Sur le net
Jeudi dernier, une utilisatrice de Twitter postait une vidéo prise dans un établissement de la chaîne de café américaine Starbucks de Philadelphie. On y voyait des agents de police, venus en nombre, menotter et embarquer deux hommes noirs.
@Starbucks The police were called because these men hadn’t ordered anything. They were waiting for a friend to show up, who did as they were taken out in handcuffs for doing nothing. All the other white ppl are wondering why it’s never happened to us when we do the same thing. pic.twitter.com/0U4Pzs55Ci
— Melissa DePino (@missydepino) 12 avril 2018
Légende de la vidéo: « La police a été appelée parce que ces hommes n'avaient rien commandé. Ils attendaient un de leurs amis, qui est arrivé au moment où ils étaient emmenés, menottes aux poignets. Toutes les personnes blanches se demandent pourquoi ça ne nous arrive jamais quand nous faisons la même chose ».
D'après Melissa DePino, l'auteure du tweet partagé plus de 140 000 fois, les deux hommes ont finalement été relâchés quelques heures plus tard. Ces deux courtiers immobiliers voulaient juste passer un moment avec un ami.
Dans un tweet posté 24 heures après, Melissa DePino résume parfaitement le problème: « Depuis que j'ai publié ceci, des personnes blanches, amies ou inconnues, me disent : "il doit manquer un élément dans cette histoire". Cette supposition est une grande partie du problème. Ce genre de choses arrive. Tout le temps. Mais ni à vous ni à moi. Croyez-le et parlez-en. »
Décrits comme des intrus
Le commissaire Richard Ross, de la police de Philadelphie, s'est exprimé sur cette affaire en répondant à Newsweek: « Les agents n'ont absolument rien fait de mal. Ils ont fait ce pourquoi ils ont été appelés ». L'appel passé par les membres du personnel de ce Starbucks faisait état d'une « intrusion » de la part de ces deux hommes qui « refusaient de quitter les lieux ».
D'après Richard Ross, ils n'ont rien commandé et ont demandé à utiliser les toilettes. Soit exactement mon comportement quand j'attends quelqu'un au Starbucks, que j'ai envie de faire pipi, et que je n'ai pas envie que mon caramel macchiato refroidisse pendant que je patiente. Sauf que je suis blanc et qu'on ne m'a jamais envoyé au poste pour ça.
Ross évoque évidemment les règles en vigueur chez Starbucks comme dans la plupart des autres restaurants, cafés et bars: pour pouvoir s'installer et profiter des lieux, il faut commander et consommer les produits vendus sur place. Une règle généralement appliquée avec bien plus de tolérance.
Si les deux hommes ont été relâchés par la police, ce n'est pas parce que l'équipe dirigeante du Starbucks avait fait amende honorable, mais parce que le café « n'était plus intéressé par une plainte ». Et pour cause.
Les excuses de Starbucks
Une manifestation s'est déroulée devant l'établissement dimanche. (© Mark Makela/AFP)
Il a fallu une quarantaine d'heures pour que Starbucks réagisse officiellement sur Twitter, en présentant ses excuses aux deux hommes ainsi qu'à l'ensemble des clientes et clients de la chaîne, et en regrettant que l'incident se soit conclu par une arrestation.
"Je présente nos excuses les plus sincères aux deux hommes qui ont été arrêtés", a déclaré Kevin Johnson, le PDG de Starbucks. L'entreprise a commencé "une revue complète de ses pratiques", a-t-il ajouté dans un communiqué publié alors qu'une vidéo diffusée jeudi sur Twitter est devenue virale pendant le weekend.
We regret that our practices and training led to the reprehensible outcome at our Philadelphia store. We’re taking immediate action to learn from this and be better. A statement from ceo Kevin Johnson: https://t.co/kPav8bEeOX
— Starbucks Coffee (@Starbucks) 15 avril 2018
Ce samedi, le maire de Philadelphie Jim Kenney a également réagi, affirmant que l'arrestation des deux hommes constituait un exemple très représentatif de ce à quoi peut ressembler la discrimination raciale en 2018. Humiliés en place publique parce qu'ils avaient juste voulu attendre un ami pour commander, ces deux hommes n'auraient sans doute rencontré aucun problème s'ils avaient été blancs.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Spéculation autour du rôle de Maman Marthe : « Elle incarne la vision prophétique du parti, UDPS, devant guidé l’action politique du Président de la République. » ( Lisanga Bonganga)
19.04.2024, 15 commentairesPolitique Noël Tshiani Muadiamvita : ‘‘La Constitution actuelle empêche la RDC d’aller vite vers le développement’’
19.04.2024, 15 commentairesSociété Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 14 commentairesEconomie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)
18.04.2024, 11 commentaires
Ils nous font confiance
La police a débarqué dans l'un des cafés de l'enseigne au motif que les clients n'avaient rien commandé... (mediacongo.net / Twitter @missydepino)