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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Ce qui a changé depuis les révélations d'Edward Snowden en juin 2013

2017-11-22
22.11.2017
2017-11-22
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Le 6 juin 2013, les documents donnés par Edward Snowden à plusieurs journalistes commencent à être diffusés.

"Je voulais donner une chance à la société de décider si elle devait changer." Edward Snowden prononce cette phrase fin 2013, lors d'une interview au Washington Post, six mois après le début des révélations sur le système de surveillance de masse de la NSA américaine.

 
Quatre ans plus tard, le fait est que le débat a eu lieu. Il fut même retentissant. Il faut dire que les différentes informations rendues publiques par de nombreux journaux sur la tentaculaire NSA étaient parfois à peine croyables. Edward Snowden, exilé en Russie, est devenu un personnage public, à tel point qu'un biopic lui a été consacré, réalisé par Oliver Stone.

 Mais si le débat a eu lieu, a-t-il pour autant été payant? Depuis le 6 juin 2013, sommes-nous moins surveillés par les États?

À première vue, on pourrait répondre oui. Après tout, la justice américaine a jugé illégale la récolte massive de métadonnées des appels téléphoniques américains (la toute première des révélations).

 À tel point qu'en juin 2015, une partie du Patriot Act, qui permettait ce stockage de données de millions de citoyens américains, a été amendée, remplacée par le Freedom Act, censé être plus encadrant, limitant les récoltes d'informations à celles liées à "des critères spécifiques". En mai dernier, l'agence américaine a également abandonné le fichage des messages d'Américains parlant avec des personnes étrangères et contenant certains mots clés.

 Le "paradoxe Snowden"

Mais en attendant, les autres programmes de la NSA, connus ou non, permettant d'espionner les conversations sur Internet ailleurs qu'aux Etats-Unis continuent.

Les choses ont donc bougé, mais doucement, à la marge. Et même sur le Freedom Act, ses limites floues posent des questions. Un constat que critiquent les associations de défense des libertés.

Et il y a pire, une sorte de "paradoxe Snowden", estimait en 2016 Félix Tréguer, du Centre de recherches internationales de SciencesPo. "Il ne faut pas se voiler la face, il y a eu quelques réformes, mais il y a également une tentative des Etats de protéger ces nouvelles capacités de surveillance qui se sont développées à l'abri du débat démocratique", affirmait le chercheur, également cofondateur de la Quadrature du Net.

La Loi renseignement en France en est un parfait exemple, mais des choses similaires ont eu lieu en Allemagne ou au Royaume-Uni, rappellait Félix Tréguer. "À partir du moment où le scandale Snowden a explosé, l'Etat s'est fait passer pour celui qui va normaliser", abondait en 2016 Charleyne Biondi, maître de conférences à SciencesPo.

Encadrer, d'accord. Faire preuve de transparence, pourquoi pas. Mais renoncer à ces outils puissants et parfaits pour le renseignement, l'espionnage et la lutte contre le terrorisme, certainement pas.

L'opération mains propres des géants du web

S'il ne faut nommer qu'un seul des programmes dévoilés par Snowden, c'est souvent à Prism que l'on pense. Celui ci permet à la NSA d'avoir accès aux données des utilisateurs de Google, Facebook, Yahoo, Skype ou encore Apple, le tout grâce à une simple requête. Une sorte de Google d'espions.

"Les GAFA [Google, Amazon, Facebook, Apple, ndlr] sont autant embarrassés par les révélations de Snowden que la NSA", estimait Charleyne Biondi. En effet, ces services, souvent gratuits, n'ont qu'un carburant: la confiance de l'utilisateur. Or, même si les entreprises nient un partenariat et affirment avoir été elles aussi victimes, le fait est que la NSA se sert dans les informations personnelles que nous stockons sur leurs serveurs.

C'est ainsi que les géants de la Silicon Valley se sont transformés en sortes de chevaliers blancs des données personnelles. Depuis l'affaire Snowden, les géants du web ont presque tous revu leur copie sur la vie privée. Rapports de surveillance, (un peu de) lobbying contre les lois de renseignement, opposition à la pose de porte dérobée de la NSA dans leur infrastructure ou mise en place de systèmes de chiffrement permettant aux utilisateurs d'être sûrs que les données interceptées ne sont pas lisibles. Depuis l'affaire Snowden, la majorité des services sont plus sécurisés, plus chiffrés.

"Tout cela gène les agences de renseignement", notait Félix Tréguer. Enfin, pas toujours, car la NSA ne s'est pas arrêté en si bon chemin et les géants du web pas si blancs qu'ils veulent le faire croire. Récemment, des employés de Yahoo ont affirmé qu'en 2015, la société a permis à la NSA d'espionner les mails des utilisateurs. De l'autre côté de l'Atlantique, la France et l'Allemagne font front commun pour limiter le chiffrement afin de lutter contre l'Etat islamique. "La menace terroriste a compliqué le débat", analysait Félix Tréguer.

Entre emballement et indifférence

Mais cette réaction virulente de la Silicon Valley pour protéger la vie privée des utilisateurs répondait-elle à une véritable demande? Evidemment, les personnes les plus appliquées dans la défense des libertés fondamentales, membres d'associations ou simples citoyens, ont tout de suite réagi face à l'ampleur des révélations. Critiquant, cherchant les moyens de se protéger, de comprendre. Mais pour ce qui est de l'écrasante majorité de la population, le constat n'est pas le même.

En 2013, nous expliquions que le public ne se sentait pas assez concerné par ces révélations pourtant importantes. "C'est le grand problème de Snowden, il n'est pas vraiment soutenu par la masse", abondait Charleyne Biondi. Il y a bien eu une hausse de l'utilisation des méthodes pour rester anonyme sur la toile, mais elle reste assez marginale.

"On peut aussi voir les choses de manière optimiste et estimer que c'est le début d'un processus très lent de prise de conscience progressive", tempèrait la chercheuse. Félix Tréguer, lui, estimait que le débat public a évolué. "En Allemagne, il y a eu une nette évolution de l'utilisation du chiffrement", affirmait-il. Quoi qu'il arrive, les techniques permettant de rester relativement anonyme sur Internet sont plus accessibles qu'il y a quatre ans.

Mais si le grand public n'a pas (encore) réagi à cet état de surveillance, reste à savoir pourquoi? Il y a de nombreuses théories, Charleyne Biondi en développait une :"Dans son livre Exposed, Bernard Harcourt explique que l'acceptation de la surveillance repose sur le désir: en gros, les données que nous livrons nous apportent trop de plaisir" pour que l'on s'en prive.

Nous avons depuis des décennies eu peur d'un gouvernement totalitaire, sachant tout, comme celui de "1984", imaginé par George Orwell. Mais peut-être que l'épouvantail qui nous pend au nez est plutôt "Le "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, où les données partagées seraient notre soma, la drogue ultime, secret de la cohésion d'un gouvernement omniscient, acceptée et assumée.


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