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Ne Muanda Nsemi, leader de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo (BDK), interpelle la Cour pénale internationale sur les massacres perpétrés contre les Congolais qui protestent contre le maintien du président Joseph Kabila au pouvoir. Le député congolais évadé de prison a fait sa réapparition dans une vidéo diffusée à travers les réseaux sociaux.
"En 2016, la CPI a promis qu’à la moindre incartade dans ce pays, elle sévira. Est-ce que la CPI ne voit pas qu’on ne fait que tuer les Congolais. Les marches, c’est un droit. Vous osez marcher, (c’est la) gâchette facile comme si vous étiez du gibier. Qu’attend la CPI pour sévir ? " demande Ne Muanda Nsemi dans une vidéo visionnée par VOA Afrique.
"La CPI est venue aussi flouer le peuple congolais ou est-ce la vérité qu’elle a dit au peuple congolais en 2016 ?", s’interroge-t-il.
Le leader de BDK rappelle ce qu’il appelle une série des massacres dont le président Joseph Kabila est, selon lui, "le principal commanditaire".
Il cite dans une litanie les tueries dont ses adeptes ont été victimes en 2008 et en 2016, mais aussi la fosse commune découverte à Kinshasa et une centaine de charniers liés aux violences dans le Kasaï.
Pour lui, le peuple congolais en est venu à surnommer le pouvoir de régime à la gâchette facile".
Dans ces conditions, M. Nsemi préconise le report des élections.
"Comment voulez-vous organiser les élections dans un pays infiltré comme le vôtre, par des milliers de Rwandais, Ougandais, Tanzaniens, etc. C’est de la mauvaise foi que de vouloir aller vite aux élections…" soutient-il.
"Pourquoi le président Trump se plaint de la médiocrité des pays africains et d’Haïti et voudrait qu’on aille aux élections dans de telles conditions… Quiconque vous pousse vers les élections bâclées cherche simplement un moyen de maintenir… (le président Kabila) au pouvoir", tranche-t-il.
Le leader du BDK en appelle aussi à une coalition avec les églises catholique, protestante, la communauté musulmane et les autres patriotes pour lutter contre le maintien de M. Kabila au pouvoir.
Le gouvernement fait l’objet de critiques sévères de la part des leaders des églises catholique et protestante.
Le numéro un de l’église protestante, le pasteur François-David Ekofo a, lui, demandé que "l’on sache passer le bâton comme dans une course de relais pour que tout le pays gagne".
Le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, avec un mandat expiré le 19 décembre 2016, s’est maintenu au pouvoir alors que la Constitution ne l'autorise pas à se représenter parce que déjà élu par deux fois à la tête du pays.
La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a reporté une énième fois les élections pour le 23 décembre 2018.
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