Economie
Le coût d’acquisition du passeport biométrique par tout détenteur du passeport semi-biométrique valide entre 2019 et 2020 se fera moyennant paiement d’un forfait de 100 USD au lieu de 185 USD. Cette réduction de 85 USD suscite une interrogation : qui d’entre l’Etat congolais, Semlex, Mantenga Contacto Trading et LRPS a concédé à une quotité de ses revenus d’exploitation du Contrat de production de ce document officiel ? Tentative de réponse dans cette analyse de Zoom Eco.
L’Etat, renonciation totale
L’hypothèse est plausible. Pour éviter une double perception sur la contrepartie d’un droit acquis pour une durée de 5 ans avant son échéance, il se peut que le Gouvernement ait renoncé à la totalité de sa part, soit 65 USD sur les 185 USD officiels. Et ce, au nom de la paix sociale après les revendications des détenteurs des passeports semi-biométriques lésés par cette mesure portant invalidation précoce de ce type des passeports.
Cependant, il se dégage un gap à combler de 20 USD pour atteindre les 85 USD, montant ayant fait l’objet de la réduction pour permettre aux congolais concernés de pouvoir se doter d’un passeport biométrique à 100 USD. Le comble c’est que le Vice-Premier Ministre Léonard She Okitundu semble avoir oublié qu’il avait ajoutés 10 USD sur les frais de délivrance de passeport biométrique les portant officiellement à 195 USD.
SEMLEX, non concernée ?
Au regard des dispositions de ce Contrat de Partenariat Public Privé en cours de validité, il serait difficile pour la firme SEMLEX de renoncer à une quotité des 48 USD qu’elle gagne grâce au recours à sa technologie et à l’impression de ce document sécurisé.
Cela est évident d’autant plus que son rôle ne se limite qu’à l’enregistrement dans la base de données et la délivrance du passeport biométrique. Quoi de plus normal qu’un quelconque contentieux entre l’Etat et les détenteurs des passeports semi-biométriques ne l’intéresse pas.
MCTL et LRPS, session hypothétique !
Si Mantenga Contacto Trading Limited (MCTL) perçoit 12 USD pour de services de ressources humaines du projet, indiquait l’enquête de Reuters, LRPS prend 60 USD pour ses services liés à l’Administration, la logistique et la relation avec le Gouvernement.
Comme pour SEMLEX, il se peut que les 2 sociétés précitées aient déclinées la responsabilité pour de raisons évidentes. Alors, cette hypothèse obligerait le Gouvernement à s’assumer pleinement en comblant le gap de 20 USD sur chaque impression du passeport ; lequel montant est imputable au Trésor Public.
« la sécurité n’a pas de prix »
Il s’avère qu’en plus du manque à gagner que l’Etat aurait à générer du fait de la renonciation de sa quote-part estimée à 65 USD, il est contraint également de débourser 20 USD supplémentaires. Conséquence, sur un échantillon d’un million des passeports, l’impact serait considérable en termes de manque à gagner (65 millions USD) et charge à couvrir (20 millions USD).
Et dans l’hypothèse du retrait total de cette mesure par le Gouvernement, l’impact serait encore plus grand sur le dos du même Trésor Public (185 millions USD pour un échantillon d’un million des passeports) alors que le pays connaît des difficultés financières l’obligeant à observer une discipline budgétaire étroite.
Au-delà des considérations sécuritaires, certains analystes sont d’avis que la motivation économique réaliste serait de ne pas réduire le coût (partiel ou total) du remplacement du passeport semi-biométrique afin d’éviter au Gouvernement des dépenses non prévues dans ce contexte de disette accentuée et au Trésor Public de payer le prix d’une décision controversée.
Toutefois, il appartient au Gouvernement d’évaluer l’ampleur de la menace sécuritaire pour faire valoir la thèse selon laquelle : « la sécurité n’a pas de prix ». Encore faudrait-il qu’il motive l’inefficacité de tous les mécanismes de lutte contre la contrefaçon du passeport congolais semi-biométrique et son utilisation pour des fins terroristes par des réseaux mafieux et des trafiquants de drogue à l’international.
Cela aura comme implication : le maintient de la circulation concomitante de ces 2 types de passeports jusqu’à l’expiration du semi-biométrique en 2020 et le renforcement des mesures de lutte contre les falsificateurs et les utilisateurs mal intentionnés.
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Vue de la clé de répartition des revenus de l'octroi du passeport biométrique congolais.(© Reuters)