Afrique
Au Zimbabwe, les doutes de l’opposition s’ancrent quant à la transparence de la présidentielle du 30 juillet, après que le parti au pouvoir a envoyé des messages personnalisés à des milliers de potentiels électeurs.
À moins de trois semaines des élections présidentielles au Zimbabwe, un gros scandale entoure la protection des données personnelles des électeurs, alors que la Zanu-PF (au pouvoir) a envoyé des messages de campagne personnalisés à des milliers de potentiels électeurs, déclenchant la colère de l’opposition.
Ces messages vérifiés par la presse locale et confirmés par l’Associated Press, demandent, dans la langue de la région où vit l‘électeur, de voter pour le candidat du parti au pouvoir, le président Emmerson Mnangagwa.
Pour l’opposition, il n’y a nul doute qu’il s’agit d’une collusion entre la Commission électorale, les sociétés de téléphonie mobile et le parti au pouvoir pour permettre à ce dernier d’accéder aux données personnelles des électeurs.
“La ZANU-PF a été prise la main dans le sac. Il n’y a aucun moyen légal pour un parti politique d’accéder aux numéros de téléphone des électeurs”, a déclaré mardi le leader de l’opposition, Nelson Chamisa, sur Twitter. La fuite de données “prouve au-delà de tout doute raisonnable la collusion entre (la commission électorale), la ZANU-PF et les réseaux mobiles”, a renchéri Tendai Biti, opposant et ancien ministre des Finances.
Refermer les pages sombres du passé
Si la Zanu-PF reconnaît avoir effectivement envoyé des messages à des électeurs, elle nie toutefois avoir eu recours aux données de l’instance électorale. Une thèse que soutient bien entendu celle-ci. “Il y a tellement de cas où vous laissez vos numéros de téléphone là où vous achetez vos biens”, a déclaré à la presse un commissaire, Netsai Mushonga.
Fruit du régime de Robert Mugabe dont les trois décennies de pouvoir ont été parsemées d‘élections contestées et violentes, Emmerson Mnangagwa a tenté de dissiper les doutes en promettant des élections libres et justes. Malgré tout, l’opposition a soulevé un certain nombre de préoccupations concernant la transparence. Ces doutes ont également été repris par les observateurs internationaux.
Pour la première fois en 20 ans, ces derniers ont d’ailleurs été invités à prendre part au scrutin prévu le 30 juillet, une nouvelle ère pour le système électoral zimbabwéen.
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