Afrique
Le leader de l’opposition kényane, Raila Odinga, a estimé ce jeudi 19 octobre 2017 qu’il n‘était pas trop tard pour faire les réformes qui pourraient l’amener à “reconsidérer” sa décision de se retirer du scrutin présidentiel du 26 octobre.
“Si de vraies consultations ont lieu, si de vraies réformes sont menées et qu’une réponse est apportée aux craintes que nous avons exprimées et qui nous avaient fait nous retirer, alors nous reconsidérerons” notre position, a déclaré M. Odinga à l’issue d’une rencontre avec le président de la Commission électorale (IEBC), Wafula Chebukati.
“Mais en l‘état, notre position est celle que nous avons annoncée hier” mercredi, a-t-il ajouté. L’opposition a promis mercredi qu’il n’y aurait “pas d‘élection” le 26 octobre et qu’elle organiserait des manifestations massives ce jour-là.
Considérant que ses demandes de réforme de l’IEBC n’avaient pas été entendues, M. Odinga avait annoncé dès la semaine passée qu’il ne participerait pas à l‘élection du 26 octobre, organisée après l’annulation en justice du scrutin présidentiel du 8 août.
Le leader de l’opposition, qui n’a toutefois pas formalisé son retrait, a expliqué jeudi avoir été conforté dans ses choix par les critiques formulées à l’encontre de la Commission électorale par M. Chebukati lui-même, et par une des sept commissaires de l’IEBC, Roselyn Akombe, qui a démissionné.
L’un et l’autre ont émis mercredi de forts doutes sur la capacité de l’IEBC à garantir une élection crédible, en raison des interférences politiques dont elle fait l’objet et du manque d’indépendance de certains de ses membres.
“Les révélations faites par Mme Akombe et le président [Chebukati] dans sa déclaration hier [mercredi] ont pour l’essentiel confirmé nos craintes et nos raisons de nous retirer de l‘élection”, a déclaré M. Odinga.
“Il est maintenant clair pour chacun qu’il n’existe pas d’environnement propice à un processus électoral libre et équitable”, a-t-il ajouté.
M. Chebukati avait appelé mercredi M. Odinga et le président Uhuru Kenyatta à se rencontrer en sa présence. Mais pour M. Kenyatta, qui refuse tout report de l‘élection, le dialogue ne peut porter que sur la manière de conduire pacifiquement le scrutin de la semaine prochaine.
“C’est le seul dialogue qui est sur la table : une élection”, a-t-il déclaré lors d’un échange en direct sur Facebook avec la population. “Nous sommes prêts à dialoguer n’importe quand sur comment nous nous conduirons durant l‘élection”.
Ce scrutin fait suite à l’annulation le 1er septembre par la Cour suprême de l‘élection du 8 août, marquée par la confortable réélection de M. Kenyatta (54,27% des voix). La Cour avait vertement tancé l’IEBC pour avoir organisé une élection qui n‘était “ni transparente, ni vérifiable”.
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