Monde
Des milliers de manifestants se sont réunis à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats et de formations politiques de gauche.
Une semaine après une fusillade à caractère raciste, des centaines de personnes ont battu le pavé ce samedi à Macerata. Sous un froid soleil perçant à travers les nuages, les manifestants venus parfois de loin se sont rassemblés à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche.
Ils tenaient à montrer leur montrer leur indignation. Le 3 février dernier, Luca Traini, un jeune homme au crâne rasé et aux tatouages d'inspiration fasciste, a tiré sur une dizaine d'Africains à travers la ville, faisant au moins six blessés. Il a expliqué avoir agi pour venger la mort de Pamela Matropietro, une jeune fille de 18 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux, après l'annonce de l'arrestation d'un dealer nigérian soupçonné d'être impliqué dans ce crime.
Un fait divers 3 semaines avant les élections
À trois semaines des élections législatives du 4 mars, ce fait divers a remis l'immigration au coeur d'une campagne désormais dominée par des discours très à droite.
Un manifestant tient une pancarte sur laquelle est écrit "Stop au fascisme et au racisme, arrêtez de jouer avec la vie des migrants".
Beaucoup agitaient des drapeaux de leur mouvement, mais certains avaient aussi apporté des drapeaux italiens. "L'ambiance est lourde en Italie en ce moment et ces dernières années nous avons permis à la droite de se développer. J'ai toujours manifesté mais maintenant nous en avons plus besoin que jamais", a déclaré Mafalda Quartu, une retraitée venue de Florence.
Une manifestation sous haute-surveillance
Le maire de Macerata, Romano Carancini (centre-gauche), avait demandé l'annulation de tous les rassemblements pour laisser la ville souffler, mais la préfecture a donné son feu vert vendredi soir pour celui de samedi. Par crainte de débordements, les écoles sont restées fermées, la messe du samedi soir a été annulée et la plupart des commerces ont fermé à la mi-journée.
Jeudi soir, des heurts ont éclaté quand plusieurs dizaines de militants du groupuscule d'extrême droite Forza Nuova ont manifesté contre l'immigration et adressé le salut fasciste à la police. Giuliano Denti, un jardinier de 40 ans venu de Pise avec une centaine de militants antifascistes pour manifester samedi, s'est emporté contre l'incident. "Nous avons une Constitution antifasciste par excellence et je voudrais que cette Constitution soit défendue et que les lois contre l'apologie du fascisme soient appliquées", a-t-il déclaré.
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