Culture
Les Héréros, peuple d'Afrique australe, ont été les victimes du premier génocide du XXe siècle, commis par l’Allemagne. Le photographe français Stephan Gladieu leur rend hommage à travers des clichés hauts en couleurs de leurs descendants, exposés à Paris à la School Gallery jusqu’au 28 avril 2018.
la School Gallery expose depuis plus de dix ans des artistes confirmés et des jeunes talents venus du monde entier. Cet espace «se veut un lieu de découverte et de promotion de l’art contemporain sous toutes ses formes, des installations à la vidéo en passant par la sculpture, la peinture, le dessin, le design et les créations d’architectes et la photo.» © Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing
son fondateur nous fait découvrir le photographe-documentariste et reporter de guerre Stéphan Gladieu. Ses travaux (veuves rejetées en Inde, femmes battues dans les réserves indiennes du Dakota du Nord, combattants du Congo…) lui ont valu la reconnaissance de ses pairs et du grand public. Certains de ses reportages sur les femmes afghanes, les Harkis ou les Talibans ont été publiés, exposés et primés. Aujourd’hui, la School Gallery lui ouvre ses portes pour sa première exposition personnelle. Ses photos des descendants des Héréros est un hommage à cette ethnie de Namibie, victime du premier génocide du XXe siècle.© Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing.
les Héréros et les Namas, dans sa colonie du sud-ouest africain, l’actuelle Namibie. Plusieurs dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés, d’autres enfermés dans des camps. Dans ces camps, les détenus sont tatoués avec les lettres GH, pour «Gefangene (prisonniers) héréros», selon un système qui rappelle celui ultérieurement développé par le régime nazi. Soumis à des travaux de force, ils meurent de faim. Tandis que des cadavres serviront à des expériences scientifiques. Tout cela trois décennies avant l’arrivée des nazis au pouvoir, raconte Géopolis.© Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing.
pour la faire entrer dans le champ de la fiction et lui conférer une dimension plasticienne quasi picturale. Son sens inouï de la dramaturgie de l’image et de la mise en scène lui permet de se réapproprier des décors naturels pour en faire autant de lieux de narration. (…) Il faut toute son expérience de terrain comme grand reporter, ce background si particulier qui lui sert de trame pour signer une nouvelle série... Condition indispensable pour rester dans le vrai» explique Olivier Castaing.© Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing.
«Ses photographies composent une galerie de portraits, en pied ou photos de groupe, tous vêtus pour la parade. Les hommes portent habits militaires et décorations, enjolivés de grigris, de peaux de bêtes et d’attributs de chasseurs émérites, les femmes arborent des robes arlequins, rouge ou bleu flamboyants ou aux couleurs de l’arc-en-ciel, rehaussées de coiffes de style victorien… L’ensemble compose une féérie multicolore, où le kitch le dispute à l’excentrique, à la manière des sapeurs africains adeptes du "no limit", quand l’habit devient un art.»© Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing
qui évoque celui des soldats allemands! Képi, veste kaki, galons et ceinturon. Les femmes portent, elles, des robes à larges volants dont le patron est calqué sur la mode victorienne. Ester Muijangue, présidente de la Ovaherero/Ovambanderu Genocide Foundation qui porte la cause héréro à travers le monde, citée par le Figaro, précise: «On me demande parfois pourquoi nous portons l'uniforme de nos bourreaux. Dans le contexte africain, le chasseur revêt la peau de la bête qu'il a tuée. De même, le soldat s'empare de l'uniforme ennemi. C'est une preuve de sa victoire. Après le génocide, l'uniforme et la robe sont devenus notre identité.» © Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing
Autrefois, nous avions des noms africains, notre religion, nos costumes. Maintenant, nous portons cet uniforme précisément parce qu'il n'est pas à nous. Nous l'avons pris, il est le signe de notre résistance. Petit peuple d'éleveurs africains, nous nous sommes levés contre un empire d'Occident. Un pays si fort qu'il ne sera défait que par une alliance mondiale en 1918, puis en 1945. Ne l'oubliez pas: au XXe siècle, les Héréros furent les premiers à combattre les Allemands», raconte un descendant. © Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing
s’emploient à reconstituer leur identité communautaire autour d’événements commémoratifs. Les funérailles de Samuel Maharero, mort en exil et inhumé à Okahandja le 26 août 1923, constituent un événement spectaculaire. L’événement est depuis lors commémoré chaque année sous le nom de la journée du Drapeau rouge ou journée des Héréros», explique le site du Mémorial de la Shoah.© Stephan GLADIEU courtesy School Gallery / Olivier Castaing
le gouvernement allemand a rejeté une demande en réparation pour génocide, émanant des tribus namibiennes qui poursuivent l'Allemagne devant un tribunal de New York. Des représentants des tribus des Héréros et Namas ont déposé cette plainte pour obtenir des dédommagements pour la guerre «raciale» menées contre ces peuples indigènes dans le Sud-Ouest africain colonisé par l’Allemagne (1884-1915). Même si ce mis a mis longtemps à reconnaître la gravité des faits, plusieurs de ses représentants utilisent désormais le terme de «génocide» pour décrire les faits. Un processus politico-diplomatique est également en cours avec la Namibie et doit aboutir à une déclaration commune sur ces crimes. Berlin considère ne pas avoir à payer de dédommagements individuels aux descendants des victimes, arguant notamment de l'aide «généreuse» au développement avec des montants «records» versés à la Namibie depuis son indépendance de l'Afrique du Sud en 1990, selon l’AFP.
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