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L'ex-sélectionneur de la »Roja », Julen Lopetegui, limogé mercredi dans un psychodrame qui a secoué l'Espagne juste avant le Mondial, s'est défendu jeudi et affirmé que son éviction avait été l'un des jours les »plus tristes » de sa vie.
Julen Lopetegui, le désormais ex-sélectionneur de l’Espagne, a été présenté ce jeudi en fin de journée par le Real Madrid comme successeur de Zinédine Zidane sur le banc de la maison merengue.A l’occasion de son discours de présentation, il en a profité pour revenir sur son éviction de la Roja, réaction qu’il juge injuste et disproportionnée.
Arrivé tout sourire avec sa femme et ses trois enfants pour être présenté au stade Santiago-Bernabeu comme nouvel entraîneur du Real, Lopetegui a eu des sanglots dans la voix au moment d'évoquer le tremblement de terre qui s'est joué mercredi à Krasnodar, camp de base de la sélection espagnole au Mondial russe.
« Hier, c’était le jour le plus triste de ma vie depuis la mort de ma mère. Et aujourd’hui, c’est le plus beau jour de ma vie », a confié Julen Lopetegui, qui souhaite tout de même bonne chance à ses anciens joueurs - certains le retrouveront à la fin de l’été - pour la Coupe du monde 2018. « Je supporterai la sélection comme tout Espagnol. Je sens que je fais partie de cette équipe. Ils vont faire un très beau Mondial. »
Du côté de la sélection ibère, Sergio Ramos a assuré en conférence de presse que tout allait bien dans le vestiaire de la Roja. « Il n’y a aucune fissure. Il y a les goûts et les couleurs, nous pensons tous différemment mais l’idée collective reste la même : aller chercher ce Mondial. » Ça passe déjà par un succès contre le Portugal, vendredi.
Une méthode peu appréciée par la fédération
Ce renvoi d'un sélectionneur en poste à deux jours d'une compétition majeure, décision d'une gravité rare, précipite dans la tourmente l'un des favoris de cette Coupe du monde. Fernando Hierro »dirigera son premier entraînement [ce soir] et débutera vendredi à Sotchi lors de l'entrée en lice de l'Espagne contre le Portugal », champion d'Europe en titre, a ajouté la RFEF.
Luis Rubiales, nouveau président de la fédération espagnole (RFEF) élu sur un programme de renouvellement après les scandales de la fin de l'ère Angel Maria Villar (1988-2017), s'est placé sur le terrain des valeurs et de la morale pour justifier la décision de renvoyer Lopetegui.
Même s'il a assuré ne pas se sentir »trahi » par la décision de Lopetegui de rejoindre le Real alors qu'il venait de prolonger en mai avec la Roja jusqu'en 2020, Rubiales a refusé d'être mis devant le fait accompli.
« La RFEF ne peut pas rester en marge d'une négociation avec un de ses employés et découvrir un accord cinq minutes avant un communiqué officiel (du Real) », a accusé Rubiales.
« Le meilleur entraîneur pour la sélection était Julen Lopetegui et pour moi, c'est un professionnel impeccable. Mais la manière de faire est importante », a-t-il dit.
Il faudra voir si cette décision ramène le calme autour de l'équipe nationale espagnole, qui a souvent été déchirée par des forces centrifuges alimentées par la rivalité entre les deux grands clubs du pays, le FC Barcelone et le Real Madrid.
« crise de Krasnodar » à l'Espagnol
« On ne peut pas commencer un Mondial d'une pire façon », écrit Marca, en parlant de la « crise de Krasnodar » qui plonge le football espagnol dans la tourmente, comme l'avait fait la grève des Bleus à Knysna en 2010 pour le football français.
« Vaudeville au Mondial », titre pour sa part El Mundo en évoquant « la journée la plus noire de l'histoire de la sélection espagnole ».
« L'Espagne est groggy », renchérit le prestigieux El Pais, pour qui le psychodrame joué à Krasnodar est la « plus grande absurdité de l'histoire du football espagnol ».
L'effet domino de la démission de Zidane - tout juste entré dans l'histoire comme le premier entraîneur à gagner trois Ligues des Champions consécutives - aura donc eu un effet dévastateur pour le football espagnol, en entraînant le recrutement de Lopetegui par le club merengue.
Il a aussi plongé la « Roja » dans le doute, alors qu'elle était invaincue en 20 rencontres et qu'elle progressait, forte de son jeu léché et de ses stars planétaires, les Iniesta, Isco, Ramos ou Piqué.
Il faudra voir désormais si l'Espagne parvient à conserver le cap sans Lopetegui.
« Nous continuons à rêver. Le rêve des joueurs et de 46,5 millions d'Espagnols est intact », veut croire Marca, en affichant en Une la deuxième étoile que la « Roja » espère accrocher à son maillot.
Lopetegui, nommé en 2016, avait jusque-là réussi à naviguer entre ces deux pôles à la faveur de son passé de gardien de but au Real, puis au Barça, dans les années 1990. Mais sa nomination à Madrid, deux semaines après le départ surprise de Zinedine Zidane, est venue rompre cet équilibre et a laissé planer le soupçon du favoritisme et du manque d'implication pour un technicien qui devrait affronter vendredi Cristiano Ronaldo, la star portugaise du Real.
Après seulement deux années en poste, Lopetegui (51 ans) a donc été débarqué au pire moment et ces événements viennent ternir le bon travail accompli depuis sa nomination en 2016 : 20 matchs avec l'Espagne et aucune défaite.
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Le nouvel entraîneur du Real Madrid a mal pris son éviction de la sélection espagnole... (© Andrea Comas/AP/SIPA)