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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Politique

Le Prof. André Mbata corrige le journaliste Omer Nsongo die Lema

2014-10-13
13.10.2014 , Kinshasa
Politique
2014-10-13
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Dans un article publié dans votre journal dans son édition du lundi 6octobre 2014, Mr Omer Nsongo die Lema, bien connu dans les milieux journalistiques de notre pays, réagissait à l’interview donnée par le Prof André Mbata à notre consoeur Le Phare du 30 septembre 2014 dans laquelle le Prof prévenait que le renversement du régime constitutionnel à travers la révision des dispositions constitutionnelles verrouillées ou le référendum était une haute trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Le Journaliste Omer Nsongo lui avait alors conseillé de " dégager la scène politique " s’il tenait à " rester 100% scientifique ".

Comme il fallait s’y attendre, l’on ne pouvait pas s’attaquer à celui que d’aucuns considèrent comme l’un de grands constitutionnalistes africains et donc aussi du pays sans laisser des plumes. Ainsi qu’il l’avait fait pour la lettre ouverte de Mr Omer Nsongo, sans commentaires ni préjugés, dans le respect strict de la déontologie de notre profession, votre journal publie ici, dans son intégralité et sans ajoutes, le texte que l’un des Assistants du Prof André Mbata, Mr Mbomb Molok Yayi, doctorant en droit à I’Université d’Abomey Calavi à Cotonou au Bénin, nous a fait parvenir avec son autorisation à titre de droit de réponse et qu’ il a lui-même intitulé : " Le Prof André Mbata corrige le Journaliste Omer Nsongo die Lema ".

Cher Monsieur Omer Nsongo die Lema,
L’équipe du Prof André Mbata a lu avec beaucoup d’intérêt votre lettre ouverte lui adressée dans Forum des As du lundi 6 octobre 2014 en réaction à l’interview qu’il avait donnée au Journal Le Phare du 30 septembre 2014 dans laquelle le Prof prévenait que toute tentative de renversement du régime constitutionnel à travers la révision des dispositions constitutionnelles verrouillées ou le référendum était une haute trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Comme le veut un adage populaire, " qui se sent morveux se mouche ". Il était donc clair que vous vous retrouviez dans l’autre camp et nous avions compris parfaitement votre " émotion ".

Compte tenu de son emploi de temps très chargé et de son niveau de responsabilité qui ne le lui permettent pas, le Professeur des universités n’est malheureusement pas en mesure de vous répondre directement comme vous l’auriez souhaité, Il va de soi que sa réaction aurait été différente si votre lettre qui se réfère à plusieurs personnes que vous appelez " juristes-politiques " émanait de l’un des scientifiques de haut niveau de la Majorité Présidentielle (MP) qui se sont refusés de s’en prendre à ses arguments qu’ils partagent volontiers avec lui en privé ou à l’université mais qu’ils ne peuvent plus soutenir dès lors qu’ils se retrouvent à l’Hôtel du Fleuve, à la ferme présidentielle ou de Bukangalonzo, dans des palais, des bars et des restaurants en raison de différentes casquettes qu’ impose la politique du ventre.

Monsieur le Journaliste,
Je compatis sincèrement avec vous. Par ces temps qui courent dangereusement jusqu’à 2016, le Professeur des Universités doit faire mal et très mal aux " révisionnistes ", aux artisans de la " politique du ventre " et de I’ " inanition de la nation ". Vous ne le saviez sûrement pas, l’expression " politique du ventre " d’un scientifique (François Bayart) et il n’est que normal que les scientifiques comme le Prof André Mbata l’utilisent pour décrire le comportement de plusieurs personnes dans un pays comme la RDC.

Pour revenir à votre première ligne d’attaque, je me permets de vous informer que le Prof André Mbata est professeur des droits et constitutionnaliste. Il lui arrive souvent d’utiliser un langage scientifique de haut niveau et sophistiqué difficilement compréhensible par les profanes. Aussi, suis-je dans l’obligation de préciser à votre intention et celle du public ce qu’il avait dit dans son interview au journal Le Phare du 30 septembre 2014. Selon lui, la Constitution actuelle était promulguée par le 18 février 2006 sous le régime de la Constitution de transition de 2003 vulgairement appelée " régime I + 4 ". Cette Constitution est bel et bien l’œuvre du peuple congolais et non une constitution étrangère ou des belligérants. Elle est l’œuvre du peuple congolais parce que le Sénat et l’Assemblée nationale qui l’avaient adoptée pour être soumise au référendum étaient constitués de citoyens congolais. C’est le peuple congolais qui l’avait au finish approuvée par référendum avant sa promulgation par le Président de la République. Affirmer le contraire et prétendre que c’est une constitution des étrangers seraient une insulte au peuple congolais, au Parlement et au Président de la République surtout que c’est le même peuple qui détient la souveraineté. Je ne voudrais pas que vous perdiez votre position à la Présidence. Le Président reste le même et les autres institutions de la République sont engagées au nom de la continuité des services publics de I’Etat. Même l’allusion au parlement comme un organe des belligérants serait inexacte dans la mesure où l’Assemblée nationale, le Sénat et la présidence de la transition étaient constitués d’autres composantes comme l’opposition politique et la société civile que l’on aurait tort de considérer comme des belligérants.

Les nombreux étudiants et interlocuteurs du Professeur des Universités au pays et à l’étranger sont bien édifiés à ce sujet et nous ne pouvons nullement vous en tenir rigueur dans la mesure où la bonne compréhension de la pensée du Prof exigeait des connaissances élémentaires de droit constitutionnel et de science politique qui ne s’acquièrent pas du jour au lendemain. C’est dans ce sens que se comprend aussi votre usage des expressions telles que "juristes-politiques " qui n’existe que dans votre terminologie journalistique tout comme votre référence à plusieurs personnalités que vous appelez "juristes constitutionnalistes ". Plusieurs intellectuels congolais n’ont même pas la décence d’interdire aux journalistes de les appeler e constitutionnalistes " alors que tous les juristes ne sont pas constitutionnalistes de la nième manière que tous les médecins ne sont pas des gynécologues ni tous les infirmiers des accoucheuses. L’expérience dans plusieurs pays démontre que l’âge ne saurait constituer un frein et qu’il n’est jamais tard pour nous tous de continuer à apprendre, particulièrement le droit constitutionnel en cette période où tout le monde se proclame constitutionnaliste.

Monsieur le Journaliste,
Une lecture attentive de votre lettre laisse clairement apparaitre qu’elle était rédigée à la hâte comme le justifiaient les impératifs du ventre. Que de redites et de contradictions Le Prof des universités qui se positionne clairement dans le camp du changement et du peuple congolais ne s’est pas attribué les initiatives de la CENCO et des groupes parlementaires UDPS et UNC à l’Assemblée nationale, mais il les soutient dans la mesure où elles se situent en droit ligne de ses idées politiques et constitutionnelles.

En outre, vous êtes journaliste à la présidence et un moindre effort de recherche vous aurait permis de savoir que le Prof André Mbata a pris une part active au Dialogue inter-congolais et dans I’ avènement de I’ ordre constitutionnel actuel.

Par ailleurs, je tiens à déplorer le mélange de genre dans le style consistant à présenter comme des constitutionnalistes des juristes qui ne le sont pas et à les louer comme des " cracks " (expression assez bizarre dans un échange avec une sommité de la trempe du Prof André Mbata) avant de les ridiculiser. Vous écrivez, par exemple Entrés dans l’arène politique par la porte des nominations ou des élections, ces brillants juristes constitutionnalistes (?) ont fait preuve ou font preuve de réalisme en sachant s’adapter à la politique dont la caractéristique première (???.) ... est d’être dynamique...". Plus loin, vous dites que ce que " vos " constitutionnalistes savent faire depuis les années 1960, c’est " arrondir les angles. D’où leur longévité aux affaires ". Si tel est votre appréciation des constitutionnalistes qui est du reste erronée et qui ne plaira pas à vos " brillants juristes-constitutionnalistes ", sans être sorti de la cuisse de Jupiter, le Prof André Mbata n’est pas des leurs. Jamais il n’acceptera de sacrifier les principes sur l’autel des intérêts matériels égoïstes de pouvoir et d’argent. Jamais il ne " mouillera le maillot" dans la marre puante de la corruption morale et matérielle.

Plus loin, vous affirmez péremptoirement, sans aucune preuve scientifique -et cela se comprend bien- que " dans les grands démocraties occidentales, rares sont les scientifiques qui rejoignent la classe politique. Ils préfèrent agir dans la société civile, et encore la société civile apolitique. Je persiste et signe APOLITIQUE ". Une telle affirmation appelle plusieurs commentaires. D’abord, politique et science ne sont pas diamétralement opposées corne je vais vous le démontrer par la suite. Pourquoi alors lui conseiller de " dégager la scène politique " même comme étant dans la catégorie des exceptions ? Ensuite, vous acceptez ici que les " brillants juristes-constitutionnalistes " que vous évoquiez maladroitement avaient cessé d’être des scientifiques. Enfin, le fait pour vous de signer et de persister au sujet de la " société civile apolitique " dont les scientifiques feraient partie me pousse à vous recommander de renouer avec les bibliothèques et les universités pour vous faire une meilleure compréhension du concept de politique comme substantif et adjectif. Au bas mot, tout ce qui concerne la marche de la société est politique. De là, une société civile absolument " apolitique " dans laquelle on place pêle-mêle les églises, les universités, et les ONG n’existe nulle part. Tout citoyen doit s’intéresser à la politique car comme le disait si bien l’un de nos ainés, Joseph Ki-Zerbo, " si vous ne faites pas la politique, la politique vous fera ".

Pendant que comme des Caligula, certains membres de la MP s’apprêtent à mettre le feu à la cité après avoir menacé la Nation d’ "inanition e, menace qu’ils recherchent à mettre en exécution, vous ne pouvez pas interdire aux églises de se taire parce qu’elles seraient apolitiques et devraient toujours " être au milieu du village e que vous tenez à brûler. Ce serait de leur part une démission coupable, une trahison. La politique est une chose trop précieuse pour être laissée entre les mains des politiciens, surtout lorsqu’ ils ressemblent à ceux de la MP. Sans être des partis politiques, les églises et les hommes et femmes d’églises ne peuvent pas ne pas intervenir dans ce cas. Ils ont l’obligation de le faire. Il en est de même des universités, des universitaires et d’autres scientifiques que l’on ne peut pas sommer de " dégager la scène politique ". Si vous ne le saviez peut-être pas comme le laisse comprendre votre sommation, la mission de l’université à laquelle le Prof Mbata appartient est triple enseigner, faire la recherche fondamentale et sur le développement de la société, et rendre service à la communauté locale, nationale et universelle. De ce triple point de vue, l’université et l’universitaire ou le scientifique ne sauraient être apolitiques au sens noble du terme « politique ».

Monsieur le Journaliste,
A trois reprises, vous enjoignez au Prof Mbata de " dégagez la scène politique si vous tenez à rester 100% scientifique ". Il s’en dégage un manque criant de maitrise des concepts " politique " et des relations synchrones qui existent entre eux. Vous devriez savoir trois choses. Premièrement, la politique est une science, la science du gouvernement de la cité ou de l’Etat qui est enseignée à l’Université par des scientifiques qui peuvent aussi la pratiquer. Il n’y a qu’un pays comme la RDC où un journaliste congolais peut demander à un universitaire de dégager le champ politique s’il veut demeurer 100% scientifique.

Ensuite, il est curieux qu’une personne qui n’est pas elle-même scientifique puisse évaluer les scientifiques et savoir quand ils le sont à 20, 40, 60, 80 ou 100%. Troisièmement, comment un "journaliste-non scientifique " - car il y en a qui sont aussi des scientifiques peut-il parler de scientifique ou de politique à 100% ? Peut-on rester un scientifique 24 heures sur 24, enfermé dans sa bibliothèque ou son laboratoire, interdit de manger ou de s’adonner aux activités de loisirs ou encore de s’ intéresser aux problèmes de sa famille et de sa société ? Peut-on également imaginer, même à la MP, un politique à 100% dont le travail serait de faire la politique 24 heures sur 24 sans s’ occuper des siens, aller danser même de nuit à l’Hôtel du Fleuve ou d’autres hôtels et bars ou s’ amuser avec les animaux de la basse-cour de nombreuses fermes en construction en RDC ? Vous nous apprenez par-là, Cher Journaliste, au risque de vous faire lyncher et d’être vous-même obligé de " dégager de la MP ", que le Secrétaire général du parti présidentiel et de nombreux autres universitaires et scientifiques de la MP ont cessé depuis longtemps de l’être, ce que nous ne savions pas. Les prises de position de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN) contre la révision des matières constitutionnelles verrouillées ou tout référendum à ce sujet constituent malheureusement une réponse collective et négative des universitaires congolais à votre conseil de les voir " dégager ".

Monsieur le Journaliste,
Vous citez plus d’une fois les noms des leaders politiques comme Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe que vous aviez insultés dans le passé. J’admire votre réalisme et votre flair journalistique à l’approche de 2016 et du " sauve-qui-peut" général qui va ébranler la MP malgré les apparences actuelles de cohésion et le discours officiel de ses membres pour la simple consommation de l’Autorité morale qu’ils veulent endormir. J’apprécie ce flair qui est tout à fait à votre honneur et caractéristique de votre journalisme. Cependant, mon conseil est qu’il serait imprudent pour le moment de chercher un poste de conseiller politique ou en communication auprès d’Etienne Tshisekedi et de Vital Kamerhe. J’ai compris que vous avez senti qu’à défaut de Tshisekedi, le Président de 2016 serait Vital Kamerhe. Vous voulez déjà adhérer à l’UNC ou à I’UDPS et aux Forces sociales comme personnalité indépendante. Il faudra cependant faire très attention à la machine de diabolisation qui fonctionne actuellement à plus de 100% et qui dirigée par le Secrétaire général et constituée de tous les communicateurs de la MP. Demandez au Premier Ministre, aux Présidents de MSR et SCODE, ou à votre confrère de la RNTC. Ils vous en diront plus. Aussi, il n’est pas évident qu’Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe qui ont vu passer des oiseaux de différents plumages et des "juristes-politiques " les uns plus excellents que d’autres dans l’art de la prostitution politique et intellectuelle puissent à ce stade accepter les services même gratuits d’un tambourinaire du pouvoir dont les mains seraient encore très chaudes à force de battre le tam-tam de la MP et qui risquent de vous demander de " dégager" en attendant votre " dégraissages " ou une cure sérieuse d’ amaigrissement après une consommation désordonnée des oeufs de la ferme.

Monsieur le Journaliste,
Le Prof André Mbata en bon démocrate reconnaît à tout citoyen, y compris vous-même, la liberté d’expression, le droit à la contradiction, le droit à la différence -, quitte à débattre des enjeux dans les règles de l’art comme je le fais à présent avec vous. Ce qui est déplorable, c’est qu’en dehors de vos monologues radiotélévisés ou dans vos différentes fermes, il ne s’ est jusque-là trouvé personne au sein de la MP pour réfuter les arguments scientifiques du Prof lorsqu’il affirme depuis plus d’ un an que toute tentative de déverrouillage des matières intangibles par révision constitutionnelle ou même par référendum même sur base d’une pétition de 100 millions de congolais vivants et morts serait un renversement de l’ordre constitutionnel, un acte de haute trahison et un crime prescriptive contre la Nation et I’ Etat. Comme vous l’avez reconnu, nous sommes bien en présence d’un " éléphant scientifique ".

Il n’y a aucun caporalisme de la part de l’église catholique. Le problème, c’est plutôt dans votre camp, celui de la MP qui vilipende à longueur des journées cette église par l’entremise des médias publics privatisés pour cette fin alors que vous applaudissez des hommes d’églises de votre obédience qui préconisent même que l’on jette déjà la poubelle la Constitution qui fait pourtant de son Autorité morale le chef de I’Etat congolais et sans laquelle il perdait toute légalité au moment le problème de légitimité n’ a jamais été résolu. Autrement, sans adhérer vous-mêmes à l’Eglise Kimbanguiste qui attend toujours de vous baptiser à Nkamba, vous faites la propagande sur une prophétie attribuée au Prophète Kimbangu selon laquelle le troisième président resterait très longtemps et même règnerait. . .pour toujours alors que cette prophétie n’était jamais entendue sous la Seconde République lorsque cette même église alors unie soutenait la dictature mobutisme.

Le problème, Monsieur le Journaliste, c’est votre MP avec la pensée unique que vous voulez instituer en vue de l’établissement d’une monarchie présidentielle. L’intolérance que vous regrettez, elle vient de vous- même et vous l’exprimez si bien lorsque fatigués d’insulter l’opposition et après avoir annoncé le bannissement de l’Eglise catholique, vous en arrivez à présent à sommer les scientifiques de " dégager ". Un " conseil " que nous prenons comme une menace et nous vous tenons déjà responsable de ce qui pourrait arriver en mal au Prof André Mbata, digne fils du Congo à qui on donnerait plusieurs nationalités s’il le voulait et qui fait l’honneur de notre continent. Je tiens particulièrement à insister là-dessus pour signifier à vous-même et à tous ceux qui complotent dans l’ombre derrière vous nous prenons très au sérieux cette menace qui n’est pas loin d’une menace de mort. C’est du moins de cette manière qu’elle est reçue par l’ensemble de la communauté intellectuelle africaine.

Monsieur le Journaliste,
Je ne comprends pas votre position lorsque vous désapprouvez la conclusion du Prof Mbata suivant laquelle " Quelques soient les problèmes, je reste optimiste pour le futur de l'Etat de droit démocratique dans notre pays. J’espère que la MP entendra finalement la voix de la raison pour apporter sa contribution à la protection de la Nation comme recommandée par la CENCO et s ’abstenir de violer la Constitution ". Selon vous, il s’agit d’une recommandation plutôt politiquement que scientifiquement motivée" et c’est avec la plus grande déception d’apprendre indirectement d’un membre influent de la MP que la majorité au pouvoir chercherait simplement à s’y accrocher mais qu’elle ne voudrait pas de l’Etat de droit démocratique en RDC ou qu’ elle serait incapable d’entendre la voix de la raison et resterait à réaliser son projet d’ " inanition " de la Nation.

Monsieur le Journaliste,
A partir du Bénin, nous constatons avec stupeur et aussi avec pitié qu’après plus de 30 ans de régime dictatorial, au lieu de se préparer elle-même à " dégager" en 2016 comme le veut la Constitution, votre MP qui nous semble le successeur légal et légitime du MPR, Parti-Etat, est par contre en train de demander à tout le monde de "dégager" de la voie vers la monarchisation du pouvoir. Après l’opposition politique et l’église catholique par le biais de la CENCO, voici à présent le tour des universitaires d’être sommés de " dégager ". Nous ne serions pas surpris demain que vous demandiez au peuple souverain lui-même de "dégager" comme vous le faites déjà en rejetant la Constitution qu’il avait approuvée à plus de 80% par référendum il y a de cela moins d’une décennie. Après avoir réussi à caporaliser les médias, vous voulez imposer un silence de cimetière au Congo en vous servant au besoin du pouvoir judiciaire qui ne rend pas justice et est capable d’inventer des infractions et des peines contre tous ceux qui semblent se dresser sur votre voie ou vous prodiguent simplement des conseils. Nous avons bien peur que cette " démocratie " qui se construit au RDC soit une " démocratie sans le peuple " pour emprunter les mots de Maurice Duverger.

C’est l’Afrique toute entière qui a droit de s’inquiéter d’une démocratie que vous voulez constrLlire sans débat, dialogue ou réconciliation, dans l’exclusion totale des intelligences, une démocratie dans laquelle on réfléchit plus avec le ventre qu’avec la tête et où les têtes pensantes du pays n’auraient de choix qu’entre " dégager" et se taire ou mourir. On observe malheureusement que le successeur du MPR, son presqu’homonyme MP se comporte sur le champ politique à la fois comme un joueur et l’arbitre unique, capable de marquer des buts par hors-jeu et de les avaliser, un arbitre également en mesure de donner des cartons rouges à toute l’équipe adverse. Après I’ opposition, la CENCO, et la véritable société civile interdites de se prononcer sur les questions politiques, votre dernière trouvaille aura été ce carton rouge donné aux scientifiques et aux universitaires par le biais de l’une des sommités intellectuelles congolaises et africaines que nous avons vu à l’oeuvre à Abuja, Accra, Alger, Cap Town, Caire, Cotonou, Dakar, Djibouti, Douala, Kinshasa, Ouagadougou, Paris, Pretoria, Windhoek, et Yaoundé pour ne citer que ces villes.

Monsieur le Journaliste,
Vous terminiez votre lettre ouverte par ces mots : " vous cherchez à vous faire un nom, mais vous avez choisi la mauvaise voie, celle de défier la communauté juridique congolaise ". J’espère qu’il n’y a plus de doute chez vous qu’André Mbata est déjà professeur des universités plus célèbres en Afrique et en dehors du continent. Il n’a donc aucun nouveau nom à se faire en RDC où en tant que professeur ordinaire, il détient déjà le grade académique les plus élevé (Professeur ordinaire) dans la plus grande université de votre pays (UNIKIN). Ce qui étonne, c’est que sans être juriste ni scientifique, vous estimez qu’il a choisi une mauvaise voie, " celle de défier la communauté juridique congolaise ". Laissez la communauté juridique congolaise réagir et si elle ne réagit pas, ce n’est pas parce qu’elle est défiée mais dans sa grande majorité, cette communauté n’est pas avec votre mouvance. Elle est plutôt d’accord avec le prof et soutient la Constitution en considérant que même adoptée durant la transition, elle est l’oeuvre du peuple congolais lui-même qui l’avait approuvée par référendum et toute tentative de renversement à travers la révision des dispositions intangibles ou le référendum tels qu’envisagés par votre MP est une trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat.

A ce moment précis de l’histoire de la RDC, comme le Prof André Mbata l’avait bien souligné dans sa dernière conférence à Abuja en août dernier, il n’existe plus que deux camps : le camp de ceux qui veulent l’ « inanition " de la Nation, de ceux qui cherchent à renverser le régime constitutionnel et acceptent ainsi consciemment de devenir des " traitres u de la Nation congolaise d’une part, et celui de ceux qui se battent pour " protéger " Nation, les " nationalistes » qui s’opposent au renversement du régime constitutionnel de l’autre.

Cher Journaliste,
Je vous prie de " dégager " dès ce le premier camp que vous aviez toujours servir et de ne pas entrer dans l’histoire de votre pays comme un « traitre » à votre propre Nation en tombant sous le coup du crime de haute trahison tel que défini par la Constitution de la RDC (Art 64, alinéa 2). Cessez donc, vous et votre camp actuel, de " défier" toute la communauté nationale et internationale et de menacer l’Opposition. l’Eglise catholique et les universitaires comme le Prof André Mbata dont le crime est de n’avoir jamais " mouillé le maillot " de l’incohérence, de la compromission et de la prostitution politique et intellectuelle en pratiquant un droit constitutionnel du ventre que vous adorez autant que le journalisme du ventre. Comme vous aimez tout de même des conseils, ce qui me semble bien louable, puis-je enfin terminer cette correction en vous réitérant ce conseil qui vous avait été prodigué l’année dernière par votre compatriote Dr Fweley Diangitukwa lorsque vous étiez l’une des rares personnes même à la MP à affirmer que les élections de 2011 avaient été libres et transparentes "J ’espère que vous aurez des idées positives pour l’avenir de notre pays après ni ’avoir lu. Autrement, veuillez continuer allègrement votre chemin en soutenant consciencieusement la tyrannie ".

Cordialement,

Bomb Molok Yayi, Doctorant en Droit, Université d’Abomey Calavi, Cotonou, Bénin.


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