrées à la production agricole, pastorale, avicole, bovine qu’elles ont pris soin d’industrialiser avant de s’attaquer à d’autres secteurs bien que prioritaires aussi.

Parce qu’en ce XXIè siècle et dans un pays que le Bon Dieu a abondamment béni avec des bonnes saisons, des réserves forestières et hydrologiques importantes, le Congo démocratique ne pouvait pas, s’il capitalisait ses ressources, se payer le luxe d’importer sa nourriture pour 1,2 milliard de dollars américains l’an.

Mais avec ce qui se fait, il y a des fortes chances que les devises utilisées pour l’importation des nourritures, soient investies dans le secteur de la production agricole, bovine, avicole et piscicole. Qui dit mieux ?