Politique
L’appel à des manifestations publiques vient simplement perturber un processus électoral qui a atteint sa vitesse de croisière, estime l’auteur de la tribune.
Le dernier communiqué à l’accent "martial" du Comité laïc de coordination (CLC) suscite des réactions en sens divers. L’analyste politique Kajepa Molobi y est allé de sa réplique. Tribune.
Au nom du Comité laïc de coordination, l’historien et professeur d’Université, Isidore Ndaywel a déclaré, le 8 juillet 2018, que les catholiques devaient se tenir prêts à reprendre les manifestations publiques violentes au cas où le Président Joseph KABILA présentait sa candidature à la prochaine élection présidentielle, si la machine à voter était maintenue et enfin si le fichier électoral restait tel quel. Un ultimatum a été fixé au 8 août.
Cette déclaration de guerre publiée au mois de juillet, à moins de 6 mois de l’échéance électorale du 23 décembre, appelle quelques interrogations ainsi qu’une analyse objective et profonde.
Le professeur se sent-il bouleversé par le succès que rencontre le Front commun pour le Congo (FCC), auquel adhèrent de plus en plus de leaders et des partis hier encore dans l’opposition ? Il saute aux yeux que le CLC exerce, par cette déclaration, une pression sur l’autorité légalement établie.
Face à cette menace, il s’agit d’abord de s’interroger sur ce qu’a été le résultat de cette méthode de pression déjà expérimentée. Je rappelle que le Comité laïc de coordination a commencé ses marches il y a déjà quelques mois. En dehors des repos dominicaux perturbés, des morts et des blessés causés, tant parmi la population civile que dans les rangs des forces de l’ordre, les actions initiées par le professeur et ses acolytes, à l’instigation de certaines ambassades basées à Kinshasa, n’ont donné aucun résultat probant.
De plus, ce chantage mal venu relève d’une provocation sans intérêt pour le peuple congolais. Il vient seulement perturber un processus électoral démocratique en vitesse de croisière. À de nombreuses reprises le Président de la République a affirmé sa volonté de respecter la Constitution. À ce jour, non seulement la Ceni a publié le calendrier électoral mais toutes les étapes suivantes sont rigoureusement respectées. Pourquoi alors mettre de l’huile sur le feu en utilisant les grands moyens de presse et les réseaux sociaux pour semer la confusion et insinuer que le garant de la nation viendrait de lui-même perturber un processus qu’il a, comme la plupart des Congolais, accepté de bon cœur ?
Ndaywel ne voit-il pas que le camp présidentiel et ses alliés se préparent à remporter démocratiquement et paisiblement les scrutins annoncés ? Ces signes annonciateurs sont-ils aussi illisibles pour le professeur ou s’agit-il seulement d’un aveuglement dû à une soif débordante du pouvoir ? Le professeur n’est-il pas informé que la plupart des partis politiques de l’opposition, pour ne pas dire tous, se préparent à la compétition électorale ?
Décidément le Comité laïc de coordination, qui se présente en fait comme la branche politique et violente de la CENCO, cherche malhonnêtement à discréditer le processus électoral qui actuellement progresse sans encombre.
Quel pourrait être le but de la manœuvre ? Tout porte à croire que la CENCO qui, manifestement, a abandonné son rôle d’évangélisation ainsi que certains partis politiques liés à elle, ne souhaitent pas voir aboutir un processus électoral pour lequel ils ne se sentent pas suffisamment préparés. Le problème de la CENCO c’est l’inexistence en RDC d’un parti politique ou d’une coalition suffisamment implanté à travers le pays et qui permettrait aux prêtres-politiciens d’influencer démocratiquement le fonctionnement des Institutions selon les canons de la légalité. Certains prélats de la CENCO se montrent partisans de la force dans le règlement des différends politiques, ce qui est contraire à l’évangile régulièrement prêché.
Le CLC participe aussi à une autre agression : celle qu’exercent sur la RDC certains milieux de la haute finance occidentale qui digèrent mal l’affirmation de la souveraineté exprimée par la pratique politique de Joseph KABILA. Sous cet angle, le professeur Ndaywel se présente comme le cheval de Troie de la politique occidentale en RDC.
Maintenant c’est aux Congolais de répondre. Ils doivent prendre leurs responsabilités ! Choisiront-ils de parier sur la guerre que cherche à déclencher Monsieur Ndaywel ou resteront-ils attachés à la voie de la légalité prévue par le processus électoral en cours ?
La sagesse la plus élémentaire nous apprend que l’on peut savoir qui, comment et quand commence une guerre, mais personne ne sait ni quand, ni comment et ni à quel prix elle se termine.
La paix chèrement acquise mérite qu’on la préserve. Il serait donc de bon ton que les va-t-en guerre qui s’abritent derrière la chrétienté reviennent au bon sentiment que prêche, nuit et jour, le Président Joseph KABILA KABANGE, sur la base des valeurs bibliques qui nous sont communes.
Entre Ndaywel, le nouveau guerrier et Joseph KABILA, le père de la paix, le choix ne saurait être compliqué.
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