Société
L’une des principales artères de la commune de Kalamu, l’avenue Kimwenza est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Jadis considérée comme une voie secondaire, cette route est très fréquentée par les transporteurs depuis que l’avenue de l’Université n’est plus praticable. Du moins au niveau du tronçon Kapela - Rond-point Ngaba. Aujourd’hui cependant, avec l’avalanche de pluies, l’avenue Kimwenza ne cesse de se détériorer. Reportage.
Après la pluie, vient le beau temps, dit-on. Dans la ville de Kinshasa cependant, la population vit le contraire. A la moindre averse, il n’est plus aisé de se mouvoir. Que l’on soit piéton, motocycliste ou automobiliste. Parsemée de nids-de-poule, l’avenue Kimwenza, qui traverse les quartiers Kauka, Yolo Nord, et Yolo Sud, est vite envahie par des eaux des pluies. Faute de rigoles bien aménagées, ces eaux ne savent plus couler aisément. Face aux ordures qui bouchent les caniveaux, elles finissent par sortir de leurs lits pour se déverser sur la chaussée.
Ainsi, craignant pour leurs véhicules et redoutant de sombrer dans des ornières transformées en lacs artificiels, de nombreux conducteurs préfèrent changer de destinations. Et comme la plupart des transporteurs ont le même réflexe, un embouteillage sans précédent s’en suit. Et bonjour, les bouchons.
OBLIGES DE TROTTER
Dès lors, les passants qui se trouvent aux mauvais endroits aux mauvais moments n’ont plus qu’à trotter dans cette artère à la merci des inondations. A marcher les pieds trempés dans l’eau et la boue, en attendant qu’un conducteur au cœur généreux vienne à leurs rescousses. Mais bien souvent, l’attente est longue, voire très longue.
QUAND LES TAXI-MOTOS MONTENT LES ENCHERES
Face à ces difficultés de transport, la population se morfond dans les pleurs et grincements de dents. "Je devrais arriver à mon boulot depuis 17 heures, puisque je suis de garde à l’hôpital. Mais, j’ai eu du mal à trouver un taxi, les différents arrêts grouillant de monde, car les automobilistes se faisaient rares. Comme donc il était difficile de trouver un moyen de transport après la pluie, je ne suis arrivé sur le lieu qu’à 21 heures", tempête un médecin qui s’est confié à Forum des As sous couvert d’anonymat.
Le seul recours dans ces circonstances, demeure les taxis-motos. "Une fois que je me pointe dans un arrêt après la pluie et que je suis confronté aux difficultés de transport, je sollicite les services des conducteurs des motos pour me conduire à ma destination", nous souffle un passager trouvé sur l’arrêt Victoire.
Sollicités à outrance, ces ’’motards’’ montent vite les enchères et haussent les prix de la course. " De Victoire à Kimwenza, la course par moto se négocie à 500 Fc, mais sous la pluie, les motards doublent voire triplent les tarifs. Les clients sont contraints de débourser 1000 Fc voire 1500 Fc. On se demande pourquoi. Si nous n’avons pas assez de sous, la situation se complique davantage, et nous sommes obligés d’attendre indéfiniment un taxi qui tarde à venir. Et lorsqu’il se pointe, nous sommes contraints aux bousculades", se plaint un autre passager, visiblement impatient sur l’arrêt de Victoire.
LIBRE VOIE AUX DEMI-TERRAINS
"Rouler sur le tronçon Victoire - Yolo Ezo, en passant par Kimwenza, s’avère un exercice difficile les jours des pluies, vu l’état de la chaussée. Ainsi, pour ne pas subir des tracasseries, je me limite dorénavant sur l’arrêt Kapela. Je me refuse ainsi à m’aventurer jusqu’à Yolo Ezo pour échapper aux débordements d’eaux", lâche un chauffeur taxi.
Aux dires de nombre de transporteurs, les autorités locales devront profiter de la saison sèche qui s’annonce pour réparer au plus vite cette route qui est dans un état de délabrement avancé.
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