Société
Des centaines d'activistes congolais se sont rassemblés vendredi dans un funérarium du nord de Kinshasa pour des hommages funéraires à l'activiste Rossy Mukendi tué le 25 février à Kinshasa dans la répression d'une marche anti-Kabila en République démocratique du Congo.
Rossy Mukendi Tshimanga, 35 ans, initiateur du mouvement "Collectif 2016", a été tué par balle le 25 février dans la répression de la marche organisée par des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila après la fin de son deuxième et dernier mandat.
Depuis, sa famille n'avait pas été autorisée à récupérer son corps pour l'organisation des obsèques. Escorté par la police depuis la morgue, le cercueil couvert du drapeau national a été exposé dans un funérarium de Lingwala, commune populaire du nord de Kinshasa.
Rossy Mukendi, un héros qui est tombé
Cortège funèbre de Rossy Mukendi la sortie de la morgue. (© capture écran TV5 Monde)
A son cou, le père de Rossy Mukendi porte les médailles d'un fils champion de Taekwondo. Mais aussi, un opposant à Joseph Kabila et leader du mouvement Collectif 2016.
"J'ai récupéré le corps de mon fils. Je suis content de pouvoir organiser des funérailles dignes de ce nom. C'est un héros qui est tombé", affirme son pére, Ignace Fernand Tshimanga Mukendi.
Ignace Fernand Tshimanga Mukendi. (© capture écran TV5 Monde)
Pour Rossy Mukendi la lutte a pris fin dans les rues de Kinshasa. En février dernier il était présent lors des marches catholiques violemment réprimées. Militant acharné pour l'alternance il y laissera la vie.
"Après deux mois et demi, on nous a enfin rendu le corps et aujourd'hui nous pouvons lui rendre les derniers hommages. Rossy était l'initiateur du Collectif, il était la tête du mouvement. Son départ brutal laisse un grand vide mais nous allons continuer la lutte", a déclaré à l'AFP Faida Etaka, une responsable du Collectif 2016.
Rossy, "notre héros a été assassiné et son corps emprisonné (...) Nous allons poursuivre son combat jusqu'à ce que ce pays soit libéré de la dictature", a déclaré Ben José, un militant de l'Engagement citoyen pour le changement (Eccha).
Dans l'enceinte, des femmes étaient en pleurs alors que des centaines de militants habillés avec des T-shirt à l'effigie du militant ou couverts du drapeau congolais lui rendaient hommage.
"Mon grand frère, tu es mort pour le Congo", criait une femme en pleurs devant une effigie du défunt placé devant un podium où des techniciens s'affairaient sur la sonorisation musicale. "La lutte continue, ils ont tué Rossy, ils n'ont pas tué la lutte", a lancé une militante.
Un des nombreux mouvements citoyens congolais, le Collectif 2016 dit militer pour l'avènement d'un "État de droit et de la démocratie" en RDC et pour "le respect de la Constitution".
Une cinquantaine de policiers anti-émeutes étaient positionnés aux abords au bureau de la commune de Lingwala, en face du funérarium, a constaté une journaliste de l'AFP.
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Le corps de Rossy Mukendi Tshimanga a été exposé au funérarium de Lingwala. (© capture écran TV5 Monde)