Politique
Selon la Radio Okapi, une fréquence parrainée par la Monusco, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a indiqué que ses bureaux ont enregistré peu de candidatures aux élections provinciales prévues en décembre 2018, depuis la convocation de l’électorat. Pour permettre à l’opinion de réfléchir sur cette question combien préoccupante, la radio onusienne a initié un sondage auquel 524 personnes ont participé, du moins jusque la journée d’hier jeudi.
Les résultats de cette investigation démontrent que 252 participants (soit 48 % des personnes interrogées) estiment que « les candidats vont se bousculer en dernière minute » pour se faire enregistrer ; 153 participants (soit 29 %) affirment que « cette situation signifie qu’il y aura peu de candidats », alors que, de l’avis de 124 participants (soit 23 %), « la Ceni devrait envisager de prolonger les délais de dépôt des candidatures ».
Pour leur part, les analystes cherchent plutôt à connaitre les raisons réelles de ce manque d’engouement qui, de leur avis, trouve sa première explication dans la loi électorale et particulièrement dans les dispositions relatives à la caution à payer jugée élevée et au seuil électoral.
En effet, de même que la grande majorité des Congolais ont du mal à réunir les fonds exigés pour le dépôt des candidatures, de même, le seuil électoral imposé dans ladite loi exige la mobilisation de beaucoup de ressources pour nouer des alliances et réaliser l’effectif des voix requis.
Dans un pays miné par un taux de chômage élevé, sans compter la modicité et les arriérés des salaires qui accentuent la rareté des billets de banque et rendent les conditions de vie plus difficiles, les législateurs devraient se garder de poser ce genre de conditions qui privilégient les dirigeants au pouvoir. Selon toute vraisemblance, la deuxième raison est liée à l’incertitude sur l’effectivité de la tenue des élections le 23 décembre 2018, conformément au calendrier publié le 5 novembre dernier par la Ceni.
Cette incertitude est surtout renforcée par la persistance du climat d’insécurité notamment dans l’Est du territoire national de la République démocratique du Congo, alors que le calendrier de la Ceni cite l’éradication de ce climat malsain parmi les préalables à la tenue des échéances électorales. A ce point de vue, les éventuels candidats craignent de revivre le drame de 2015, année où le report sine die des élections provinciales n’a pas été suivi du remboursement des fonds de dépôt des candidatures.
La thèse d’une transition sans les ténors du régime politique actuel s’avère donc indispensable afin d’élaguer tous les germes de tricherie placés par ce régime et d’organiser enfin des élections transparentes et apaisées, de préférence sous la supervision des Nations-Unies.
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