Réduction de la mortalité maternelle et lutte contre les violences sexuelles au cœur de la visite du directeur exécutif de l’UNFPA en RDC

Le directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Dr Babatunde Osotimehin, séjourne depuis hier dimanche 6 octobre à Kinshasa. Comme promis lors de sa première visite en RDC avec la Banque mondiale, il est revenu lui-même pour s’attaquer, cette fois-ci, à deux fléaux majeurs qui frappent la population congolaise, à savoir la mortalité maternelle et les violences sexuelles faites aux femmes.

Dans sa visite, Dr Babatunde s’est fait accompagner de deux hautes personnalités de ces domaines pour définir ensemble les voies et moyens d’améliorer les interventions en ce qui concerne la réduction de la mortalité maternelle et la lutte contre les violences sexuelles.

C’est Mme la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Geneviève Inagosi qui l’a accueilli à son arrivée à l’aéroport de N’Djili. Elle était accompagnée du représentant adjoint de l’UNFPA en RDC, M. Ohashi Keita, et bien d’autres partenaires dans la lutte contre ces deux fléaux.

« J’ai promis à Mme la ministre de revenir. Je suis venu. Cette fois-ci, nous nous sommes engagés à nous attaquer à deux questions, la première c’est la réduction de la mortalité maternelle et la deuxième…», a-t-il dit.

La pertinence

Expliquant les deux questions qui font l’objet de sa visite, Dr Babatunde Osotimehin a fait savoir que la première consiste en la réduction de la mortalité maternelle en RDC. Dans ce cadre, l’objectif de voir comment améliorer le programme de planification familiale pour faire en sorte que les femmes ne puissent mourir lors de l’accouchement. Pour mener ceci à bon port, il a associé à sa visite en RDC le directeur général de la Fédération internationale de planification familiale, Theodoros Meless, pour qu’ils puissent ensemble planifier les activités dans ce domaine.

Quant à la deuxième question au cœur de sa visite,  il a noté qu’il est venu voir les activités à mener avec les autres agences des Nations unies en RDC sur les violences sexuelles faites aux femmes. A cet effet, il a joint à son séjour au pays la chargée des questions relatives aux violences sexuelles et celles basées sur le Genre.

« Nous devons tous nous mobiliser pour essayer de nous attaquer à ces deux questions », a-t-il déclaré en soulignant également la présence du directeur chargé de ces questions basé à Johannesburg, qu’ils proposent comme leur représentant en RDC.

Tout en remerciant, au nom du gouvernement, le directeur exécutif de l’UNFPA pour avoir tenu sa promesse, la ministre Geneviève Inagosi a affirmé qu’ils ont, avec l’UNFPA, deux défis majeurs, à savoir les questions de l’égalité des sexes et de la réduction de la mortalité maternelle. « Nous allons profiter de son séjour en RDC pour faire les agendas dans ces domaines avec toutes les partie prenantes », a-t-elle déclaré en promettant d’organiser un point de presse à l’issue de la visite du directeur exécutif de l’UNFPA. A cette occasion seront annoncées les priorités qui seront définies.

Il convient de souligner que la RDC bute à de sérieux problèmes de santé publique, parmi lesquels la mortalité élevée. Chaque heure, de chaque jour, 4 femmes meurent de complications de grossesses ou d’accouchement. Les besoins non satisfaits en planification élevés pour les personnes en union et les célibataires avec un taux de prévalence contraceptive moderne de 5,8%, selon l’EDS. A cela s’ajoutent les violences sexuelles qui, aujourd’hui, ne sont plus considérées comme le fait de la guerre qui sévit au pays. Les violences sexuelles sont devenues domestiques. Elles s’opèrent dans les communautés, dans les familles, etc., et sont commises, en majeure partie, par les civils.

Qui est Dr Babatunde Osotimehin ?

Dr Babatunde Osotimehin est devenu le 1er janvier 2011, le quatrième directeur exécutif de l'UNFPA. Il porte le titre de secrétaire général adjoint de l'Organisation des Nations unies.

Dr Osotimehin a obtenu le titre de docteur en médecine à l'Université d'Ibadan (Nigeria) en 1972, puis a rejoint l'Université de Birmingham (Royaume-Uni), où il a obtenu un doctorat en médecine en 1979. Il est membre du Royal College of Physicians du Royaume-Uni et il a été, en 1996 et 1997, professeur associé au Harvard Centre for Population and Development Studies. En 2006, il a été élu membre de la prestigieuse Académie des sciences du Nigeria.

Avant sa nomination à l’UNFPA, Dr Osotimehin a occupé la fonction de ministre nigérian de la Santé. Mais auparavant,  il était directeur général de l'Agence nationale nigériane pour la lutte contre le Sida, qui coordonne toutes les activités relatives au VIH/Sida dans un pays de plus de 150 millions d'habitants. Dr Osotimehin s'intéresse notamment aux jeunes et à l'égalité des sexes, dans le contexte de la santé et des droits en matière de reproduction.