Société
Cinquante ans de vie se fêtent. C'est le sens qu'il faut donner aux festivités qui ont démarré depuis lundi 7 octobre à l'Université de Kisangani (UNIKIS), dans la Province Orientale. Créée en 1963, cet établissement d'Enseignement supérieur et universitaire congolais totalise 50 ans d'existence. Des intermèdes de jouissance, des manifs culturelles et scientifiques sont au menu des sept jours de fête dans la capitale de la Province Orientale. Un jubilé d'or tout de même sur fond de bilan et de perspectives. Bref, une semaine de réflexion profonde sur la vie de l'Unikis et son avenir.
En ce qui concerne le volet scientifique, par exemple, Radio okapi qui cite le recteur de l'Unikis, Faustin Tohengao, renseigne que des séries de conférences sont prévues avec des thèmes diversifiés. Entre autres : la « production scientifique de l'Université depuis sa création », « les recherches qui ont été menées et leur impact sur la société », l' « évolution de l'administration universitaire », « le patrimoine de l'Université ». A ces quatre premiers thèmes s'ajoutent « la coopération universitaire » et « la vie de l'étudiant ».
Le cinquantième anniv de l'Unikis sera sans doute, l'occasion aussi pour les protestants qui l'ont créée, d'expliquer à tous les invités aux différentes manifs, leurs motivations. Autrement dit, ils devront plus ou moins contextualiser leur œuvre. Normal, quand on sait que l'Université de Kisangani compte parmi les plus grands établissements de l'Enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique (ESURS) congolais.
Un corps enseignant vieillissant en menace
A cinquante ans de vie, l'homme cesse d'être jeune. Sous d'autres cieux, un employé ayant atteint cinquante d'âge, se prépare à la retraite. En Afrique, particulièrement en Afrique subsaharienne, un homme de 50 ans entame déjà le compte à rebours. Certains, se fiant à l'espérance de vie estimée à 55 ans pour les hommes, pensent qu'à 50 ans, un Africain perd espoir ne peut plus rien faire. Loin d'aller du coq-à-l'âne, il ne s'agit ici que d'une métaphore pour comparer les universités traditionnelles congolaises avec un corps humain. Il s'agit essentiellement de l'Université de Kinshasa, l'université de Kisangani et celle de Lubumbashi. En juin 2004, l'Unikin célébrait son cinquantenaire. Bien avant même celui de l'indépendance du pays, en juin 2010. Voilà que neuf ans après, c'est l'Université de Kisangani qui célèbre son jubilé d'or.
Cependant, il se pose un sérieux problème qui semble être commun à toutes les trois universités congolaises. Il s'agit du vieillissement du corps enseignant. En d'autres termes, le vieillissement de ces alma mater s'accompagne de celui du corps enseignant. Pour peu que l'expression paraisse forte, on parlerait plus honnêtement de la disparition lente, progressive et certaine des professeurs congolais. A défaut de statistiques fiables et actualisées, à l'Unikin par exemple, les communiqués nécrologiques sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) faisant foi ; c'est chaque année que la Communauté savante pleure l'un de ses membres. Toutes ces grandes intelligences se sont éteintes les unes après les autres, si bien que leurs noms ne rappellent plus aujourd'hui que des souvenirs beaux vieux temps.
Aux yeux de certains observateurs, les conditions de travail, assez précaires des professeurs congolais seraient à la base de ces décès en série. Mais tout le problème, c'est que la relève ne se prépare pas ou presque, avec le même rythme. Et, face à l'évidence de pénurie d'enseignants qualifiés, des assistants se voient obligés d'assumer des charges horaires, contrairement à la réglementation en la matière. Le danger est d'autant plus réel qu'il fait penser à un avenir très sombre des universités congolaises. Pas de recherche scientifique, pas de relève préparée… Bref, le ciel s'assombrit sur les établissements d'Esurs en RD Congo.
Ce sont des vérités qui n'échappent pourtant pas à tous les professeurs qui se sont succédé à la tête du ministère de l'Esurs. Hélas. Tous semblent se limiter à poser le diagnostic. Si certains sont parvenus à en proposer la thérapie au mal diagnostiqué, il leur est cependant reproché une certaine inertie, un amorphisme consenti qui fait croire qu'une fois ministre, ces enseignants debout oublient très facilement et parfois vite, les tristes réalités d'un secteur moribond de la vie nationale, à savoir l'Enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique.
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