Culture
Au-delà de son verbe, la force de Wazekwa dit Monstre d’amour réside aussi dans ses chorégraphies très tactiques et percutantes qui sont beau à regarder mais difficile à copier. Certains de ses pas de danse sont mêmes interdits aux cardiaques. Son ingéniosité dans la création de spectacle l’a confirmé parmi les génies de la scène musicale congolaise en Afrique. Aujourd’hui, S’Grave a le vent en poupe grâce au succès de sa célèbre danse « Fimbu », qui caracole dans les stades du monde.
Né au 14ème jour du mois de septembre 1962, N’landu Wazekwa Félix est parolier et libre-penseur, qui s’est révélé du grand public vers les années 1995, lorsqu’il décide de chanter, sous l’impulsion de Papa Wemba. ‘‘C’est Papa Wemba qui m’a poussé à aller sur scène. Il m’a dit que tu peux continuer à me donner des chansons mais, toi aussi tu peux chanter. Je pense que c’est lui qui m’a examiné et il a vu que j’étais aussi bon pour faire carrière, au-delà de ma qualité d’économiste de formation’’, a déclaré S’grave. Auteur-compositeur et interprète, il chante l’amour courtois et la morale. Pour lui, être auteur-compositeur est une prérogative qui permet de donner la primauté à la réflexion, aux idées et à l’imagination. Voilà le sens de son sobriquet « S’grave » (sagesse grave) ou « mokuwa ya bongo » qui veut dire l’os du cerveau.
Wazekwa est celui qui a introduit l’idée du « verbe » dans la chanson congolaise. Selon S’grave, le verbe est un aphorisme, une formule que l’artiste crée au lieu de se référer aux proverbes déjà existants, et cet outillage conceptuel permet d’appréhender plus rationnellement la réalité.
Wazekwa a commencé l’apprentissage de la musique vers les années 82-83 dans le groupe Kin-Verso, dans sa commune natale de Matete, à Kinshasa.
C’est en 1985 qu’il atterrit en Europe, pour raison d’études. Résidant à Paris, cet ancien élève de l’Académie des beaux arts a fait les Sciences économiques. Cinq ans après, S’grave commence à collaborer avec des artistes musiciens et groupes zaïrois basés en France, en tant que parolier. On cite : Soukous Stars, Damien Aziwa, Djeffard Lukombo, Bibidens, Duc Hérode. Tellement éloquente, la puissance de ses verbes et sa touche en écriture n’a pas laissé indifférent Papa Wemba et Koffi Olomide. Les deux grandes stars de la musique ont beaucoup plus profité de ses compositions.
De 1991 à 1993, il a collaboré avec Koffi Olomidé dans les albums comme : « Haut de gamme », « Noblesse oblige »…
De 1993 à 1995, il se donne corps et âme pour travailler avec Papa Wemba pour qui, il consacre un beau répertoire qui constitue deux succulents disques, à savoir : « Foridoles » et « Pôle position ».
…tout commence en 1995
On n’écrit pas un livre parce qu’on a une histoire à raconter ; mais parce qu’on a un style des mots.
Il y a peut être un savoir ou une histoire individuelle, mais pour parler d’une science, il faut que plusieurs personnes la partagent, la contrôlent, la critiquent. Qu’ils s’en assurent et s’en souviennent. Et, pour rendre la vulgarisation du verbe plus effective et rationnelle, Wazekwa choisira d’interpréter ses chansons en tant que chanteur dans les albums suivants :
En 1995, il sort « Tétragramme », son premier album en solo dans lequel l’artiste chante en featuring avec Papa Wemba et Madilu System. Deux ans après, S’grave réapparait encore dans « Pauvre mais… », qu’il chante avec le Seigneur Tabu Ley et Bozi Boziana. A petit feu, le parolier brille dans des phrases très subtiles et commence à se faire découvrir auprès de mélomanes kinois, difficiles à convaincre. Ainsi, on parlera même de son érudition dans le milieu ambiant de la scène congolaise. A la fin de l’année 97, l’Association de chroniqueurs de musique du Congo (ACMCO) va le déclarer « Meilleure révélation de l’année » en RDC.
En 1998, Wazekwa frappe fort à travers son troisième disque intitulé « Bonjour monsieur », qui va le propulser en Afrique et dans le monde. C’est ainsi que la passion et son goût sur la musique va prendre corps et esprit jusqu’à le motiver davantage pour créer désormais son propre groupe qu’on appellera « Cultur’a pays vie » (culture africaine dans un pays qui vit). Une année était beaucoup pour l’ancien économiste de lancer de nouveau « Sponsor ». Ce disque est travaillé avec le concours de ses musiciens recrutés à Kinshasa.
2001 : « Signature »
A cheval entre Paris et Kinshasa, il refait surface en 2001, lorsqu’il surprend la scène avec la sortie de l’album « Signature ». Dans cette œuvre musicale, l’artiste veut simplement dire : « on peut corriger les effets d’une lettre, mais, on ne corrigera jamais la signature de l’auteur de la lettre ». Très envoutant, « Signature » a été le porte-bonheur de sa carrière et lui a permis de se confirmer parmi les talentueux leaders sur lesquels la musique congolaise peut compter. Depuis 2001, jusqu’à nos jours, Monstre d’amour connaît une carrière fulgurante marquée actuellement par une rivalité accentuée, avec son ancien partenaire Koffi Olomidé.
Qu’à cela ne tienne, il a réussi son passage à la grande salle de Bruno Coquatrix, (Olympia) de Paris en 2009, malgré tout le combat enduré dans sa carrière.
Sur le plan discographique, Wazekwa compte à son actif une dizaine d’albums notamment : « Et après », « Yo nani », « Que demande le peuple », « Mémoire ya Nzambe », « Haut les mains », « Adam et Eve »… Le tout dernier « I love you » connaît jusqu’à preuve du contraire un succès foudroyant grâce à la danse « Fimbu » que les joueurs et fans du football congolais se sont appropriés et exécutent à chaque occasion de but ou victoire dans un match.
Sur les traces de Roger Izeidi, ce chanteur est en pleine rédaction de son tout premier ouvrage littéraire qu’il envisage de lancer à la fin de cette année. Entre temps, ensemble avec son Cultur’a pays vie, il prépare aussi une aubade musicale, dont le titre phare est « Boza mabe ».
14 septembre 1962-14 septembre 2017, la star célèbre avec ses 55 ans d’âge.
Toutefois, il ne regrette pas d’avoir abandonné ses études d’économiste pour embrasser l’art. Parce que la musique a fait de lui une personnalité dans ce pays. Mais, il dénonce et regrette la jalousie dans le cœur de certains musiciens et surtout certaines pratiques qui, parfois, n’ont pas de places dans l’art.
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