Kinshasa Bumbu : les marchés municipaux obstruent les artères principales

L’urbanisation de la ville de Kinshasa semble être le moindre des soucis de l’autorité urbaine. C’est le cas de le dire avec la commune de Bumbu où des marchés sont construits au milieu des avenues par les responsables municipaux.

En effet, dès qu’un conducteur de véhicule emprunte l’avenue Gambela, il est bloqué par le marché baptisé « Moselu » qui obstrue la rue Mbakadi jusqu’à Kulumba. Non asphalté, ce tronçon est plein de boue, des immondices s’y disputent la place aux mouches.

Une vendeuse a déclaré que les agents de l’administration communale locale leur font payer une taxe journalière de 300 Fc par table. Les samedis et dimanches, ils sont obligés de payer 200 Fc au titre de « salongo » (travaux de propreté d’intérêt communautaire : ndlr). Auparavant, un garçon était chargé d’exécuter cette tâche. Mais ces derniers temps, constate-t-on, ce sont les vendeuses et vendeurs eux-mêmes qui s’occupent de la propreté du marché.

Les vendeurs ont aussi fait remarquer qu’une table leur est vendue à 3 600 Fc. L’argent qu’ils paient à chaque réhabilitation de la table est pour une période de quatre ans. Une mère de famille s’est lamentée : « Dès qu’il pleut, les tôles de nos étals suintent et nous ne travaillons pas dans de bonnes conditions. Les tracasseries n’y manquent pas, du fait que, parfois, des éléments de la Police nationale congolaise [PNC] passent pour nous exiger des montants variant entre 200 Fc et 300 Fc, sommes que nous payons pour ne pas être dérangés ». Ils ont aussi relevé qu’un responsable du marché et ceux qui leur déposent les tickets sont contrôlés par les agents de l’Hôtel de ville de Kinshasa.

À en croire les habitants de ce coin, le tronçon en question servait de parking dans le passé pour les véhicules qui venaient de l’intérieur du pays avec les sacs des ciselles de manioc ou de maïs. C’est la même situation qui est enregistrée sur l’avenue Birmanie, obstruée depuis l’avenue Mafuta jusqu’à l’avenue Loya par un autre marché baptisé « Faute ya mobali ». Ici, des vendeuses sont remarquables des deux côtés de la voie jusqu’à l’avenue Kola ; ce qui fait que les véhicules ne peuvent pas y circuler. Il n’y a que les motos qui s’y faufilent en provoquant souvent des accidents.

Selon certains observateurs, l’avenue Gambela devait être asphaltée depuis l’avenue Kasa-Vubu jusqu’à l’avenue Landu avec le financement de la Banque mondiale (BM) ; ce qui a été réalisé dans la partie comprise dans la commune de Ngiri-Ngiri. Mais d’après les habitants de Bumbu, ce sont ceux qui bénéficient des recettes de ce marché qui ne veulent pas que cette partie soit asphaltée. Car avec cela, il y aura la destruction pure et simple de ce marché. La question qui se pose est de savoir s’il faut privilégier l’urbanisation de la capitale congolaise ou satisfaire les intérêts personnels de certaines autorités qui s’enrichissent au détriment de l’intérêt public. Car rien ne prouve que tout cet argent entre au Trésor public.