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Difficile d'y échapper si vous fréquentez Instagram. Plusieurs utilisateurs influents de l'application de photo de Facebook ont fait la promotion d'un nouveau service: Vero.
Fondé par un entrepreneur libanais, il connaît un succès étonnant depuis quelques jours. Il est actuellement le réseau social le plus téléchargé sur smartphone aux États-Unis, selon les observations d'AppAnnie. Vero est aussi en ce moment la 22e application la plus téléchargée, soit une progression supérieure à 2400% en quatre jours. Elle est d'ailleurs quasiment inutilisable en ce moment, à cause d'une trop grande affluence. Pourquoi un tel succès?
Vero, c'est quoi ?
Vero a été créé en 2015 par Ayman Hariri, un entrepreneur libanais, aussi connu pour être le fils du premier ministre libanais Rafic Hariri, assassiné en 2005. L'application se présente comme « un réseau social véritable ». Il est en fait assez basique. Vero permet de partager des photos, des liens, des endroits que l'on a fréquentés (restaurants, hôtels ...) ou de discuter d'œuvres qu'on a appréciées récemment (films, séries télévisées, livres ...).
On peut choisir l'audience de ses publications selon les personnes qui nous suivent. Un contenu pourra être restreint à ses amis proches. Un autre à ses « connaissances » ou à tous ses abonnés.
L'argument principal de Vero repose dans son modèle économique: il n'affiche aucune publicité. L'application souhaite à long terme faire payer un abonnement annuel à ses utilisateurs. Son montant est inconnu pour le moment. Il pourrait s'élever « au prix de quelques cafés », écrivait la chaîne américaine CNBC l'année dernière.
Vero compte aussi créer des comptes professionnels plus chers, avec des options pour acheter des objets directement sur l'application. Elle a d'ailleurs signé plusieurs partenariats, probablement rémunérés, avec des médias et des célébrités pour les faire venir sur son service, et donc attirer de nouveaux utilisateurs.
Pourquoi un tel engouement maintenant ?
Malgré ses deux ans d'existence, la popularité de Vero a véritablement explosé la semaine dernière. En cause, un effet boule de neige grâce à plusieurs utilisateurs proéminents d'Instagram, qui ont annoncé à leurs abonnés qu'ils avaient créé leur compte sur l'application. Le timing est particulièrement bon pour Vero.
L'application de photos de Facebook a beaucoup changé ces dernières années, au grand dam de ses utilisateurs de la première heure. Elle a introduit les publicités dans son fil d'actualité ; ce dernier a aussi abandonné le principe antéchronologique, et est désormais régi par des algorithmes.
De nombreux utilisateurs proéminents se sont plaints de cette évolution, qui a affecté, pour certains, leur visibilité. Vero ressemble en un sens à cet Instagram du passé vers lequel ils aimeraient retourner. L'entreprise promet en outre de ne jamais collecter de données sur ses utilisateurs, ce qui peut séduire les internautes soucieux de leur vie privée.
Flairant le bon coup marketing, Vero a récemment promis que le premier million d'utilisateurs ne paieraient jamais l'accès à l'application, même après la mise en place de ce système d'abonnement. Cela a pu créer un appel d'air, les internautes se pressant pour ne pas payer par la suite.
Est-ce que ça peut marcher ?
Vero est loin d'être le premier service à vouloir révolutionner les réseaux sociaux. Le site Ello a, par exemple, connu un bref succès avec une recette similaire, en proposant un « anti-Facebook » sans publicité. Il est aujourd'hui très peu utilisé. Idem pour l'application de messagerie Peach, qui voulait concurrencer WhatsApp et Facebook Messenger. Plus populaire, Mastodon, un réseau social ouvert et décentralisé qui a bénéficié d'un petit exode d'utilisateurs de Twitter, lassés par l'exploitation de leurs données à des fins publicitaires.
Néanmoins, si ces services répondent à une vraie demande des internautes pour du Web sans publicités ou ciblage en ligne, ils se heurtent à la même difficulté. Un réseau social a besoin de beaucoup d'utilisateurs pour être intéressant. On doit pouvoir y retrouver ses amis, sa famille et d'autres proches, ainsi que des contenus proches de ses intérêts.
Instagram revendique 800 millions d'utilisateurs mensuels actifs ; Facebook, lui, est fréquenté par plus de 2 milliards d'utilisateurs par mois. Les internautes sont nombreux à critiquer les défauts des réseaux sociaux. Ils ne les quittent pas pour autant.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
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