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Soupçonné de trafic d'influence et de corruption à la Cour de cassation, l'ancien chef de l'Etat devrait comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Paris.
Après l'affaire lybienne, les soupçons de corruption et de trafic d'influence à la Cour de cassation reviennent à l'horizon pour Nicolas Sarkozy. Selon Le Monde et une source proche du dossier, les juges financiers ont signé ce jeudi l'ordonnance de renvoi ouvrant la voie au procès dans une affaire pour laquelle l'ex-président avait été placé sur écoute.
Si ce dernier devrait faire appel de cette décision, il est probable qu'il doive comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris avec son avocat et ami Thierry Herzog et le haut magistrat Gilbert Azibert.
Soupçonné d'avoir tenté d'obtenir des informations secrètes
Les magistrats du parquet national financier (PNF) avaient rendu leur réquisitoire dans cette affaire en octobre et leurs conclusions étaient sans ambiguïté. "Il existe des charges suffisantes à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog d'avoir commis les faits de corruption et de trafic d'influence actifs pour lesquels ils ont été mis en examen", était-il ainsi indiqué au coeur d'un document de presque 80 pages.
Dans cette affaire à multiples tiroirs, Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir, en 2014, des informations secrètes d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, concernant une autre procédure pour laquelle il a un temps été mis en cause, l'affaire Bettencourt.
En échange, l'ancien président des Républicains lui aurait promis d'user de son influence pour lui obtenir un poste prestigieux de magistrat à Monaco.
Des lignes ouvertes sous de faux alias
Ces discussions secrètes ont été interceptées lors d'écoutes téléphoniques pratiquées sur des lignes ouvertes sous de faux alias, dont "Paul Bismuth" et "Gilda Atlan". Les enquêteurs ont découvert fortuitement l'existence de ces lignes dans le cadre d'une autre affaire, celle du financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
"Lors de leurs communications sur cette ligne, certains de bénéficier d'une certaine clandestinité, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont abordé ensemble les moyens d'obtenir des informations privilégiées sur une instance en cours devant la Cour de cassation, portant, dans le cadre de l'affaire Bettencourt", écrivent les magistrats, dans un document que s'était déjà procuré Le Monde.
Comment ? "Ils ont régulièrement évoqué les moyens de tirer avantage de la présence au sein même de la Cour de cassation d'un haut magistrat qui leur était dévoué, rapidement identifié comme étant Gilbert Azibert", selon le PNF.
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