Provinces
L’appel à la marche du Comité laïc de coordination a été diversement suivi dans les provinces de la RDC. En Equateur, les manifestants ont été dispersés. Un mort a été comptabilisé selon les sources indépendantes et de l’église catholique. Au Nord-Kivu, dans les villes de Beni et Goma notamment, la situation est restée relativement calme. Dans les villes de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), les paroisses ont été quadrillées par les policiers et militaires.
Un mort et quatre blessés parmi les manifestants, indiquent des sources indépendantes et de l’église catholique. Situation survenue à la suite de la répression de la marche pacifique des chrétiens catholiques à Mbandaka, par les militaires de la 13e région.
Bilan contesté par des sources officielles qui parlent de 7 blessés dont 3 policiers, 1 militaire et 3 civils.
Des échauffourées ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants à Mbandaka. Les policiers renforcés par des militaires FARDC étaient déployés aux alentours de différentes paroisses catholiques. Ce qui n’a pas empêché les fidèles à se rendre à l’église pour la prière dominicale.
Au centre-ville, à la sortie des cultes, les manifestants de l’aumônerie catholique et ceux de la paroisse Saint-Eugène se sont heurtés à la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour les disperser.
Répression de la marche des catholiques à Kinshasa ainsi que d'autres villes de la RDC, dimanche 25 février 2018. (Photo:VOA)
C’est à Mbandaka III où la marche des chrétiens catholiques a connu une importante affluence. Les manifestants qui venaient de la paroisse Saint-Paul et ceux de la paroisse Martyrs de l’Ouganda ont fait la jonction au niveau de l’avenue Ipeko.
Au moment où les forces de l’ordre tiraient à balles réelles pour les disperser, les manifestants ramassaient les douilles.
Thomas Bayolo, président du Comité des laïcs catholiques de la paroisse Saint-Paul de Mbandaka III, dit avoir vu des policiers acquis à la garde de l’autorité provinciale tirer des coups de sur l’avenue Révolution.
Un jeune homme qui rentrait chez lui après la marche a été abattu à bout portant par balle par un policier qui a pris fuite après son forfait.
Les jeunes gens du quartier en colère ont saccagé le centre de formation de la police de Mbandaka III et incendié les habitations d’un major de la police et du policier meurtrier fuyard.
Pas de marche
Des gaz lacrymogènes ont été lancé sur les quelques marcheurs à Buvaku, le 25 février 2018. (© VOA/Charly Kasereka)
A Goma, la marche annoncée par le CLC n’a pas eu lieu. Un déploiement des agents de la police et de la police militaire a été constaté depuis tôt le matin, dans des points stratégiques de la ville, notamment autour de la cathédrale de Virunga.
Dans ces endroits, deux militants, un de la Lutte pour le changement (LUCHA) et un autre de l’UDPS, ont été interpellés, à la sortie de la première messe.
Si plusieurs policiers et militaires étaient visibles dans certains coins stratégiques de la ville, autour de la cathédrale à Virunga, ce sont les autorités urbaines avec un important nombre de policiers qui s’y sont déployés depuis le matin.
Motif : « prévenir des troubles à l’ordre public créés par les politiciens de l’opposition », a indiqué le bourgmestre de la commune de Karisimbi, Mme Brigitte Semivumbi.
Depuis samedi, le CLC a fait circuler des communiqués à travers la ville, annonçant cette marche. Face à ce changement inattendu, certains militants n’ont pas caché leur déception. David Kahavo, membre du rassemblement.
Les Casques bleus de la Monusco et les agents de l’UNPOL ont organisé des patrouilles toute la matinée, à travers la ville, pour suivre la situation. Les deux militants interpellés, le matin, auraient été acheminés au poste de la police à Munzenze.
Dans la ville de Beni, c’était aux environs de 9 heures locales que les militants de la LUCHA ont commencé leur marche avec comme point de départ, la paroisse catholique Saint Gabriel de Malepe via le rond-point Kabila et comme point de chute, l’Hôtel de ville de Beni.
Sur leur itinéraire, ces jeunes ont été soutenus par des taximen moto qui les suivaient en klaxonnant. Ils ont été dispersés par la police à l’aide des gaz lacrymogènes.
Par la suite, une vingtaine de militants de la LUCHA ont été embarqués dans une voiture de la police qui est allée les abandonner à plus ou moins 15 kilomètres du centre-ville sur la nationale N°4, axe Beni-Oicha.
Des policiers transportent des jeunes arrêtés devant la Cathédrale Saint-Joseph à Goma, le 25 février 2018. (© VOA/Charly Kasereka)
Les militants de la Lucha dénoncent cette manœuvre de la police qui viole selon eux la constitution.
A Butembo, ce sont les sympathisants du mouvement citoyen Veranda Mutsanga qui sont descendus dans la rue, mais ils ont été confrontés à la police qui les a dispersés.
Quant aux messes, elles se sont déroulées normalement. Un important dispositif policier était déployé dans les villes de Beni et Butembo, déjà tôt le matin, pour parer à toute éventualité.
A Mbuji-Mayi, les offices religieux se sont tenus sous une forte surveillance des forces de l’ordre.
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