Société
En marge de la Journée africaine de lutte contre la corruption décrétée le 11 juillet, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) n’est pas restée indifférente. A travers une lettre ouverte adressée à l’Union africaine (UA), la Licoco, membre de Transparancy international, interpelle les chefs d’Etats africains sur le rôle qui doit être le leur dans l’éradication de la corruption à travers le continent africain.
Selon la Licoco, Transparency International et ses 28 sections en Afrique félicitent l'Union africaine (UA) pour avoir désigné le 11 juillet comme Journée africaine de lutte contre la corruption et avoir consacré l’année 2018 à la lutte contre la corruption.
« Malgré ces engagements collectifs apparents contre la corruption en Afrique, le défi reste énorme sur le Continent. En ratifiant ces chartes, les pays africains ont renforcé leur engagement en faveur de la démocratie, des droits de l'homme et de l'état de droit, ainsi que des valeurs de transparence, d'intégrité, de participation et de responsabilité. Nonobstant ces efforts, la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et d'autres traités régionaux, la corruption reste une menace et un obstacle pour le développement des États africains, en particulier le renforcement des institutions démocratiques et l’atteinte des objectifs de développement durable », s’indigne la Licoco.
Pour cette organisation de la Société civile, des efforts doivent être fournis dans tous les secteurs où la corruption bat son plein. La Licoco estime qu’il est nécessaire que tout le monde, à quelques niveaux que ce soit, fasse quelque chose.
Tout en félicitant les dirigeants et les gouvernements de l'UA pour la promotion des initiatives prises dans le cadre de la lutte contre la corruption, la Licoco se dit très préoccupée par les récentes allégations de corruption formulées par Daniel Batidam, ancien membre et ancien président du Conseil consultatif de l'UA sur la corruption (AUABC). Après qu’il a démissionné le 8 juin dernier, Batidam a évoqué des cas de mauvaise gouvernance, notamment l'abus de pouvoir et le manque d’honnêteté, de responsabilité, de transparence et d'intégrité au Secrétariat de l'AUABC ainsi que dans divers départements de l'UA.
Pour répondre à ces allégations et donner de la crédibilité à l'engagement de l'UA de lutter contre la corruption, la Licoco formule ainsi quelques recommandations à l'UA. Parmi celles-ci, la mise sur pied d’une commission devant « enquêter sur les allégations de corruption à l'AUABC et sanctionner tous ceux qui pourraient être jugés coupables ».
La Licoco note que « les conséquences de la corruption sur le développement économique du continent africain ne peuvent pas être sous-estimées ». Selon elle, la corruption n'est pas un crime sans victime et elle touche souvent ceux qui souffrent. Plus particulièrement les personnes vulnérables, pauvres et marginalisées.
Il faut noter que dans de nombreux pays africains, l'achat de biens et services représente au moins 30% des budgets nationaux. Cependant, plusieurs pays perdent de l'argent dans le cadre du processus de marchés publics en raison de détournements de fonds et de corruption. Cette perte est estimée à 25% en moyenne de toutes les ressources consacrées au développement.
Pour arrêter l’hémorragie, la Licoco pense qu’il est impératif que l'UA accorde une attention particulière aux pratiques de passation des marchés publics à travers le continent.
Ainsi donc, il est recommandé à l’UA d’élaborer des normes et des lignes directives en ce qui concerne la passation de marchés publics respectueuse des principes d’éthique et d’intégrité. L’UA est également invité à mettre en place une communauté de praticiens consacrée à la passation des marchés publics, respectueux des principes d’éthique et tenant en compte la valeur.
La Licoco recommande aussi à l’UA la « consécration des ressources à la formation et au suivi dans la passation des marchés publics ». L’UA est donc invitée à investir dans la recherche dans le secteur des marchés publics.
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Rencontre régionale africaine de Transparency international organisée en juin par la Licoco à Kinshasa. (© DR)