Beni : 5 membres d'une famille assassinés par un présumé militaire à Mbau

Cinq personnes ont été tuées par un présumé militaire FARDC à Mbau dans le territoire de Beni, ce samedi 26 mai 2018 dans la soirée.

Il s'agit d'une femme et ses quatre enfants tués par cet homme armé, habillé en tenue militaire.

En effet, à en croire certains témoins, le malfaiteur a signé son incursion aux environs de 19 heures passées, pendant que les victimes étaient à table.

Pendant près d'une quarantaine de minutes, ce bourreau a allégrement accompli son forfait avant de se volatiliser dans la nature.

Les sources proches des services de sécurité affirment que le présumé assassin a été arrêté ce dimanche 27 mai en ville de Butembo. Les mêmes sources annoncent une audience de flagrance ce lundi 28 mai au bureau de secteur Beni-MBAU dans le territoire de Beni. Le premier Sergent Damasene de la brigade Commando sera jugé sur place.

Beni dans l'émoi

La société civile de Beni dresse un bilan d'une dizaine de personnes assassinées par des présumés militaires FARDC depuis le début du mois de mai. Pasteur Gilbert Kambale, président des forces vives de Beni, fait allusion aux assassinats enregistrés à Isale-Bulambo, Oicha, Mbau (territoire), Païda, Ngadi et Mukulya (ville). «... En ville tout comme en territoire, nous venons de comptabiliser une dizaine de morts. En ville on a au moins 5 cas et en territoire une dizaine de victimes d'assassinat... ».

Les audiences annoncées avec pompe, mais...

La société civile se dit inquiète de voir le retard dans la poursuite des présumés auteurs de ces assassinats. Le pasteur Gilbert Kambale indique que les autorités annoncent des audiences pour certains suspects, mais qui ne se concrétisent pas. « ...C'est une inquiétude. On annonce des audiences de flagrance, mais rien n'est fait jusque là. Nous demandons à l'auditorat militaire de bien arriver à le faire. Ces audiences tardent à venir pourtant la population veut savoir tout ce qui se passe derrière ces assassinats crapuleux... », a-t-il indiqué. Cet activiste parle d'une "lecture négative" par rapport à la population qui continuent à périr. Gilbert Kambale dit reconnaître les efforts des services de sécurité, mais qui doivent faire plus pour éradiquer ces tueries.

Crainte pour la rupture du rapprochement civilo-militaire

La société civile de Beni craint pour une fissure dans la collaboration de la population et les militaires FARDC. Elle appelle aux efforts de tous pour consolider le mariage des services de sécurité et la population. « Nous avons toujours demandé que des brebis galeuses soient mises en déroute. Si ce n'est pas le cas, ce mariage aura des problèmes. Parce que ça sera le mariage qui se fait et se défait le lendemain et ça ne sera pas une bonne chose... », a dit le président de la société civile/ coordination urbaine de Beni.