Société
Le tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a, à l’audience d’hier, mardi 10 juillet, poursuivi avec l’analyse des relevés téléphoniques du prévenu Ben Tshimanga, considéré comme l’un des présumés commandants en chef du mouvement terroriste Kamwena Nsapu/branche Kinshasa. Les données spatiotemporelles datant du 14 juillet 2017, projetées à l’écran par la composition, le situe au marché central de Kinshasa à l’heure à laquelle l’administratrice de ce principal lieu de négoce a été tuée.
Après avoir complètement démantelé les stratégies des prévenus consistant à s’ignorer mutuellement, en brandissant leurs contacts téléphoniques, le tribunal s’est appesanti, à l’audience d’hier, sur les données spatiotemporelles. Il s’agit, affirme le juge président, de retracer la chronologie des appels enregistrés la veille des attaques, en situant géographiquement les correspondants à l’aune des antennes de prise en charge.
Se basant sur les données fournies par la compagnie Vodacom Congo, le ministère public fait état de 63 appels et 56 sms échangés par les prévenus Ben Tshimanga et Christian Mukadi entre mai et juillet 2017. Le premier campe sur sa position et dit n’avoir jamais téléphoné à Christian. Par contre, le second affirme qu’il n’est pas exclu qu’il puisse, par le passé, être entré en contact.
LA VERITE SE MANIFESTE PROGRESSIVEMENT
« Dire que je connais Ben Tshimanga, c’est peut être exagéré. Je dois au moins admettre qu’il s’agit d’un visage que je voyais régulièrement comme combattant à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Il est possible que nous puissions avoir été en contact par le passé. Car, en tant qu’harangueur dans ce parti cher à Etienne Tshisekedi, je recevais régulièrement des appels des gens en quête d’informations que je ne connais pas », a avoué Christian Mukadi.
Les communications téléphoniques entretenues par les prévenus Ben Tshimanga et Christian Mukadi, le 8 mai 2017 autour de 20 heures, renseignent les données projetées à l’écran, ont été prises en charge par l’antenne Massamba, située géographiquement dans la commune de Limete. Des précisions qui réconfortent l’organe accusateur.
L’officier du ministère public rappelle que la date du 8 mai est celle de l’attaque du poste de Police de la 11ème rue Limete. « Les informations fournies par les relevés nous réconfortent. Nos procès verbaux établissent que les assaillants qui ont attaqué la Police de la 11ème rue étaient déjà sur Limete à partir de 8 heures, en train de préparer leur assaut. Ben Tshimanga a reconnu dans son audition que c’est lui qui appelait les autres pour les mobiliser », a précisé le lieutenant-colonel Alpha Limbaya.
Ce n’est pas tout. Dans son intervention, la partie civile RDC s’est intéressé aux déplacements du prévenu Ben Tshimanga, les journées du 13 et 14 juillet 2017, date de l’attaque ayant abouti à la tuerie de l’administrateur du marché central de Kinshasa. Le bâtonnier Mbere Moba a, relevés téléphoniques à l’appui, confirmé la thèse selon laquelle, les assaillants auraient organisé une veillée préparatoire de ladite attaque à la cité Kinduku, près de l’Université de Kinshasa.
LES PREVENUS CONFONDUS
Il a démontré, au moyen des tableaux, comment les appels de Ben Tshimanga en direction de Christian Mukadi ont, dans la matinée du 13 juillet 2017, été d’abord pris en charge par les antennes de Masina Sans fils, son quartier de résidence. « Le prévenu a ensuite été localisé à Livulu, puis à Mbanza Lemba, dans la commune de Lemba, avant d’être situé à l’Unikin jusque tard dans la nuit », renseignent les données des entreprises de télécommunication.
Le bâtonnier Cyprien Mbere a ensuite montré que le dernier appel du prévenu Tshimanga du 14 juillet 2017 autour de 13 heures a été pris en charge par une antenne située sur l’avenue Bokassa, en plein cœur du marché central. « Nous sommes très content de savoir que Ben Tshimanga a été à l’Unikin tard la nuit le 13 juillet 2017, date de la veillée préparatoire de l’attaque du marché central. Plus grave est que son dernier appel du 14 juillet le situe au grand marché, à l’heure même de l’assassinat de madame Chantal », a-t-il indiqué.
Les avocats de la défense s’obstinent à crier au montage du ministère public. « Je rappelle avant tout que mon client a été arrêté le 20 juillet 2017 et son téléphone lui a été confisqué au moment de son arrestation. Je suis, par conséquent, consterné de constater que son numéro continuait à émettre des appels jusqu’au mois de décembre », a-t-il fait remarquer. Des propos que l’OMP a vite recadré en faisant remarquer qu’il s’agissait plutôt des sms reçus, pour des raisons d’enquête.
« Nous sortons de cette instruction très heureux. Ces éléments techniques que sont les relevés d’appels ont apporté suffisamment de lumière dans cette affaire. On constate que les gens qui prétendent ne pas se connaitre s’appelaient régulièrement, des dizaines de fois si pas de centaines. Ça rassure davantage, car les prévenus ont passé des mois à ne pas dire la vérité », a conclu Me Lunda Banza, avocat de la défense.
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