Procès Kamwina Nsapu aile Kinshasa : l'assassin de l'AG du marché central à la barre

Le procès ministère public- présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu aile Kinshasa tend déjà vers la plaidoirie. Siégeant en matière répressive au premier degré, le tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a instruit, à l’audience d’hier jeudi 10 mai, le dossier du prévenu Kabamba Kalewu Francky, présumé assassin de la défunte Chantal Mboyo, l’administrateur du Grand marché de Kinshasa.

Le tribunal a déjà entendu Kabamba Kalewu sur la prévention du terrorisme. Il a été question à l’audience d’hier de revenir sur les neuf autres préventions à sa charge. 

Le ministère public le considère comme l’un des éléments dangereux du mouvement terroriste Kamwina Nsapu. Il a, précise l’OMP, pris part active à toutes les attaques qui ont ensanglanté la capitale congolaise entre mai et juillet 2017.

UN DES ÉLÉMENTS DANGEREUX DE CE MOUVEMENT 

Selon les PV de l’organe poursuivant, Kabamba Kalewu Francky serait le tueur direct de l’administrateur du Marché central de Kinshasa, assassinée dans son bureau de service le 14 juillet 2017.

Dans ses déclarations sur PV, Kabamba a avoué avoir tué de ses mains, Mme Chantal Mboyo. "Dès leur arrivée dans les locaux de l’administration du Marché central, Tshimanga Ben a commencé par tuer la garde rapprochée de cette dame, en lui arrachant l’arme à feu qu’il détenait. C’est avec cette même arme AK 47 que Kabamba a achevé Mme Chantal en lui logeant deux balles dans la poitrine. Entre temps, le prévenu Christian Mukadi s’activait à incendier le bâtiment", a rapporté l’OMP.

Le prévenu rejette en bloc ces accusations. Il affirme avoir apposé sa signature sur ces procès verbaux sur fond de torture. " Jusqu’à ces jours, je n’ai jamais su les raisons de mon arrestation. Je ne connais rien de tout ce qu’on me reproche. C’est seulement en prison que j’ai entendu parler du mouvement Kamwina Nsapu", a déclaré par devant le Tribunal Kabamba Kalewu Francky.

"Ce prévenu est bel et bien l’assassin de l’AG du marché central. Il est passé aux aveux dans ses PV. Il a montré comment il a appris à manier les armes lorsqu’il était creuseur clandestin à Mbuji-Mayi. Il a démontré comment sa bande a tué cette innocente mère de famille. Ses co-détenus ont également confirmé ces déclarations dans leurs PV", à déclaré le bâtonnier Mbere Moba Cyprien.

IL NE SUFFIT PAS DE NIER, ENCORE FAUT-IL PROUVER 

"C’est facile de dire que ces déclarations ont été obtenues sur fond de torture, car tout le monde a le droit de nier. Mais, c’est à celui qui allègue les faits d’apporter les preuves de sa torture. Ce que les prévenus ignorent est que le procès commence au niveau de la Police. Donc, jusqu’ à preuve du contraire, les PV constituent des preuves par excellence", a ajouté le bâtonnier.

L’audience a commencé par la comparution du prévenu Kabupwe Isaac. Il est considéré par le MP comme l’un des chefs des cellules de recrutement et de planification des attaques au sein du mouvement terroriste Kamwina Nsapu à Kinshasa, appelé dans le jargon de la bande " Tshyota".

Selon le lieutenant-colonel Alpha Limbaya, il a pris part à la réunion préparatoire de l’attaque de la prison de Makala. Dans les PV, rappelle le juge président, le prévenu a confirmé sa participation à la réunion tenue en perspective de l’attaque de la prison centrale de Makala. "Il a avoué avoir pris part à ladite réunion et était même dans l’équipe qui allait attaquer la prison. Mais, il s’est arrêté en cours de route, faute de motivation financière", indiqué l’organe de la loi.

LE PRÉVENU CLOUÉ PAR LE RENSEIGNANT

Un autre moment fort de cette audience fut celui de la comparution, à titre de renseignant, du nommé Joseph Balukuna Bin Biosha, patron de l’Agence de voyage Biosha. Il a été convoqué pour apporter des manifestes pour éclairer la religion du tribunal sur la question de savoir si le prévenu Kudiakwila Roger avait effectivement atteint Kinshasa par ses bus.

Il a déclaré que toutes les listes des voyageurs de l’année passée ont été détruites. Cela, explique-t-il, relève du mode de gestion d’archivage des documents dans son entreprise. Une réponse qui, visiblement, n’a pas rencontré l’assentiment du tribunal. Fustigeant cette façon de faire, le juge président a suggéré au patron de Biosha Travel à opter pour la gestion informatisée des données.

"L’absence de ces manifestes n’a aucune incidence sur ce dossier. Car, le prévenu est déjà passé aux aveux en affirmant qu’il est venu à Kinshasa par l’agence www. En plus des PV qui font foi jusqu’ à preuve du contraire, le tribunal a voulu se rassurer davantage en faisant venir à la barre les responsables de ces deux agences de voyage. Les renseignants ont sérieusement cloué les prévenus", a indiqué le bâtonnier Mbere Moba.